tag:blogger.com,1999:blog-90046002083322603122024-02-07T06:25:32.210+01:00Yann Sambuis Digital HistoryHistoire lyonnaise, histoire numérique, histoire tout court.Yann Sambuishttp://www.blogger.com/profile/17619400057231266066noreply@blogger.comBlogger46125tag:blogger.com,1999:blog-9004600208332260312.post-77232964631542142472020-11-18T22:35:00.000+01:002020-11-18T22:35:08.857+01:00Fermeture et migration de ce blog<p style="text-align: justify;"> C'est la fin !</p><p style="text-align: justify;">Après une dizaine d'années à blogguer ici par intermittence, j'ai décidé de fermer ce blog pour ouvrir une nouvelle page. Beaucoup d'articles en ligne ici ne représentent plus ce que je fais aujourd'hui, l'état actuel de mes travaux, etc. </p><p style="text-align: justify;">Entamé pendant mon année de Master 2, ce blog se termine donc avec la fin de la rédaction de ma thèse de doctorat. Entre temps, il y aura eu l'agrégation, la découverte de l'enseignement au lycée et dans le supérieur, l'excitation et les frustrations de la recherche en histoire menée à côté, sur mon temps libre, sans en laisser beaucoup. </p><p style="text-align: justify;">C'est désormais sur <a href="https://hipo.hypotheses.org/">le carnet Hypothèse "Histoire(s) Politique(s)"</a> que se poursuivra l'aventure. J'y ai d'ores et déjà regroupé une sélection d'articles issus de ce blog et j'y écrirai bientôt de nouvelles pages. Ce blog, lui, restera en ligne pour ceux qui tomberaient dessus, un peu comme ces vieux skyblogs des années 2000 perdus dans les méandres de l'internet mondial... </p><p style="text-align: justify;">Au revoir, et à bientôt sur https://hipo.hypotheses.org/ !</p><p style="text-align: justify;">Yann</p>Yann Sambuishttp://www.blogger.com/profile/17619400057231266066noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9004600208332260312.post-21670302454569462392020-06-10T15:04:00.003+02:002020-11-17T22:33:57.826+01:00Edouard Herriot, mes grands-parents et moi<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<i>Il y a dans la recherche en histoire des moments où, comme
le veut l’expression, « la petite histoire rencontre la grande ». Cette
expression très moche et trop utilisée désigne notamment ces moment à la fois
excitants et dangereux – comment rester objectif ? – où l’historien se
retrouve impliqué personnellement dans son sujet. C’est ce qui m’est arrivé ces
dernières semaines autour d’un point au départ très secondaire de ma thèse…</i><o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<i><br /></i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg6eSTGAVWoVvkOVtMjp3OmU31UDDjZ-YFsZkOstC5b5OYmP33hGLhIXq0R45EV8xAfRluTXIoRO2BhjjJ_i9vfqlv-X5dtIlFmjecAKW96bYvtS1NW-FhcAmv37Pn-XbnVHPC-oV8y5Lu0/s2048/Herriot+Abel.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1246" data-original-width="2048" height="390" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg6eSTGAVWoVvkOVtMjp3OmU31UDDjZ-YFsZkOstC5b5OYmP33hGLhIXq0R45EV8xAfRluTXIoRO2BhjjJ_i9vfqlv-X5dtIlFmjecAKW96bYvtS1NW-FhcAmv37Pn-XbnVHPC-oV8y5Lu0/w640-h390/Herriot+Abel.jpg" title="De g. à d. : M. Béjuy, maire de Crémieu, Joseph Abel et Edouard Herriot" width="640" /></a></div><br /><div style="text-align: center;"><i>De gauche à droite : M. Béjuy, maire de Crémieu, Joseph Abel et Edouard Herriot. </i></div></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Alors bien sûr, des affinités personnelles avec mon sujet,
après plus de 10 ans à le fréquenter, j’en ai noué un paquet. J’ai appris à
apprécier Herriot, cette incarnation de la méritocratie républicaine qui,
malgré les inévitables compromissions et concessions d’une carrière politique
de plus de 50 ans, a toujours gardé une sensibilité de gauche, même si le
radical-socialisme de la IIIe et de la IVe République est très différent de la
gauche à laquelle je m’identifie aujourd’hui. J’ai tendance à le défendre, Doudou,
face à ses contempteurs. Mais cette fois, l’histoire m’a pris par surprise. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Commençons par le commencement. Mon étude porte sur la période
1905-1957, et j’approchais tranquillement de 1939. J’allais traiter la Seconde
Guerre rapidement, au passage. La politique locale, que j’étudie, est suspendue
par Vichy, d’autant plus qu’Herriot lui-même l’est, suspendu, et qu’il est
assigné à résidence dans sa maison de campagne iséroise puis arrêté et déporté –
pas dans un camp, bien sûr : le président de le Chambre des députés à droit
à une prison en dur, en France dans une ancienne station thermale, puis en Allemagne
où il est d’ailleurs mieux traité et logé dans un manoir en compagnie d’autre
otages politiques de valeur. J’allais pour l’essentiel reprendre le récit fait
par Serge Berstein d’une résistance légale d’Herriot et de son homologue au
Sénat, Jules Jeanneney, entre protestations officielles et tentatives de retarder
les mesures prises par Vichy contre les parlementaires de gauche ou juifs <a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftn1" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 11pt; line-height: 107%;">[1]</span></span></span></span></a>.
Tout juste allais-je apporter quelques nouveautés en mentionnant notamment une
rencontre organisée en avec des résistants qui ne connait pas de suite pour
cause d’arrestation d’Herriot, par ailleurs frileux à l’idée de s’engager dans
une action illégale. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h3 style="text-align: justify;">
La découverte</h3>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://www.chezpakane.com/images/Image/Resistance-en-Bas-Dauphine-Histoire-du-Secteur-VII-M-Rul.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="545" height="320" src="https://www.chezpakane.com/images/Image/Resistance-en-Bas-Dauphine-Histoire-du-Secteur-VII-M-Rul.jpg" width="218" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Et puis, cet hiver, j’ai récupéré des livres de mon
grand-père maternel, décédé il y a un peu plus de 5 ans, que ma grand-mère
voulait me donner depuis longtemps, et le confinement a été l’occasion de m’y
plonger. Mon grand-père n’avait pas fait d’études. Il avait arrêté l’école à 12
ans sur dérogation, pour aider sa mère à la ferme après la mort accidentelle de
son père, au grand regret de son institutrice qui le voyait bien parti pour une
brillante réussite au Certificat d’études. Mais il a toujours été passionné d’histoire,
et c’est le manuel des années 50 récupéré dans le grenier de l’école communale
lorsqu’il était adjoint et que me lisait ma grand-mère le mercredi qui est à l’origine
de ma vocation. Au fil des années, il avait amassé une bibliothèque conséquente,
avec notamment beaucoup d’ouvrages d’histoire locale sur la Résistance en
Isère. De passage chez ma grand-mère, elle insiste pour que je prenne des
livres. Je ne suis pas très emballé par l’idée, parce qu’après 2 ans dans notre
maison, nous n’avons pas encore déballé tous les bouquins, mais j’accepte pour
lui faire plaisir, et je me dis que je vais en sélectionner une dizaine. La
bibliothèque a été vidée pour faire des travaux, et 3 caisses de livres d’histoire
m’attendent. Après un rapide coup d’œil, je jette mon dévolu sur quelques ouvrages
de vulgarisation sur la Résistance, en me disant que ça pourra me servir en
classe. Je rentre, je les feuillette rapidement, et je les pose dans un coin, énième
pile « à lire » avec sur le dessus un ouvrage qui aiguise ma
curiosité, <i>Résistance en Bas-Dauphiné. Histoire du Secteur VII, libérateur
de Bourgoin et de Jallieu</i>, de l’historien amateur et Résistant Maurice
Rullière <a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftn2" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 11pt; line-height: 107%;">[2]</span></span></span></span></a>. J’ai
grandi avec les anecdotes sur les exploits de la Résistance dans mon village de
Saint-Savin, des grands-oncles qui passaient messages et munitions à la cache d’armes à coté d’un lac
jamais découverte parce que le lac était à sec à cause de la canicule de l’été
43 et qu’on y avait semé du blé. Je suis curieux de lire ce qu’en dit un témoin
direct et historien amateur.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Arrive mars. On est confinés. Je retombe sur le bouquin. Je
m’installe dans mon fauteuil, je lis. C’est un peu laborieux, très descriptif.
