samedi 27 novembre 2010

Mémoire en ligne

Mon mémoire de master 1, Lyon, Herriot, les droites. 1953-1956, réalisé sous la direction de Bruno Benoit, est maintenant disponible en ligne au format PDF

mardi 23 novembre 2010

Rapport méthodologique : Création d'une bibliographie avec Zotero

Comme nous l’utilisons dans le cadre du séminaire et que le peu de temps dont je dispose ne m’autorise pas à multiplier inutilement les tests d’outils similaires, j’ai choisi de travailler avec Zotero, même si, j’en suis bien conscient, nous serons certainement nombreux dans ce cas. Afin de ne pas faire de doublons avec le travail que j’ai déjà accompli, j’ai décidé de rechercher des ouvrages sur un point assez marginal de mon sujet, l’étude de la caricature. Mes recherches m’amènent en effet à analyser bon nombre de dessins satiriques du milieu du XXe siècle.

La démarche

En utilisant Zotero, j’ai recensé les ouvrages et articles traitant de la caricature politique à l’époque contemporaine présents dans les bases de données SUDOC et Persée. Dans les deux cas, j’ai arrêté de chercher lorsque j’en sui arrivé à parcourir trois pages consécutives sans référence intéressante. Il est à noter que le catalogue de la bibliothèque municipale de Lyon, que j’ai tenté d’utiliser, n’est pas compatible avec Zotero.

Forces et faiblesses

Pour moi, le principal attrait de Zotero réside dans son fonctionnement assez simple, au moins pour ses fonctions les plus basiques : on peut très facilement enregistrer dans un dossier créé pour l’occasion toutes les références présentes sur une page, avec un certain nombre de détails (marqueurs SUDOC, localisation…), ce qui évite un long travail de recopiage (à la main ou par copier-coller). Il permet ensuite facilement de faire le tri dans les références sélectionnées, de les localiser (si un lieu a été renseigné sur la base de données), de faire des recherches à l’intérieur de la bibliographie. On obtient ainsi assez facilement une bibliographie bien organisée et aisément manipulable.  On peut ensuite facilement exporter cette bibliographie en format texte (voir exemple). Il n’est en revanche pas possible d’exporter directement une bibliographie hiérarchisée à partir de dossiers contenant des sous-dossiers. Dans l’ensemble, à part ce dernier point, l’utilisation de bibliographies créées sous Zotero est donc facile et efficace, du moins lorsque les documents sont bien référencés.
C’est en effet le premier problème auquel on se heurte : le mauvais référencement de certains éléments empêche de les utiliser correctement. Ainsi, dans l’exemple donné, on remarque que le titre de la huitième référence est simplement « L. ». On aurait normalement du trouver l’article « L’histoire croquée sur le vif » de Laurence Bertrand-Dorléac (Vingtième siècle. Revue d’histoire, 1990, numéro 27, pp. 110-111). Et cet exemple n’est pas le seul : en fait, il semble que le moteur de détection de références de Zotero se bloque lorsqu’il rencontre une apostrophe. On rencontre d’ailleurs le même problème avec Office, qui butte sur les apostrophes et les deux points lorsqu’il détecte automatiquement le titre d’un document à enregistrer.
Autre faiblesse, Zotero ne sonde les pages qu’une par une. Sonder toutes les pages de réponse d’une recherche serait certes colossal dans certains cas, mais cela permettrait de travailler encore plus efficacement. Dans ce domaine, l’idéal serait même de pouvoir directement effectuer une recherche depuis l’interface Zotero à l’intérieur d’un certain nombre de bases de données sélectionnées. Nul doute, d’ailleurs, que les créateurs du programme se penchent déjà sur ce type d’évolutions.

Conclusion

Si quelques bugs et manques viennent encore limiter l’efficacité de Zotero, il n’en demeure pas moins qu’on tient là une avancée formidable à même de bouleverser notre manière de créer des bibliographies. Si le logiciel ne remplace pas encore totalement le travail de recherche personnel et d’investigation dans diverses bibliothèques, il nous permet déjà, pour les bases de données compatibles, un gain de temps énorme. Une fois que ses défauts auront été corrigés, Zotero sera sans doute un outil de base de l’historien, au même titre que le stylo et le bloc-notes.