Le livre me tombe des mains, mais je ne voudrais pas rater l’histoire du lac,
je continue. Et là, au détour d’une phrase, surprise !<span> </span>Edouard Herriot <i>surgit</i> : <o:p></o:p></div>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;">Dans la Région, Louis Cécillon de Chamont était parvenu à
employer 43 réfractaires et prisonniers évadés […].</span><span style="font-size: x-small;">Dans le cadre reposant de sa maison de Chamont, Edouard
Herriot venait passer des journées réconfortantes, lorsqu’il pouvait quitter Brotel
(Saint-Baudille-de-la-Tour) où il était en résidence surveillée. Joseph Abel,
le maire révoqué de Saint-Savin, en profitait pour renouer avec le passé <a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftn3" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><b><span face="calibri, sans-serif" style="color: #404040; line-height: 107%;">[3]</span></b></span></span></span></a>.</span></blockquote>
<div class="MsoQuote" style="text-align: justify;">
<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<span style="font-size: 18.72px; font-weight: 700; text-align: justify;">L'enquête</span><br />
<div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 18.72px;"><b><br /></b></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Dans ce passage, rien n’est anodin : Herriot qui rencontre des Résistants en secret dans le Nord-Isère, ce serait quand même fort de café. Alors je me mets au boulot. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Louis Cécillon,
Chamont, ça me dit quelque chose. Une rapide recherche sur le <i>Maitron</i> en
ligne, c’est bien ça. Résistant, arrêté et fusillé en 1944 <a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftn4" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 11pt; line-height: 107%;">[4]</span></span></span></a>.
Un coup de fil à ma grand-mère me le confirme. Oui, Louis Cécillon était le propriétaire
du moulin de Chamont à Saint-Chef, il a été fusillé en 1944 à Roche parce qu’il
transportait des armes pour la Résistance, elle m’en a sans doute déjà parlé.
Joseph Abel, je situe déjà un peu mieux, parce que c’est une figure locale.
Maire de Saint-Savin et conseiller général radical-socialiste, révoqué par
Vichy, la municipalité lui reste fidèle et lui, il cache des Résistants. Ce n’est
pas rien : Herriot se rend donc chez un membre actif de la Résistance
rencontrer un maire suspendu qui, lui aussi, aide les réfractaires au STO et
fournit des faux papiers aux juifs. D’ailleurs, en 1952, il vient à Saint-Savin
remettre la légion d’honneur à son maire. J’ai vu les photos, et ma grand-mère
qui était présente comme tous les enfants de l’école du bourg me l’a raconté un
paquet de fois depuis que je bosse sur Herriot. L’école porte son
nom depuis peu et une page lui est consacrée sur le site de la mairie <a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftn5" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 11pt; line-height: 107%;">[5]</span></span></span></a>.
Là aussi, confirmation téléphonique : bien sûr, Abel était Résistant, et
en plus il était ami avec Herriot, c’est pour ça qu’il est venu lui remettre la
médaille. Mais mieux que ça : ma grand-mère m dit qu’elle a un livre sur
le sujet. Elle me promet de le chercher quand elle aura le temps… et me
rappelle moins d’une heure plus tard prête à me le dicter par téléphone,
puisque la Poste est à l’arrêt. Finalement, on trouve une meilleure solution :
ma mère, qui vient régulièrement la voir et lui fait ses courses pendant le
confinement, me fera des photos. En fait de livre, il s’agit d’une brochure d’une
trentaine de pages du même Maurice Rullière <a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftn6" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 11pt; line-height: 107%;">[6]</span></span></span></a>
éditée à l’occasion de la pose d’une plaque en mémoire de l’ancien maire en 1989.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiVVuQz9gH5Rqb1uv5MzaO5KJm0Qx9y0Gn97LbqGFg3irbP0YzGKd_uAaL7gyrTgl3dpb5QguSXfHfXq6pJTtudBorrvI4nhOuI7YtRlWRSjc9gIcvSM5_awrdQgLT-VB4jEJ0uM218cdJy/s1600/103904811_260937388521243_6937128111696663279_n.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="412" data-original-width="288" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiVVuQz9gH5Rqb1uv5MzaO5KJm0Qx9y0Gn97LbqGFg3irbP0YzGKd_uAaL7gyrTgl3dpb5QguSXfHfXq6pJTtudBorrvI4nhOuI7YtRlWRSjc9gIcvSM5_awrdQgLT-VB4jEJ0uM218cdJy/s320/103904811_260937388521243_6937128111696663279_n.jpg" width="223" /></a></div>
<span id="goog_1348092250"></span><span id="goog_1348092251"></span><br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Là encore, il est question des relations avec Herriot
pendant la guerre, sources à l’appui. Le 22 février 1941, Joseph Abel est
révoqué de ses fonctions de maire en raison de sa réticence à appliquer les
ordres de Vichy. Le 9 mars, Herriot lui écrit :<o:p></o:p></div>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;">Je crains que votre dévouement pour moi ne vous ait nui. J’en
aurais bien de la peine – mais croyez-le, il vaut mieux subir l’injustice que
la commettre. Un homme public, lorsqu’il a pour lui sa conscience, ne doit pas
fléchir sous les coups. Comme il est plus grave, plus honteux de trahir ses
amis et ses principes ! Comme il vaut mieux être dévoué que dénonciateur !
Voici donc un nouveau lien entre nous. Il ne fera que resserrer notre amitié
dans notre commun dévouement pour la France <a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftn7" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><b><span face="calibri, sans-serif" style="color: #404040; line-height: 107%;">[7]</span></b></span></span></span></a>.</span></blockquote>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
C’est là une condamnation très claire du régime de Vichy et
un appel à continuer de s’opposer à son action. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
En outre, l’auteur, dont l’allusion aux rencontres avec
Herriot dans son ouvrage sur la Résistance restait assez vague, évoque cette
fois de manière plus précise des rencontres répétées entre Herriot, Abel et un
troisième protagoniste : Joseph Serlin, sénateur de l’Isère et ancien
secrétaire général de la mairie de Lyon de 1909 à 1932, proche d’Herriot, qui s’engage
dans la Résistance en fournissant des cartes de ravitaillement aux réfractaires
du STO, ce qui lui vaut d’être assassiné par le Mouvement national
antiterroriste, groupuscule vichyste luttant contre la Résistance, en janvier
1944 <a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftn8" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 11pt; line-height: 107%;">[8]</span></span></span></span></a>.
Or Maurice Rullière inscrit ces rencontres dans l’action résistance d’Abel :<o:p></o:p></div>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;">La résistance s’édifie peu à peu au mieux des possibilités.
Joseph Abel entretient des relations suivies avec ses maîtres à penser, E[douard]
Herriot et J[oseph] Serlin, à Brotel, où le Président Herriot est en résidence surveillée.
Périodiquement, ils se retrouvent à Chamont, dans le cadre reposant du moulin
de Louis Cécillon, où le Président obtient d’y passer [sic.] une journée. Ce
fut le cas également lors d’une visite aux domiciles de son ami Joseph Abel et
de Maître Claude Grataloup à Saint-Chef, père de Mme Abel et de Pierre, l’actuel
maire de Saint-Chef [qui] se joindra aux soldats de l’armée secrète en 1944 <a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftn9" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><b><span face="calibri, sans-serif" style="color: #404040; line-height: 107%;">[9]</span></b></span></span></span></a>.</span></blockquote>
<div class="MsoQuote" style="text-align: justify;">
<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Si la date de la journée à Chamont n’est toujours pas mentionnée
– on note d’ailleurs que ce ne sont plus « des journées reposantes » <a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftn10" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 11pt; line-height: 107%;">[10]</span></span></span></span></a>
mais une seule –, la visite chez Joseph Abel et Claude Grataloup le 10 juillet
1942 est attestée par une lettre d’Herriot, écrite le soir-même, que l’auteur
reproduit un peu plus loin, et qui dresse d’ailleurs la liste des présents :</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<o:p></o:p></div>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;">J’ai tout apprécié, y compris vos hôtes, cet excellent
Grataloup qui m’inspire toute confiance, mon bon vieux Serlin, votre adjoint
qui a l’air d’un mâle solide et ces enfants dont l’avenir nous préoccupe tous <a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftn11" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><b><span face="calibri, sans-serif" style="color: #404040; line-height: 107%;">[11]</span></b></span></span></span></a>.</span></blockquote>
<div class="MsoQuote" style="text-align: justify;">
<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
L’adjoint, c’est sans doute Henri Coppard, nommé par Vichy en
remplacement d’Abel, mais qui lui reste fidèle et participe lui aussi au réseau
de fourniture de faux papiers. Et parmi les enfants mentionnés, figure sans
doute le jeune Pierre Grataloup, alors âgé de 15 ans. Herriot déjeune donc à
Saint-Chef entouré d’hommes engagés dans la Résistance.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Le maire de Lyon mentionne lui aussi ces rencontres, et
notamment celles qui ont lieu à Brotel, lors du discours de remise de la Légion
d’honneur à Jospeh Abel en 1952 :<o:p></o:p></div>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;">Pour ses sentiments de Français, pour ses sentiments
républicains, Abel fut victime des vengeances du gouvernement de Vichy, et plus
particulièrement des dénonciations malveillantes d’un préfet que j’ai bien
connu moi aussi et dont j’ai supporté les rigueurs. C’est alors qu’Abel venait
me voir dans ma résidence surveillée de Brotel, sans tenir compte des risques
qu’il courait avec cet autre ami que je veux associer à la cérémonie présente.
Je veux parler de Joseph Serlin […]. Avec Joseph Serlin, mon ami Abel venait me
voir dans mon ermitage de Brotel. Pas plus que moi il ne désespérait du salut
de la Patrie <a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftn12" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><b><span face="calibri, sans-serif" style="color: #404040; line-height: 107%;">[12]</span></b></span></span></span></a>.</span></blockquote>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Herriot confirme donc l’existence de ces rencontres et son
unité de vues et de valeurs avec les deux Joseph, Abel et Serlin, et leurs
compagnons engagés dans la Résistance. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h3 style="text-align: justify;">
<o:p>L'analyse</o:p></h3>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<o:p><br /></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Mais le sont-ils déjà ? L’action résistante de Louis
Cécillon, Joseph Abel, Henri Coppard et Joseph Serlin s’inscrit en effet dans
la lutte contre le STO, en permettant aux jeunes réfractaires d’y échapper par
la fourniture de faux papiers ou d’un emploi dans un secteur qui permet une
dispense, les charbonnages et gazogènes de Louis Cécillon <a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftn13" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 11pt; line-height: 107%;">[13]</span></span></span></span></a>.
Or le Service du travail obligatoire ne voit le jour qu’en février 1943, à un
moment ou Herriot a déjà quitté Brotel. A partir du 30 septembre 1942, il est
privé de visites pour avoir envoyé le 28 et le 31 août, quatre lettres
critiquant ouvertement Vichy. La première est adressée au maréchal Pétain et
conteste la suppression du bureau des Chambres et l’ensemble de sa politique. La
seconde, envoyée au grand rabbin de France et cosignée par Jules Jeanneney, condamne
sans appel les persécutions antisémites. La troisième est adressée au Grand
chancelier de l’Ordre de la Légion d’honneur, pour lui remettre sa démission de
l’ordre en raison de la remise de la médaille à titre posthume à des officiers
français combattant aux cotés des nazis sur le front russe. Enfin, la dernière
est à limite de l’acte de trahison : Herriot choisit comme dernier acte
officiel avant la fermeture du bureau de la présidence de la Chambre d’envoyer
une lettre au président américain Roosevelt dans laquelle il rend hommage aux
Etats-Unis et aux Alliés : <o:p></o:p></div>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;">Dans quelques heures, pas la volonté de nos maître actuels, j’aurai
cessé mes fonctions de président de la Chambre des députés. Je désire que mon
dernier acte, à ce titre, soit un hommage pour vous, pour le libre peuple des
Etats-Unis et pour vos alliés qui sont aussi les nôtres <a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftn14" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><b><span face="calibri, sans-serif" style="color: #404040; line-height: 107%;">[14]</span></b></span></span></span></a>.</span></blockquote>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Herriot est finalement arrêté fin novembre et mis au secret
à Evaux-les-Bains, dans la Creuse, avant d’être confié à la Gestapo en 1943 et interné
successivement à Vittel, Nancy et en Allemagne jusqu’en mai 1945 <a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftn15" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 11pt; line-height: 107%;">[15]</span></span></span></span></a>.
<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Si Maurice Rullière mentionne une action d’Abel en faveur
des juifs, on peut émettre l’hypothèse qu’elle débute après le durcissement des
mesures antisémites au printemps et à l’été 1942, donc après l’arrestation d’Herriot.
Si les premières lois antisémites sont prises entre 1940 et 1941, c’est en
effet à partir d’avril 1942, avec l’entrée en action du Commissariat général
aux questions juives, puis le 6 juin avec le décret d’application de la loi imposant
l’étoile jaune, que les persécutions commencent. La rafle du Vel d’Hiv a ainsi
lieu le 16 juillet 1942, une semaine après la visite d’Herriot à Abel, et la
loi sur l’aryanisation, qui confisque les biens des juifs, entre en application
le 22 juillet <a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftn16" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 11pt; line-height: 107%;">[16]</span></span></span></span></a>.
<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h3 style="text-align: justify;">
En guise de conclusion</h3>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<o:p><br /></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Historiquement parlant, que conclure de ces « découvertes » ? Herriot, engagé dans une résistance administrative déjà
largement connue et étudiée, fréquente entre 1940 et son arrestation en
septembre 1942 des hommes qui s’engagent par la suite dans la Résistance
active, sans doute début 1943. Il témoigne pendant et après la guerre de son
unité de vues et d’idées avec ces hommes et, s’il s’est abstenu lors du vote
des pleins pouvoirs à Pétain le 10 juillet 1940, ses lettres d’aout 1942 ne
laissent aucun doute sur son opposition radicale à Vichy. Mais le durcissement
de ses conditions de détention un mois plus tard ne lui laisse pas le temps de
traduire ces paroles par une engagement plus concret. Herriot n’est donc pas à
proprement parler un Résistant, il ne s’engage pas dans Résistance avec un grand
R, mais peut-on s’en étonner quand on sait qu’il est emprisonné à une période
où les mouvements résistants sont encore embryonnaires – les premières
tentatives de coordination des mouvements, sous l’influence de Jean Moulin
envoyé en France en janvier 1942, datent de l’été 1942, et les réalisations
concrètes attendent janvier 1943 pour la création des MUR et l’été 1943 pour le
CNR – et où rares sont ceux qui les ont déjà rejoints ?</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
L’hypothèse de Berstein d’un « refus de l’illégalité »,
appuyée notamment sur le fait qu’Herriot décline les propositions de Roosevelt
et Churchill de le faire sortir clandestinement de France <a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftn17" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 11pt; line-height: 107%;">[17]</span></span></span></span></a>
est donc à nuancer : jusqu’à l’été 1942, moment de la suppression du
bureau de la présidence de la Chambre et du durcissement de la politique
antisémite de Vichy, Herriot a tout lieu de penser qu’il dispose de moyens d’action
plus efficaces en conservant son poste et en usant de tous les moyens légaux
dont il dispose qu’en passant à la clandestinité, ce qui permettrait à la
propagande vichyssoise de le faire passer pour un traitre et un lâche, comme il
l’exprime d’ailleurs dans sa lettre au président Roosevelt du 31 août 1942 où
il refuse de quitter le pays et « le pauvre peuple français » qui « a
besoin […] de conserver les quelques chefs qui lui sont restés fidèles » <a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftn18" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 11pt; line-height: 107%;">[18]</span></span></span></span></a>.
Qui sait quelle forme aurait pris l’engagement d’Herriot s’il n’avait pas été
arrêté dès la fin 1942 ? Il semble en tout cas audacieux de conclure à un
refus de la résistance quand on sait qu’il se montre réticent, en aout 1944, à
la proposition faite par Laval de restaurer les Chambres et de prendre la tête
du gouvernement puis, alors que les Allemands l’arrêtent, qu’il s’oppose à l’évasion
proposée par les résistants par crainte que des otages ne soient exécutés en représailles <a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftn19" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 11pt; line-height: 107%;">[19]</span></span></span></span></a>.