Les + :
Gain de temps, localisation, bibliographies exportables et très facilement manipulables

Les - :
Bugs, seulement compatible avec Firefox, pas de système de recherches intégré, compatible seulement avec certains catalogues

vendredi 19 novembre 2010

Présentation critique : Texas Slavery Project

Le Projet

Le Texas Slavery Project est, comme son nom l’indique, un projet d’histoire numérique de l’esclavage au Texas (on parle ici de la République du Texas historique, et non pas de l’actuel Etat américain), entre 1837 et 1845. Il comporte trois pôles distincts, qui sont trois axes de travail.
Le premier est la numérisation de sources primaires. Des textes de lois, archives publiques et articles de périodiques sont mis en ligne sur le site au format texte.
Le second est la création d’une base de données des effectifs d’esclaves, du nombre d’esclavagistes, etc., par comté et par an.
Enfin, le troisième pôle est celui de l’exploitation des données rassemblées. Des graphes et surtout une carte interactive du Texas, accompagnée d’un outil de création de courbes de population sont tirés des données de la base.

Forces et faiblesses

Le site se distingue donc par la présence de plusieurs étapes de la réflexion historique : collecte de sources brutes, classement des données récoltées, exploitation de ces données. Il demeure cependant un simple outil de la réflexion, puisque les sources sont triées, explicitées par des graphiques et des cartes, mais ne font l’objet sur le site d’aucune analyse critique. Comme on peut le lire dans le texte de présentation du projet, le but su site est avant tout de fournir aux historiens des outils, très bien construits d’ailleurs, sur un sujet précis.
Et c’est bien là que le bât blesse. D’une part, le sujet choisi, l’esclavage dans la République du Texas entre 1837 et 1845, est extrêmement étroit et n’intéresse a priori qu’un nombre limité d’historiens. Utilisons une comparaison un peu provocante : c’est un peu comme si j’avais créé un site pour mettre en ligne ma base de données des résultats des élections lyonnaises entre 1951 et 1956.
D’autre part, si le site est bien construit, il tend à orienter les lecteurs, à capter exclusivement leur attention. Le risque est grand, en effet, devant un outil si bien construit, d’oublier que d’autres sources que celle que le projet a traité sont peut-être – certainement – disponibles quelque part au Texas. Ainsi, par exemple, le site n’indique ne met pas en ligne les sources dont sont tirés les chiffres présents dans la base de données, même si leur provenance est mentionnée (les registres recensant le nombre d’esclave de chaque planteur, l’esclave étant une propriété imposable).
Enfin, c’est plus un commentaire personnel, le Texas Slavery Project me semble être la parfaite illustration de la culture du chiffre brut dont nous sommes souvent les victimes consentantes. C’est en effet une tendance lourde de la société contemporaine que de livrer au public des données brutes et vierges de toute analyse, comme si les chiffres parlaient d’eux-mêmes.
Dernier point, et on pénètre ici dans le monde de l’étrange et du paranormal, le site est financé par la Summerlee Foundation, une organisation de défense des animaux. Comme je me refuse à y voir un relent fétide du racisme le plus abject, je me contenterais d’être pour le moins dubitatif…

Conclusion

Si le travail de mise en ligne et de traitement des sources effectué est important, et permet aux équipes de chercheurs potentielles travaillant sur le sujet de disposer à distances de leurs sources, le projet Texas Slavery vise un public limité et souffre de plusieurs faiblesses. Il convient néanmoins de noter la grande qualité du moteur de création de cartes et de graphes, très ergonomique et interactif.

Les + :
Interface claire, base de données et moteur de carte très ergonomiques et fonctionnels, travail de qualité.

Les - :
Pas d’état des autres sources (risque que le site agisse « comme des œillères »), public potentiel assez limité, données livrées sans analyse, soutiens financiers pour le moins étonnants

Edit (comme on dit quand on est branché) : J'avais oublié de chercher des sites similaires... En voila trois. Aucun n'atteint le niveau de perfectionnement du projet Texas Slavery, mais ils ont en commun la mise en ligne d'archives sur un sujet précis d'histoire locale...
http://lesfillesduroy-quebec.org/ : La société d'histoire des Filles du Roy tente de retracer l'histoire des femmes envoyées au Québec sous la monarchie pour épouser les premiers colons français.
http://www.shanghailanders.net/ : Un site d'histoire "personnelle" qui tente de réunir des informations sur la vie d'un grand-oncle parti vivre dans la concession française de Shanghai. Je me suis dit que ça plairait à un certain nombre de nos camarades du séminaire...
http://www.histoirenormantromorantin.com/ : Enfin, un site où un passionné met en ligne les travaux qu'il a réalisés après la fin de son M2, dans la droite ligne de ses travaux sur l'usine emblématique de sa ville natale.

lundi 8 novembre 2010

Regardez la télé !