Et les itinéraires des amis qu’il fréquente entre 1940 et 1942 montrent bien qu’il
était possible pour un homme politique français d’entrer en Résistance après
cette date...<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
A titre personnel, ces découvertes sont enrichissantes à plusieurs
égards. Dans ma thèse, elles resteront très secondaires, me permettant
simplement d’apporter quelques nuances sur un point assez marginal du sujet,
même si je suis assez content de pour voir les apporter, ces nuances, car la thèse
qui prévalait jusque-là, très sévère pour Herriot, me semblait trop radicale
dans son interprétation de l’attitude du maire de Lyon. Ce qui est le plus
important à mes yeux, c’est surtout cette rencontre entre la petite histoire et
la grande. La double dédicace de la brochure de Maurice Rullière à mon
grand-père par l’auteur et par la veuve de Joseph Abel suggère qu’il a joué un
rôle important dans la décision d’apposer une plaque, décision sans laquelle
ladite brochure n’aurait pas vu le jour. C’est un peu comme si, lui qui a arrêté
l’école à 12 ans, lui qui rêvait de me voir « faire Sciences Po » et
qui est décédé quelques mois avant que je ne commence à y enseigner, il me
donnait un coup de main dans ce grand œuvre qu’est pour moi la thèse. Et c’est
aussi un peu une leçon d’humilité que de trouver la clé d’un point sur lequel
je butais depuis des années dans ces vieux bouquins d’historiens amateurs dont
je ne voulais pas par peur qu’ils n’encombrent inutilement mes étagères… Merci,
Mémé, d’avoir insisté !<o:p></o:p></div>
<div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<!--[if !supportFootnotes]-->
<br />
<hr size="1" style="text-align: left;" width="33%" />
<!--[endif]-->
<br />
<div id="ftn1">
<div class="MsoFootnoteText" style="text-align: justify;">
<a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftnref1" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 10pt; line-height: 107%;">[1]</span></span></span></span></a> Serge
Berstein, <i>Edouard Herriot ou la République en personne</i>, Paris, Presses
de la FNSP, 1985, p. 268-281. <o:p></o:p></div>
</div>
<div id="ftn2">
<div class="MsoFootnoteText" style="text-align: justify;">
<a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftnref2" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 10pt; line-height: 107%;">[2]</span></span></span></span></a> Maurice
Rullière, <i>Résistance en Bas-Dauphiné. Histoire du Secteur VII, libérateur de
Bourgoin et de Jallieu</i>, Lyon, Elie Bellier Editeur, 1982, 146 pages.<o:p></o:p></div>
</div>
<div id="ftn3">
<div class="MsoFootnoteText" style="text-align: justify;">
<a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftnref3" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 10pt; line-height: 107%;">[3]</span></span></span></span></a> <i>Ibid.</i>,
p. 53.<o:p></o:p></div>
</div>
<div id="ftn4">
<div class="MsoFootnoteText" style="text-align: justify;">
<a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftnref4" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 10pt; line-height: 107%;">[4]</span></span></span></span></a> https://maitron.fr/spip.php?article195823,
notice CECILLON Louis, Antoine, Joannès par Jean-Sébastien Chorin, Jean-Luc
Marquer, version mise en ligne le 3 octobre 2017, dernière modification le 21
décembre 2019.<o:p></o:p></div>
</div>
<div id="ftn5">
<div class="MsoFootnoteText" style="text-align: justify;">
<a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftnref5" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 10pt; line-height: 107%;">[5]</span></span></span></span></a> <a href="http://www.mairie-st-savin.fr/notre-village/personnages-celebres/joseph-abel">http://www.mairie-st-savin.fr/notre-village/personnages-celebres/joseph-abel</a>,
consulté le 10 juin 2010 à 11h05.<o:p></o:p></div>
</div>
<div id="ftn6">
<div class="MsoFootnoteText" style="text-align: justify;">
<a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftnref6" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 10pt; line-height: 107%;">[6]</span></span></span></span></a> Maurice
Rullière, <i>Joseph Abel et Saint-Savin</i>, brochure éditée par l’auteur,
1989, 34 pages.<o:p></o:p></div>
</div>
<div id="ftn7">
<div class="MsoFootnoteText" style="text-align: justify;">
<a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftnref7" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 10pt; line-height: 107%;">[7]</span></span></span></span></a> Lettre
du 8 mars 1941, citée par <i>Ibid.</i>, p. 11-12. <o:p></o:p></div>
</div>
<div id="ftn8">
<div class="MsoFootnoteText" style="text-align: justify;">
<a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftnref8" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 10pt; line-height: 107%;">[8]</span></span></span></span></a> <a href="https://www.senat.fr/evenement/archives/D39/serlin.html">https://www.senat.fr/evenement/archives/D39/serlin.html</a>,
consulté le 10 juin 2020 à 12h10.<o:p></o:p></div>
</div>
<div id="ftn9">
<div class="MsoFootnoteText" style="text-align: justify;">
<a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftnref9" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 10pt; line-height: 107%;">[9]</span></span></span></span></a> Maurice
Rullière, <i>Joseph Abel et Saint-Savin</i>, <i>op. cit.</i>, p. 13.<o:p></o:p></div>
</div>
<div id="ftn10">
<div class="MsoFootnoteText" style="text-align: justify;">
<a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftnref10" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 10pt; line-height: 107%;">[10]</span></span></span></span></a> Maurice
Rullière, <i>Résistance en Bas-Dauphiné…</i>, <i>op. cit.</i>, p. 53. <o:p></o:p></div>
</div>
<div id="ftn11">
<div class="MsoFootnoteText" style="text-align: justify;">
<a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftnref11" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 10pt; line-height: 107%;">[11]</span></span></span></span></a> Lettre
du 10 juillet 1942, reproduite dans Maurice Rullière, <i>Joseph Abel et
Saint-Savin</i>, <i>op. cit.</i>, p. 23. <o:p></o:p></div>
</div>
<div id="ftn12">
<div class="MsoFootnoteText" style="text-align: justify;">
<a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftnref12" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 10pt; line-height: 107%;">[12]</span></span></span></span></a> Discours
du 18 mai 1952, cité par <i>Ibid.</i>, p. 20-21. <o:p></o:p></div>
</div>
<div id="ftn13">
<div class="MsoFootnoteText" style="text-align: justify;">
<a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftnref13" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 10pt; line-height: 107%;">[13]</span></span></span></span></a> Maurice
Rullière, <i>Résistance en Bas-Dauphiné…</i>, <i>op. cit.</i>, p. 51-53.<o:p></o:p></div>
</div>
<div id="ftn14">
<div class="MsoFootnoteText" style="text-align: justify;">
<a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftnref14" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 10pt; line-height: 107%;">[14]</span></span></span></span></a><span lang="EN-US"> Edouard Herriot, <i>Episodes
1940-1944</i>, Paris, Flammarion, 1950, p. 167.<o:p></o:p></span></div>
</div>
<div id="ftn15">
<div class="MsoFootnoteText" style="text-align: justify;">
<a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftnref15" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 10pt; line-height: 107%;">[15]</span></span></span></span></a><span lang="EN-US"> Serge Berstein, <i>op. cit.</i>, p.
274-275. <o:p></o:p></span></div>
</div>
<div id="ftn16">
<div class="MsoFootnoteText" style="text-align: justify;">
<a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftnref16" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 10pt; line-height: 107%;">[16]</span></span></span></span></a> <a href="http://www.enseigner-histoire-shoah.org/outils-et-ressources/fiches-thematiques/le-regime-de-vichy-et-les-juifs-1940-1944/le-tournant-de-lete-1942.html">http://www.enseigner-histoire-shoah.org/outils-et-ressources/fiches-thematiques/le-regime-de-vichy-et-les-juifs-1940-1944/le-tournant-de-lete-1942.html</a>,
consulté le 10 juin 2020 à 13h. <o:p></o:p></div>
</div>
<div id="ftn17">
<div class="MsoFootnoteText" style="text-align: justify;">
<a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftnref17" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 10pt; line-height: 107%;">[17]</span></span></span></span></a> Serge
Berstein, <i>op. cit.</i>, p. 275-276.<o:p></o:p></div>
</div>
<div id="ftn18">
<div class="MsoFootnoteText" style="text-align: justify;">
<a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftnref18" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 10pt; line-height: 107%;">[18]</span></span></span></span></a><span lang="EN-US"> Edouard Herriot, <i>op. cit.</i>,
p. 168. <o:p></o:p></span></div>
</div>
<div id="ftn19">
<div class="MsoFootnoteText" style="text-align: justify;">
<a href="file:///C:/Users/olaf/Documents/Doctorat/Abel/Billet%20blog.docx#_ftnref19" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span><span class="MsoFootnoteReference"><span face="calibri, sans-serif" style="font-size: 10pt; line-height: 107%;">[19]</span></span></span></span></a> Serge
Berstein, <i>op. cit.</i>, p. 280-281.<o:p></o:p></div>
</div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><br />Yann Sambuishttp://www.blogger.com/profile/17619400057231266066noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9004600208332260312.post-36358910020455228542019-12-16T09:56:00.000+01:002019-12-16T09:56:10.284+01:00L'histoire politique dans le supérieur : quelques ressources en ligne...<div style="text-align: justify;">
<i>Dans le cadre de mes CDM à Sciences Po Lyon et de mes TD à Lyon 2, j'ai constaté que les étudiants peinaient à trouver des ressources, surtout lorsqu'ils travaillent à la dernière minute et ne peuvent se déplacer en BU. Je donne donc quelques pistes, utiles aussi aux amateurs, qui ne remplacent cependant pas une préparation en bibliothèque...</i></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Pour préparer devoirs, EHT et débats, il est important de ne pas se limiter au cours et à Wikipédia (qui peut être utile pour les infos factuelles mais n’offre aucune garantie de qualité scientifique). Ci-dessous, vous trouverez une petite liste de ressources en ligne qui peuvent être utiles si vous ne pouvez pas vous déplacer en bibliothèque. </div>
<div style="text-align: justify;">
Sachez cependant que le plus efficace reste souvent la consultation d’ouvrages de synthèse ou de manuels de licence à la BU :</div>
<br />
<ul>
<li style="text-align: justify;">Pour l'histoire générale, les collections <i>Nouvelle Histoire de la France contemporaine</i>, un peu ancienne mais toujours utile, et <i>La France contemporaine</i>, plus récente, aux éditions du Seuil, ou la collection <i>Histoire de France</i> chez Belin,</li>