J'inaugure ici une nouvelle rubrique du blog, où je donnerai mon avis sur des sujets de société, mais toujours en rapport avec l'histoire et la culture, et sans prise de position politique. C'est une opinion personnelle qui vaut ce qu'elle vaut, et vos commentaires sont les bienvenus.

Ce soir, France 3 diffuse un énième documentaire le général de Gaulle (De Gaulle : la dernière bataille, de René-Jean Bouiller, à 20h35 ce lundi 8 novembre, voir la fiche du programme sur le site de la chaine), suivi d’un débat en direct. Demain, c’est France 5 qui remet le couvert avec une émission qui fait intervenir des Français qui ont vécu le gaullisme des années 1950 et 1960 et leur propose d’apporter leur témoignage, leurs archives personnelles, leur vision des événements (C’est notre histoire, présenté par Marie Drucker et Fabrice d’Almeida, mardi 9 novembre à 20h35, voir la fiche du programme). Une fois de plus, la mémoire semble prendre le pas sur l’histoire. Mais ce n’est pas là l’objet de notre billet. En cette année de soixante-dixième anniversaire de l’appel du 18 juin et de cinquantenaire de la mort du général, on nous aura servi du de Gaulle à toutes les sauces. On frôle le gavage. Durant les cinq mois qui ont séparé les deux anniversaire, le grand Charles a fait la une de l’actualité. Pas un mot, en revanche, sur le 10 juillet. Trop proche du 14, sans doute. Mais là encore, ce n’est pas notre sujet. Non, après avoir brièvement noté les défauts et la surabondance de cette histoire-mémoire télévisée dont on abreuve nos mirettes, je voulais vous dire : regardez la télé !

C’est un fait, la tendance, dans la jeunesse intellectuelle au sens large – c'est-à-dire incluant les étudiants de second cycle universitaire et, surtout, le peuple grouillant des classes prépa littéraires, que j’ai côtoyé pendant trois ans et que je côtoie encore – est au zéro télé. On se gargarise de ne pas posséder et de regarder le moins souvent possible ce petit écran, ce miroir aux alouettes où le peuple – le vulgus – se vautre dans la médiocrité de programmes abêtissants, dans sa médiocrité et sa bêtise. Pourtant, cette élite en gestation dont je fais partie ne doit pas se couper de la société. Et la société actuelle, qu’on le veuille ou non, c’est la télé. L’intellectuel, et je le dis modestement, simple étudiant d’une université de province, doit être dans le domaine culturel, sinon un pasteur, au moins un exemple. Et un berger ne méprise pas les moutons. Oui, je sais, la comparaison est très méchante et très incorrecte. Je suis méchant et incorrect.

Alors bien sûr, d’un coté j’appelle à regarder la télé, et de l’autre je suis le premier à m’insurger, en tant qu’historien, contre le type de documents qu’on nous servira justement ce soir, où la mémoire prend le pas sur l’histoire, où le témoin est mieux considéré que l’historien, où la victime est le témoin suprême, telle Rama Yade répondant à Edwy Plenel sur le plateau de Laurent Ruquier qu’il n’a aucun titre à la contredire à propos du racisme, puisqu’elle en a été victime (mais, comme je l’ai déjà dit, ce n’est pas notre sujet). Pourtant, j’ose dire aussi que, si l’on se coupe sciemment de la télévision, on ne peut en aucun cas prétendre la juger. Or la télévision est un pilier incontournable de la société actuelle. Malgré le « formatage » des opinions, la simplification, la médiocrité de certains programmes de divertissement, les biais de programmes culturels qui recherchent plus l’audimat et la rentabilité que la vérité, et, surtout, la dictature de l’émotion, celui qui prétend construire une pensée sociale (et j’inclus le culturel dans le social) ou politique a le devoir de connaitre la télévision, donc de la regarder. Surtout lorsque la prétendue élite intellectuelle porte aux nues un certain nombre de séries américaines, de How I met your mother à Desperate housewives, séries qui, pour être regardées en V.O. (j’y reviendrai certainement), n’en sont pas moins éloignées de la légitimité culturelle dont se réclame cette partie de leur public. Les intéressés se reconnaitront, s’ils me lisent, dans cette petite pique mesquine – je suis petit et mesquin – qui met un point final à notre billet du soir.