</ul>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://static.fnac-static.com/multimedia/Images/FR/NR/f4/2c/8b/9121012/1507-1/tsp20180117171019/Le-Triomphe-de-la-Republique-1871-1914.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="475" data-original-width="400" height="320" src="https://static.fnac-static.com/multimedia/Images/FR/NR/f4/2c/8b/9121012/1507-1/tsp20180117171019/Le-Triomphe-de-la-Republique-1871-1914.jpg" width="269" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<ul>
<li style="text-align: justify;">Pour les manuels, les collections U et Cursus chez Armand Colin, Major chez PUF, Initial chez Hatier).</li>
</ul>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://products-images.di-static.com/image/fabrice-abbad-la-france-des-annees-20/9782200214128-475x500-1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="319" height="320" src="https://products-images.di-static.com/image/fabrice-abbad-la-france-des-annees-20/9782200214128-475x500-1.jpg" width="204" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Les ressources en ligne qui suivent sont données sans ordre particulier :</div>
<br />
<ul>
<li style="text-align: justify;">Bases en ligne sur les parlementaires : <a href="http://www2.assemblee-nationale.fr/sycomore/recherche" target="_blank">Assemblée Nationale</a> et <a href="https://www.senat.fr/senateurs-3eme-republique/senatl.html" target="_blank">Sénat</a>. Ces bases sont utiles pour avoir une biographie synthétique et fiable d'un homme (ou d'une femme, mais nous travaillons sur la IIIe République...) politique et de sa carrière parlementaire. </li>
<li style="text-align: justify;"><a href="http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/" target="_blank">Maitron en ligne</a> (dictionnaire du mouvement ouvrier : socialistes, syndicalistes, communistes, anarchistes…). Même fonction, mais pour les acteurs du mouvement ouvrier, qui ne sont pas toujours parlementaires. </li>
<li style="text-align: justify;"><a href="https://www.histoire-politique.fr/" target="_blank">Revue Histoire@Politique</a> du centre d’histoire de Sciences Po Paris, en accès gratuit en ligne. Aussi accessible via les bases d'articles, cette revue a l'avantage d'être centrée sur l'histoire politique qui nous occupe en CDM. </li>
<li style="text-align: justify;">Les bases d’articles en ligne <a href="https://www.cairn.info/" target="_blank">Cairn</a> (choisir l’accès via institution et utiliser les identifiants Sciences Po ou Lyon 2 pour se connecter), <a href="https://www.persee.fr/" target="_blank">Persée</a>, <a href="https://journals.openedition.org/" target="_blank">OpenEdition Journals</a> (ex-Revues.org). </li>
<li style="text-align: justify;">Sur <a href="https://www.cairn.info/" target="_blank">Cairn</a>, présence de nombreux ouvrages complets en accès libre quand on est identifié, notamment la collection « Que Sais-Je ? », très utile pour le contexte. Mais aussi nombreux ouvrages de synthèse, (<i>Histoire des gauches</i> de JJ Becker, <i>Histoire du Parti radical </i>de Berstein…), manuels aux PUF ou Armand Colin…</li>
</ul>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
Yann Sambuishttp://www.blogger.com/profile/17619400057231266066noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9004600208332260312.post-49317906696907880762016-10-04T17:22:00.000+02:002016-10-04T19:24:39.494+02:00Quand les historiens nationalistes infiltrent le collège : à propos du manuel gratuit de la Fondation Aristote. <div style="text-align: justify;">
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<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<i style="mso-bidi-font-style: normal;">Depuis la rentrée, je
vois régulièrement passer dans mon fil d’actualité Facebook une publication
sponsorisée – je n’ai pas pensé à faire une capture, je la ferai si l’occasion
se présente – m’invitant à télécharger gratuitement un manuel d’histoire
« nouveau programme » pour le Cycle 4 – c’est comme ça qu’on appelle
la 5<sup>e</sup>, la 4<sup>e</sup> et la 3<sup>e</sup> dans le collège
d’aujourd’hui – édité par une <a href="http://aggiornamento.hypotheses.org/3368">Fondation
Aristote, proche de Civitas et de la Manif pour tous</a>, et dirigé par le
tristement célèbre <a href="http://www.leshistoriensdegarde.fr/quelle-histoire-se-cache-derriere-dimitri-casali/">Dimitri
Casali</a>, qui avait déjà commis l’édition <a href="http://aggiornamento.hypotheses.org/1571">augmentée et mise à jour du
manuel d’histoire d’Ernest Lavisse</a>, pierre angulaire du roman national de
la IIIe République. Alors que les manifestations contre la réforme du collège
avaient été marquées par la présence de militants de la droite catholique,
nationaliste et réactionnaire, qui distribuaient en marge des cortèges des
tracts fustigeant l’enseignement de la <a href="http://rue89.nouvelobs.com/2016/10/03/risque-radoter-theorie-genre-nexiste-243298">« théorie
du genre »</a> ou réclamant le retour à un enseignement de l’histoire mis
prioritairement au service de l’identité nationale, l’irruption de cette
mouvance dans le « nouveau collège » peut étonner. Elle n’a en fait
rien d’étonnant : quel meilleur moyen d’instiller dans les esprits une
version biaisée et politisée de l’histoire que de mettre à disposition
gratuitement un manuel complet au moment où les professeurs des collèges sont
en demande de ressources permettant de créer des cours adaptés aux nouveaux
programmes ? J’ai donc téléchargé ledit manuel (je peux le mettre à
disposition de ceux qui ne souhaitent pas laisser leur mail à la Fondation
Aristote), et je vais tenter d’en livrer une rapide analyse critique. </i>
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<i style="mso-bidi-font-style: normal;">Avant d’entrer dans le
vif du sujet, une précision : je n’enseigne pas et je n’ai jamais enseigné
en collège. Je n’entrerai donc pas dans le détail des contenus pédagogiques et
des exercices, et je ne suis pas en mesure de dire si le programme est respecté
– je suppose que oui, ils sont trop malins pour faire le contraire –, même si
certaines choses me mettent un peu la puce à l’oreille. Si vous voulez réagir
et/ou apporter des précisions, n’hésitez pas. </i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<h2>
<b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Episode 1 : le
programme s’annonce gratiné…</b></h2>
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<span id="goog_1343489673"></span><span id="goog_1343489674"></span><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjfXfe2KhBfDJkaVkiok6syozd0bUKMzHY-94nhvWDUufQ6mMumsKDOcgyNwQu9WI6UKT6EOmfdkLB7-7auCGeO3CACInavBFHJBcWEmbe3zXoJyNtjoqFM1vWGLJPUE0Fqd7k9WZ8KGIjj/s1600/Couv.JPG" imageanchor="1"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjfXfe2KhBfDJkaVkiok6syozd0bUKMzHY-94nhvWDUufQ6mMumsKDOcgyNwQu9WI6UKT6EOmfdkLB7-7auCGeO3CACInavBFHJBcWEmbe3zXoJyNtjoqFM1vWGLJPUE0Fqd7k9WZ8KGIjj/s400/Couv.JPG" width="310" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Bon, disons ce qui est, la couverture annonce la
couleur : le programme du Cycle 4, ce sera donc Louis XIV en 5<sup>e</sup>,
Napoléon en 4<sup>e</sup>, et quand même la Liberté pour finir – on suppose que
cela illustre la partie du programme de 3<sup>e</sup> sur la République, on
verra que l’ouvrage n’en est pas à un anachronisme près dans le choix des
documents. Soit environ 67% d’autoritarisme pour 33% de liberté – en voila une
vision de notre histoire nationale qu’elle est belle ! – et un retour en
force des « grands personnages » qui fondent le roman national(iste).
On note d’ailleurs que <a href="https://aggiornamento.hypotheses.org/898">les
contempteurs de programmes qui « oublient l’histoire nationale »</a>
n’auront eu aucun problème à y retrouver lesdits « grands hommes de
l’Histoire de Fraaaaance ». </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
La préface (p. 4-5) est signée Jean-Pierre Chevènement. En
soit, c’est déjà tout un programme : le JP, il a bien vieilli, et ça fait
un moment qu’il ne fait plus grand-chose d’autre que radoter sur des sujets
comme l’identité nationale et la laïcité. Ce n’est pas étonnant qu’à un moment,
il se retrouve à cautionner ce genre de bêtises, mais ça l’est quand même un
peu plus qu’il fricote avec des copains de Civitas, lui qui aime à se présenter
comme un laïcard pur jus. Le contenu de la préface dresse un programme qui a de
quoi faire frissonner. L’objectif annoncé : permettre au peuple
d’« exercer sa souveraineté » (l. 1) et développer une
« conscience civique […], en s’appuyant sur la chronologie et
quelques grands personnages propres à frapper l’imagination des élèves »
(l. 6-9). Exit, donc, le souci de transmettre une vision la plus objective
possible de l’histoire, de développer l’esprit critique, d’éveiller les
consciences. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Pour servir ce développement de la « conscience
civique », les moyens proposés sont les suivants : glorifier
l’histoire nationale et minimiser les critiques qui pourraient être faites.
Ainsi, pour l’ancien ministre de l’Education, « la France [n’]occupe
[pas], au podium des horreurs du colonialisme, la première place, [et] le livre
de Dimitri Casali rappelle utilement l’œuvre de Savorgnan de Brazza au
Congo » (l. 25-27). Quelle revanche pour ceux qui, en 2005, voulaient
faire inscrire au programme l’enseignement des « aspects positifs de la
présence française outre-mer » ! De même « la France n’a pas
commis de génocide », et doit donc « rompre avec les surenchères
d’humiliations, de violences, de ressentiments et de haines qui menacent
aujourd’hui l’Humanité » (l. 28-32) en refusant l’idée d’une
« repentance ». Reconnaitre la participation de l’Etat Français à la
déportation, et donc indirectement au génocide des juifs de France ou les
horreurs de la colonisation serait donc, si l’on lit entre les lignes,
humiliant et porteur de violence. Quand à s’en excuser… On préférera montrer
que Charlemagne échangeait « des cadeaux avec Haroun al-Rachid
(l. 51), le calife de Bagdad », preuve que la France a toujours fait
preuve d’une ouverture exemplaire envers les peuples extra-européens. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Enfin, bien sûr, l’enseignement devra être « centré […]
sur l’Histoire de la France » plutôt que de s’ouvrir au monde :
« Il faut d’abord se connaître soi-même avant de prendre la distance qui
permet de s’ouvrir aux autres » (l. 56-58). </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Ce que propose le manuel et dont se félicite Jean-Pierre
Chevènement, c’est donc le retour à ce passé fantasmé où l’enseignement de
l’histoire aurait été au service de la création d’une identité nationale
uniforme et partagée, où de « nos ancêtres les Gaulois » à De Gaulle,
l’enseignement d’une histoire avant tout française et débarrassée des points
d’ombre susceptibles d’instiller dans les esprits le venin du doute et de la
division aurait permis de faire apparaitre « quelle somme d’efforts, de
combats, de souffrances ont été nécessaires pour « faire France » » (l.