Dans la machine à remonter le temps : catalogue automne-hiver 1899-1900

La mission du jour : retrouver en ligne des versions numérisées de livres vendus sur le catalogue automne-hiver 1899-1900 d’Eaton…

J’ai choisi sept ouvrages, soit parce que je les ai lus, soit parce que ce j’apprécie leurs auteurs. J’ai d’abord cherché sur Google books (certainement un effet du quasi monopole de Google sur les mentalités), en essayant de trouver une édition suffisamment ancienne pour être celle du catalogue, puis, en cas d’échec, sur le projet Gutenberg et enfin, lorsque je n’avais toujours pas trouvé, sur archive.org. Je précise que cet ordre est totalement arbitraire. Il faut bien commencer quelque part…

Victor Hugo, Les Misérables, traduction de Charles Wilbour et Lascelles Wraxall : On trouve bien sûr très facilement une traduction anglaise des Misérables sur Google books. La traduction de Wraxall revue par Wilbour semble être la référence et est disponible gratuitement sur Google books (lien vers le second volume : http://books.google.fr/books?id=8i5AAAAAYAAJ&printsec=frontcover&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false).

Rudyard Kipling, The Seven Seas : On trouve là aussi très facilement cette œuvre poétique majeure de Kipling, qui n’est cependant pas disponible gratuitement sur Google books. On la trouve en revanche sur le projet Gutenberg (http://www.gutenberg.org/ebooks/27870) et sur archive.org.

Samuel Lover, Irish Legends and Stories : Partiellement disponible sur Google books sous le titre Legends and Stories of Ireland, le livre est accessible sur archive.org, mais pas sur le projet Gutenberg.

Oliver Goldsmith, The Vicar of Wakefield : Comme on pouvait s’y attendre pour un auteur populaire, le livre est disponible sur Google books (http://books.google.fr/books?id=4zgqAAAAYAAJ&printsec=frontcover&dq=the+vicar+of+wakefield&hl=fr&ei=QNPXTOv4DZWSjAfE-bXQCQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CDoQ6AEwAA#v=onepage&q&f=false)


Sir Walter Scott, Ivanhoe : Un des livres qui ont bercé mon enfance… Comme c’est un grand classique, on le trouve sur les trois sites et dans un grand nombre d’éditions (sans parler des traductions dans toutes les langues). Il est en revanche difficile de trouver quelle édition était vendue par Eaton. Le lien vers une édition de 2008 sur Google books : http://books.google.fr/books?id=AzOFjbOYaUMC&printsec=frontcover&dq=scott+ivanhoe&hl=fr&ei=79TXTKDTL9fPjAf-vd3FCQ&sa=X&oi=book_result&ct=book-thumbnail&resnum=1&ved=0CDAQ6wEwAA#v=onepage&q&f=false. Pour le plaisir, l’édition de 1910 : http://www.archive.org/stream/ivanhoe02unkngoog#page/n4/mode/1up et la traduction de Dumas (volume 2) : http://www.archive.org/stream/ivanhoe00scotgoog#page/n8/mode/1up trouvée sur archive.org.

John Ruskin, The Queen of the Air : Là encore, un classique. Etonnamment, alors qu’il est disponible sur le site du projet Gutenberg et sur archive.org (en plusieurs versions), le livre n’est pas accessible dans son intégralité sur Google books. Le lien vers une édition newyorkaise de 1893 : http://www.archive.org/stream/queenofair00rusk#page/n7/mode/2up.

Conclusion

Alors qu’on aurait pu s’attendre à tout trouver sur Google books, tant le groupe américain communique sur son projet de bibliothèque mondiale exhaustive, il n’en est rien. Si tous les livres que nous avons cherchés ont, comme nous nous y attendions pour des auteurs classiques, été numérisés par Google, le groupe n’a pas été autorisé à tous les diffuser pour autant. En revanche, archive.org ou le projet Gutenberg, dont les motivations sont moins économiques, mettent à disposition presque tous ces ouvrages. Il est à noter que la situation aurait cependant été différente avec des publications plus récentes : je me suis amusé à chercher « Guillaume Musso » et là, seul Google donne un accès (limité) aux best-sellers de l’auteur (limité ?).
Pour ce qui est de la littérature anglophone libre de droits, le travail de numérisation accompli est néanmoins impressionnant. En effet, même si – à part Samuel Lover – les auteurs des livres choisis jouissent tous d’une renommée mondiale, notre choix ne s’est pas forcément porté sur leurs œuvres majeures. Pourtant, elles sont pour la plupart non seulement disponibles gratuitement en ligne, mais dans plusieurs éditions différentes.