65-66). Pourquoi se fatiguer à convaincre les élèves que la citoyenneté a un
sens quand on peut se contenter de leur « raconter des histoires »
(l. 10) pour les persuader de la nécessité du nationalisme ?</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Penchons-nous donc sur quelques chapitres du manuel à
proprement parler…</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<h2>
<b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Episode 2 :
« Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire
de France ». Le sacre de Reims comme acte fondateur de la République. </b></h2>
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Bon, le titre est moqueur, mais c’est un peu ma revanche sur
une réforme des collèges qui, en faisant de la 6<sup>e</sup> l’année terminale
du Cycle 3, nous prive dans ce manuel d’un chapitre que j’imaginais savoureux
sur « nos ancêtres les Gaulois ». </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Mais qu’on se console : la double page (p. 14-15) qui
ouvre l’année de 5<sup>e</sup> est savoureuse. Je vous laisse en juger :
Casali et Cie ont choisi de placer en exergue une citation de Marc Bloch,
« Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire
de France : ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux
qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération ». Le manuel
commence donc sous d’étranges auspices, puisque ce qui est affirmé ici, c’est
ni plus ni moins que la compréhension qu’auront les élèves du cours se manifestera
non pas par l’acquisition de méthodes et de connaissances précises, mais par
l’émotion qu’ils seront capables de ressentir. Si sélection il doit y avoir,
elle ne départagera pas bons élèves et mauvais élèves – c’est déjà très
contestable –, mais bons et mauvais patriotes, Charlie – Martel, VII, X ou
De Gaulle ? – et Pas-Charlie. Et pour illustrer ce beau programme et
l’année de 5<sup>e</sup>, une reproduction en pleine page du <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Baptême de Clovis à Reims</i> à Noël 496 de
François-Louis Dejuinne, peint en… 1837 ! Voila un choix de document
historique qui interpelle : pourquoi illustrer le Haut Moyen-âge avec un
document plus récent de treize siècles, sinon parce que l’objectif est
d’enseigner non une histoire objective, mais le roman national construit au cours
du XIXe siècle ? </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<h2>
<b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Episode 3 :
Anachronisme et statut des sources</b></h2>
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
L’utilisation de documents anachroniques est en fait un
défaut récurrent du manuel de la Fondation Aristote. Ainsi, sur les 22
documents historiques proposés dans le premier chapitre (« L’Europe
carolingienne », p. 18-31), seuls 6 sont contemporains de la période
étudiée, les autres s’étalant du XIIIe au XIXe siècle : l’épée de
Charlemagne, une photographie du dôme de la chapelle palatine, deux
reproductions de manuscrits servant à illustrer l’apparition de la minuscule
caroline, une pièce de monnaie, et la célèbre statuette équestre de
Charlemagne, tout de même datée de plusieurs décennies après sa mort. Plus
grave, plusieurs miniatures datant visiblement du Moyen-âge central ou tardif
ne sont pas datées, et les « moments fondateurs » qui participent à la
création du roman national – sacres de Pépin le Bref et Charlemagne, victoire
de Charles Martel contre les Arabes – sont systématiquement illustrés par des
peintures du XIXe siècle. En outre, on note qu’à l’exception d’un vers de la <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Chanson de Roland</i>, pas un seul document
textuel n’est proposé à l’étude. En revanche, lorsque les documents anciens ne
sont pas disponibles – ou incompatibles avec la ligne éditoriale ? –, le
manuel fait appel, comme à la grande époque de l’école « de Jules
Ferry », à des illustrations contemporaines et non signées. On trouve même
un « trombinoscope » – c’est ainsi qu’il est désigné, p. 32 – des
monarques de la période…</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
On retrouve bien là le projet dont se félicitait Jean-Pierre
Chevènement dans la préface. Tandis que le cours déroule sur la page de gauche
un récit qui, pour essayer de se donner l’apparence de la distance critique,
n’en passe pas moins par tous les clichés – victoire de Charles Martel sur les
Arabes, fin de la dynastie Mérovingienne, sacres de Pépin et Charlemagne,
renouveau des écoles et mort de Roland à Roncevaux – fondateurs du roman
national version IIIe République, la page de droite l’illustre d’images
anachroniques mais à même de marquer les esprits, de susciter l’émotion, et
dont l’étude critique, si par miracle elle était menée, nous en apprendrait
beaucoup moins sur le VIIIe siècle que sur l’utilisation de l’image mythique de
la période carolingienne par la monarchie française,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>l’Empire et la papauté aux XIIIe et XIVe
siècle, puis dans la France du XIXe siècle. En revanche, il est évident que si
l’on ne prend pas les précautions nécessaires – ce que le manuel ne fait pas,
bien entendu : nul avertissement sur l’anachronisme de documents présents
uniquement pour illustrer – en présentant les documents, le simple faits qu’ils
aient l’air ancien incitera l’élève de 5<sup>e</sup> à postuler leur
authenticité et leur fiabilité.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<h2>
</h2>
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<h2>
<b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Episode 4 :
« La Pucelle d’Orléans sauve le royaume »</b></h2>
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
On pensait avoir touché le fond en termes d’éthique, mais
c’était bien mal connaître Dimitri et ses amis. Si dans la plupart des
chapitres, le cours reste dans les clous, malgré une tendance au roman
national, tentant au minimum de maintenir un semblant de laïcité et de
neutralité dans le traitement des sujets, il arrive que les auteurs se lâchent
– je sais, ce n’est pas très élégant, mais je ne vois pas comment le dire
autrement. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Le summum est atteint p. 110-111, avec une double page
« Zoom sur l’histoire » intitulée « 1429 : La Pucelle
d’Orléans sauve le royaume ». L’occasion de célébrer un des piliers du
roman national dans sa version xénophobe et réactionnaire : Jeanne d’Arc,
si chère au maréchal Pétain et à la famille Le Pen. L’étude se compose de deux
parties : des encadrés de cours contenant une présentation absolument
biaisée de l’histoire, et l’étude d’un document « historique », un
tableau peint en 1907, dont le traitement laisse penser qu’il s’agit d’une
source historique objective et neutre. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiY24R_XMJc3gUIe-FLbneQ6Cqp4ugIxyziYF8rOJY5TPEP2UBubTA37ZTHvBOBXxtYS41DF1_G3y6MCGWUvHe1y-ka1B8zPRaonlcK0k-l1DZgSs2irEu5MRhCoKbJg-N5fA1BCr3ATBWK/s1600/Jeanne.png" imageanchor="1"><img border="0" height="409" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiY24R_XMJc3gUIe-FLbneQ6Cqp4ugIxyziYF8rOJY5TPEP2UBubTA37ZTHvBOBXxtYS41DF1_G3y6MCGWUvHe1y-ka1B8zPRaonlcK0k-l1DZgSs2irEu5MRhCoKbJg-N5fA1BCr3ATBWK/s640/Jeanne.png" width="640" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Ainsi, le texte d’accompagnement est d’un manque de
neutralité criant. Après avoir célébré le sacre de Charles VII dans la
« glorieuse basilique des rois de France » qui lui permet de tenir
son pouvoir « directement de Dieu » – sans qu’à aucun moment cela ne
soit présenté comme une croyance à prendre avec précaution –, l’auteur fustige
le « procès truqué » – peut-il en être autrement dans un tribunal
religieux ? – qui condamne Jeanne au bûcher. Plus loin, on peut qu’après
son supplice « plus personne ne peut douter de sa sainteté » – est-ce
tout de même permis aux élèves qui commettraient le crime de ne pas embrasser
la foi chrétienne dans une école laïque ? – et que « Jeanne invente
le patriotisme », sans que le moindre argument vienne appuyer cette
affirmation. En parallèle, des gros plan sur un tableau du XXe siècle sont
utilisés pour illustrer l’armement et les stratégies militaires du XVe siècle,
et ce malgré le manque de cohérence historique du type de canon et d’armures
représentés. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<h2>
</h2>
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<h2>
<b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span lang="EN-US" style="mso-ansi-language: EN-US;">Episode 5 : <i style="mso-bidi-font-style: normal;">The very best of </i><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Histoire Réactionnaire<sup>TM</sup></span></b></h2>
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
On pourrait continuer longtemps la liste des affirmations
péremptoires et des discours idéologiques assénés comme des vérités à des
élèves dont l’esprit critique n’est pas encore suffisamment développé pour
éviter de tomber dans le piège. Le cours sur Louis XIV s’intitule ainsi
« le plus grand des rois de France » (p. 140), tandis qu’aux pages 208-209,
on trouve une étude sur « L’extermination en Vendée ». Les auteurs y décrivent
une République génocidaire décidant de « déporter les femmes, les
enfants et les vieillards » et d’« exterminer » ceux qui restent
sur place, tandis que la page de droite présente les chefs vendéens comme des
héros et critique la « propagande révolutionnaire » qui déforme la
réalité pour dissimuler des massacres. On retrouve là le discours sur un « génocide
vendéen », péché originel d’une République qui ne se serait installé qu’au
prix de la féroce répression d’un peuple majoritairement attaché à Dieu et au
Roi, grand classique de l’histoire révisionniste d’extrême-droite que j’avais
déjà abordé dans <a href="http://yannsambuis.blogspot.fr/2013/09/mais-qui-est-francois-huguenin.html">mon
article sur François Huguenin</a> et le torchon qu’il avait publié chez Perrin
sous le titre <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Histoire intellectuelle des
Droites</i>. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Comment passer sous silence, ensuite, la double-page
(230-231) intitulée « Comment la France envisage-t-elle sa « mission
civilisatrice » dans les colonies ? » ? Faisant suite à un cours qui,
après avoir brièvement évoqué l’inégalité de statut politique et juridique dans
les colonies, présente une colonisation très idéalisée – « La France a
apporté une part de son mode de vie dans les colonies : à la suite des écoles
catholiques implantées par des missionnaires, de très nombreuses écoles laïques
ont été ouvertes, la France a développé des hôpitaux et des centres de
recherche comme les Instituts Pasteur, ainsi que des infrastructures comme des
ports, des routes, des chemins de fer, des ponts, qui ont permis de désenclaver
des populations jusque-là très isolées » (p. 24) –, l’étude enfonce le
clou. Quatre documents présentent dans une joyeuse unanimité l’œuvre de la France
à travers la médecine, la construction d’infrastructures, l’armée coloniale –
forcément émancipatrice pour les tirailleurs – et l’école de la République. Tout
juste est-il fait mention en fin de texte, comme un léger bémol n’enlevant rien
aux aspects positifs, la mort de milliers d’indigènes lors des grands travaux d’aménagement.