Edit 10 minutes après la publication : au passage, j'ai remarqué une faiblesse sur archive.org : contrairement à Google books, il est impossible de faire des recherches dans le texte, ce qui est pourtant très pratique.

dimanche 7 novembre 2010

Markup, le crayon à papier du web (eHub)

Markup est un outil d’annotation de pages web. Il permet, comme beaucoup de logiciels semblables, de laisser sur une page des commentaires sous formes de notes (en texte, donc en utilisant son clavier) ou de « coups de crayon » à la souris pour entourer, souligner, rayer…

Installation

Markup n’est pas à proprement parler un logiciel ou un plugin pour navigateur internet. C’est un processus java qui s’ajoute à la page sur laquelle on travaille – un peu à la manière du bandeau de recherche de Google Images – en entrant l’URL de l’outil dans la barre d’adresse. Pour simplifier son utilisation, le site http://markup.io nous propose d’ajouter cette URL, qui est très longue et compliquée, dans la barre de favoris, mais ce n’est pas une obligation. Il est donc a priori possible d’utiliser Markup sur n’importe quel ordinateur, y compris un ordinateur public, à un détail près : l’outil ne semble pas fonctionner avec Internet Explorer (les annotations n’apparaissent pas), ce qui, admettons-le, est souvent le cas. Une astuce au passage, pour utiliser Markup depuis un ordinateur public, on pourra par exemple stocker le lien sur une boite mail.

Utilisation

Je tiens avant toute chose à signaler ici un problème d’ergonomie qui ne concerne pas seulement Markup, mais tous les outils proposant de « dessiner » sur une page à l’aide du curseur : ces fonctions sont difficilement exploitables sur un ordinateur portable sans souris, à moins d’être un virtuose du pavé tactile – ce que je ne suis pas. La souris branchée, passons donc aux choses sérieuses…
On distingue dans l’utilisation de Markup trois volets principaux : l’annotation, l’enregistrement (bien sûr) et le partage. L’annotation, une fois dépassé l’obstacle de la souris, est très facile et très intuitive dans son utilisation. On a en fait un logiciel de dessin très simplifié, à ceci près qu’au lieu d’un fond blanc, on dessine et on crée des zones de texte non pas sur un fond blanc mais sur une page web. Plusieurs formes de dessin sont proposées (trait, ligne droite, cercle) et on peut choisir la couleur utilisée. On peut éventuellement déplacer les zones de texte crées. Un gros déficit, cependant, Markup ne permet pas d’annoter des PDF ouverts depuis un navigateur.
L’enregistrement et le partage sont là aussi très faciles. Le bouton « Publish » de l’outil Markup permet d’obtenir une URL de la page annotée, URL qu’on peut soit enregistrer (par exemple dans ses favoris), pour retrouver ses notes, soit partager en l’envoyant à un contact. Cette solution, si elle a l’avantage d’être simple et rapide, comporte cependant des inconvénients. A la différence, par exemple, d’un Google Documents, on ne dispose pas d’un espace utilisateur, d’un bureau où seraient centralisées toutes les URL des pages annotées. La perte de l’URL signifie donc la perte du travail, contrairement à un système avec identifications où d’une part on n’a qu’un seul ensemble identifiant-mot de passe à retenir et d’autre part on peut, même en cas de perte, retrouver son mot de passe.

Un outil au service de l’historien

L’utilité pour l’historien est assez évidente (on aurait pu dire : « pas besoin de faire un dessin ») : Markup est un peu aux documents publiés sur internet ce que le porte-mine est au format papier. Il permet d’annoter ses lectures afin de pouvoir ensuite rédiger plus simplement y revenir pour une synthèse, une fiche, un compte-rendu de lecture. S’il n’est certainement pas le premier du genre, c’est un outil utile, assez ergonomique et bien conçu, d’autant que ce n’est qu’une version beta, donc en cours d’amélioration.

Les + : outil indispensable de la prise de notes, facilité d’utilisation, ergonomie (avec une souris), facilité de partage
Les - : incompatible avec le format PDF et Internet explorer, ergonomie (sans souris), pas d’espace de stockage personnalisé / de « bureau » à la Google Documents

En bonus : le lien à coller dans la barre d’adresse pour annoter une page : ♒ MarkUp. Comme ça, plus besoin de le stocker sur une boite mail, il vous suffira de venir sur mon blog…