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Enfin, <i style="mso-bidi-font-style: normal;">cherry on the
f*cking fascist cake</i>, la politique de Pétain est présentée comme une
volonté sincère d’épargner la France (p. 300), dans un face à face « page
de gauche, page de droite » avec De Gaulle qui s’inscrit de manière
évidente, sinon explicite, dans la lignée de la thèse « de l’épée et du
bouclier » chère à l’extrême-droite pétainiste d’après-guerre, tandis que
vient s’ajouter l’excuse de l’âge supposé disculper Pétain, <a href="http://www.leshistoriensdegarde.fr/nouvelle-offensive-historiens-garde/">déjà
entendue dans la bouche de Casali lors d’interviews ces dernières années</a>. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Ah oui, et ai-je mentionné que le passage sur les évolutions
de la société française dans les années 1970 (p. 342) liait progrès des droits
des femmes – divorce, contraception et avortement -<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>et « affaiblissement du tissu social » ?
Bref, n’en jetez plus, la coupe est tellement pleine que c’est la pièce qui
déborde...</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<h2>
</h2>
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<h2>
<b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Epilogue : Un
hold-up sur l’histoire</b></h2>
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Ce manuel, dirigé par le sinistre Casali, est donc bien une
véritable tentative de hold-up sur l’enseignement de l’histoire. Profitant du
manque de ressources pour faire face à la récente réforme, la Fondation
Aristote tente d’influencer l’enseignement de l’histoire dans les collèges et
de la détourner de ses objectifs premiers – l’éducation à la citoyenneté, à l’esprit
critique, à la libre-pensée et au vivre-ensemble – pour en faire l’instrument d’un
discours réactionnaire qui s’accroche désespérément à une vision de l’histoire
et de l’identité nationale déjà morte et enterrée depuis des années dans une
société en évolution permanente. Ce hold-up, il est de notre devoir à nous,
historiens, professeurs, citoyens, de ne pas le laisser avoir lieu. A l’heure
où la réaction menace de toute part et où prospèrent rumeurs haineuses et
théories du complot, il est indispensable d’agir, et de faire notre devoir de
la lutte permanente et acharnée contre l’obscurantisme et la réaction. Cette
bataille, c’est avant tout par la transmission du savoir et l’éducation à l’esprit
critique que nous la gagnerons, en maintenant élevé notre niveau d’exigence, en
enseignant une méthode scientifique et rigoureuse d’analyse des documents, en
luttant contre les inégalités d’accès au savoir et à l’information. Bref, en
faisant notre métier. </div>
Yann Sambuishttp://www.blogger.com/profile/17619400057231266066noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9004600208332260312.post-55249218075659522242016-09-14T20:29:00.001+02:002016-10-04T17:25:19.811+02:00La politique municipale d’Edouard Herriot pendant la Grande Guerre - Conférence du 17 janvier 2016, Société de Lecture de Lyon<!--[if gte mso 9]><xml>
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<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;"><i>C'est la rentrée ! Presque deux ans que je n'avais rien publié. Entre le boulot (eh oui, les profs bossent)</i> <i>et mes activités extraprofessionnelles, je n'avais pas beaucoup de temps à consacrer à l'écriture. Mais comme on prend toujours des bonnes résolutions en début d'année (scolaire dans mon cas, d'ailleurs j'ai même rangé mon bureau, ce qui est très rare), je me suis enfin décidé à m'y remettre. On commence doucement avec ce texte certes long, mais qui ne m'a pas demandé trop de travail, puisqu'il s'agit d'une version à peine remaniée d'une conférence donnée il y a quelques mois devant le Cercle d'Histoire de la vénérable <a href="http://www.lyon.fr/association/culture-loisirs/societe-de-lecture-de-lyon.html" target="_blank">Société de Lecture de Lyon</a> (ce qui explique d'ailleurs le fait que je ne cite pas toutes les sources : à l'oral, c'est vite rébarbatif). L'avenir nous dira s'il s'agit d'un </i>one shot<i> ou si je vais vraiment avoir le temps et le courage de me remettre à alimenter ce blog... </i></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;"><i>Ah oui ! Bien sûr, ça parle d'Edouard ;) </i></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhK7Mu2rhgbDWBz9_B7Eo1YD1e_uPrhUvyVQje4Zj7UF-vqeHFPS0TMVf9oQxU2NJWUvh84z8aOuFavUBxNPMrRzfuMJ24OmMxx0PlarlLAmnbYO8lgqL70QXJJ2X6Ekwu9fF0VF1MZ0jDC/s1600/Herriot-Edouard-avant-1914.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhK7Mu2rhgbDWBz9_B7Eo1YD1e_uPrhUvyVQje4Zj7UF-vqeHFPS0TMVf9oQxU2NJWUvh84z8aOuFavUBxNPMrRzfuMJ24OmMxx0PlarlLAmnbYO8lgqL70QXJJ2X6Ekwu9fF0VF1MZ0jDC/s400/Herriot-Edouard-avant-1914.jpg" width="257" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;"><i>Edouard Herriot vers 1905-1910, peu de temps après son élection à la mairie de Lyon</i></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;">Arrivé à Lyon en 1895, jeune professeur de lettres chargé de
créer une Khâgne au lycée Ampère, Edouard Herriot rencontre rapidement les
milieux radicaux lyonnais, en fréquentant les conférences dreyfusardes, où il
fait la connaissance de celle qui deviendra Mme Herriot, Blanche Rebatel, fille
du président du Conseil Général du Rhône, le Docteur Fleury Rebatel. Cette
fréquentation du « monde » lyonnais, associée à celle de son collègue
l’historien Sébastien Charléty, lui permet de comprendre assez rapidement ce qui
fait la spécificité de Lyon. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;">Tout d’abord, la cité se distingue par une identité forte et
ancienne, celle d’une ville fondée au Ier siècle avant notre ère, capitale bancaire
de l’Europe de la Renaissance, place forte du premier capitalisme avec
l’industrie de la soie, ce qui lui vaut un peuplement important et ancien, avec
150 000 habitant à la veille de la Révolution, 500 000 au tournant du
XXe. Ensuite, elle est marquée par des clivages politiques hérités de la
période révolutionnaire, étudiés par Bruno Benoit dans <i style="mso-bidi-font-style: normal;">L’identité politique de Lyon</i>, qui se traduisent notamment par un
rejet des extrêmes, qu’ils soient rouges, noirs ou blancs. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;">Cette fréquentation des milieux radicaux lui vaut d’être
repéré par le socialiste indépendant Victor Augagneur, maire depuis 1900. Il
entre au Conseil Municipal en 1904, et devient adjoint à l’éducation. Lorsqu’il
est nommé à Madagascar, c’est ce jeune et brillant professeur, dont personne
n’imagine qu’il préférera Lyon à la Sorbonne, qu’il choisit pour lui garder la
place au chaud (plutôt que Godart, trop lyonnais). </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;">Plus souple et moins intransigeant qu’Augagneur, Herriot se
coule progressivement dans son fauteuil de maire. Conscient de l’influence des
milieux catholiques, il sait rester mesuré dans l’application de la loi de
séparation, notamment au moment des inventaires (ménage les Chartreux). </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;">Le second mandat, de 1908 à 1912, est celui de l’affirmation.
Herriot développe une politique personnelle appuyée sur la compréhension des
particularismes lyonnais évoqués plus haut. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;">Ainsi, alors qu’il se situe clairement à la gauche de
l’échiquier politique national, il se place à Lyon hors du clivage
gauche/droite annonçant la « coalescence des centres » de la fin de
mandat. En outre, il s’inspire de l’identité lyonnaise, qu’il met en avant,
notamment avec la préparation de l’exposition de 1914, confiée à l’hygiéniste
Jules Courmont, qui marque le retour d’une identité économique forte, d’autant
que le choix est fait de nouer des partenariats avec l’Allemagne et
l’Angleterre… mais pas avec Paris. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;">Tout cela permet donc à Herriot de triompher en 1912 d’Augagneur,
venu reconquérir sa place. Il tient désormais fermement le pouvoir politique
avec la mairie, et gagne l’appui du pouvoir économique local, la Chambre de
commerce approuvant l’exposition (il lui offre d’ailleurs aussi la Foire aux
échantillons en 1916), et du pouvoir religieux, qu’il a su ménager. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;">A l’aube de la Grande Guerre, Herriot a ainsi su consolider
sa stature de grand homme politique local, comme le confirme son élection au
Sénat en 1912. C’est son action pendant le conflit qui va lui permettre de
devenir une figure importante à l’échelle nationale, de devenir ministre en
décembre 1916 et d’être élu dès 1919 député et président du parti radical. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjWrB8oLu5quKE6XWNyV7CZezFVgKwMj8y_Leiowrsyh4JKbwPMfvMhgw9xnFBAnZaqATiOkaR9L9KLbtkvrA8s3tNsdpb1mLnqRgvbgxgoV6r7kA74ARXhDYUD-eK0tr66umoobramCi0E/s1600/Agir-Livre-ancien-584195130_L.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjWrB8oLu5quKE6XWNyV7CZezFVgKwMj8y_Leiowrsyh4JKbwPMfvMhgw9xnFBAnZaqATiOkaR9L9KLbtkvrA8s3tNsdpb1mLnqRgvbgxgoV6r7kA74ARXhDYUD-eK0tr66umoobramCi0E/s320/Agir-Livre-ancien-584195130_L.jpg" width="320" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;"> <i>Couverture d'</i>Agir<i>, programme politique publié par Herriot en 1917</i></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;">Edouard Herriot lui-même a beaucoup écrit sur cette période,
qui a été pour lui l’occasion d’affirmer les deux grands axes politiques
entrevus lors de ses premiers mandats, le socialisme municipal, initié par
Augagneur, qui continue de guider son action locale, et une politique de
rayonnement de Lyon, incarnée par la Foire à partir de 1916. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;">Ainsi, en 1917, le maire de Lyon publie son programme
politique, <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Agir<a href="https://www.blogger.com/blogger.g?blogID=9004600208332260312#_ftn1" name="_ftnref1" style="mso-footnote-id: ftn1;" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character: footnote;"><span class="MsoFootnoteReference"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-family: "arial" , "sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">[1]</span></b></span></span></span></a></i>, recueil de textes
écrits depuis le début de la guerre, où il tente de trouver les solutions aux
problèmes sociaux et politiques de la France en guerre, avant de dresser
quelques perspectives pour l’après-guerre. Le dernier chapitre est
intégralement consacré à la Foire aux échantillons, dont la première édition
vient de s’achever. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;">La Première Guerre tient aussi une place relativement importante
dans ses mémoires, <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Jadis<a href="https://www.blogger.com/blogger.g?blogID=9004600208332260312#_ftn2" name="_ftnref2" style="mso-footnote-id: ftn2;" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character: footnote;"><span class="MsoFootnoteReference"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-family: "arial" , "sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">[2]</span></b></span></span></span></a></i>, publiées entre 1948
et 1952, où elle ouvre le 2<sup>e</sup> tome. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;">A la lumière de ces éléments, nous nous proposerons donc de
répondre à deux questions complémentaires. Tout d’abord, comment l’action
d’Herriot pendant la guerre contribue-t-elle au rayonnement de Lyon ?
Comment cette action – principalement à Lyon, puisqu’on sait que ses
expériences ministérielles sont des échecs relatifs –, permet-elle dans un
second temps au jeune maire d’accéder au rang d’homme politique d’envergure
nationale ? </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;">Pour traiter ces questions, nous nous proposons de procéder à
un examen thématique des politiques menées par Herriot, en examinant
successivement les actions à destination des soldats et celles qui visent
l’arrière – en l’occurrence : Lyon. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h2 class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 16.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;"> </span></b></h2>
<h2 class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 16.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;">Agir pour
les soldats</span></b></h2>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;">L’action municipale d’Herriot est d’abord dirigée vers
ceux qui sont le plus directement concernés par la guerre : les
combattants. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;">On distinguera les actions en
faveur des prisonniers, qui ne se trouvent pas à Lyon, et les mesures prises
pour aider les blessés et mutilés de guerre, pour lesquels Lyon est l’un des
principaux lieux d’accueil et de convalescence. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span></span></div>
<h3 class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;"> </span></b></h3>
<h3 class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;">Les
prisonniers de guerre</span></b></h3>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;">Dès 1915, Lyon se préoccupe du sort des prisonniers de guerre
français. Herriot intitule une partie d’<i style="mso-bidi-font-style: normal;">Agir</i>,
datée du 2 mars 1915, « Pour les prisonniers de guerre ». Il y relate
la mise en place d’un <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">service d’expédition
de courrier et de colis</b>, centralisé à l’Hôtel de Ville, dont il préconise
la généralisation dans les grandes villes et les préfectures. Dans un premier
temps, on procède à un recensement des prisonniers permettant de les localiser,
à partir des renseignements fournis par l’armée. Les familles peuvent ainsi
venir poster courrier et colis. A cela, s’ajoute un service de renseignements
qui tente de réunir des informations sur le sort des prisonniers. A partir du
mois d’avril (« Organisation du secours aux prisonniers », 20 avril
1915), la mairie de Lyon organise aussi l’envoi de colis aux prisonniers sans
famille ou dont les familles ne peuvent en envoyer. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;"></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 11.0pt;">Lyon est aussi, entre 1915 et 1919, l’une des plaques
tournantes des échanges de prisonniers entre les belligérants, <i style="mso-bidi-font-style: normal;">via</i> la Suisse et ses organisations
humanitaires, échanges qui concernent essentiellement les grands blessés. Les
gares lyonnaises voient ainsi passer 161 convois en 4 ans, représentant 90 000
rapatriés. C’est un outil de propagande pour le gouvernement : Alexandre
Millerand, ministre de la guerre, demande ainsi en juin 1915 à Justin Godart et
au général Goigoux, commandant de la place de Lyon, d’organiser une cérémonie
fastueuse à la gare des Brotteaux pour accueillir les rapatriés</span><span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">. René Benjamin, prix Goncourt 1915,
écrit ainsi que « lorsqu’un train de grands blessés arriv[ait] d’Allemagne
à Lyon, c’est là que le cœur de la nation palpit[ait] »</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhre1WQRL__7PP-eX6yW6QJ0O9FSO3Z9jz9IOEnsGqwNOYuSVTbwuJIh8XIPkYuN8gAVEePdIehc6iybiVrcYCdTgod6E7CSBA3YGtFGxLwayxRy5nttmxtwNHM_X3fU8-4Kt9-rLsUMIoQ/s1600/herriot+combes+brotteaux.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="459" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhre1WQRL__7PP-eX6yW6QJ0O9FSO3Z9jz9IOEnsGqwNOYuSVTbwuJIh8XIPkYuN8gAVEePdIehc6iybiVrcYCdTgod6E7CSBA3YGtFGxLwayxRy5nttmxtwNHM_X3fU8-4Kt9-rLsUMIoQ/s640/herriot+combes+brotteaux.png" width="640" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;"><i>Edouard Herriot et Emile Combes attendant un convoi de prisonniers à la gare des Brotteaux</i></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;"></span></div>
<h3 class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"> </span></b></h3>
<h3 class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"> </span></b></h3>
<h3 class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Les blessés</span></b></h3>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Ces convois
de rapatriés permettent de faire la transition avec le 2<sup>e</sup> grand axe
de la politique lyonnaise d’aide aux combattants : l’aide aux blessés.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Bien sûr,
l’accueil de blessés de guerre n’est ni un phénomène proprement lyonnais, ni
une initiative d’Herriot. Mais Lyon se distingue par les initiatives en faveur
des blessés et mutilés, qui sont le sujet d’1/4 des chapitres de la partie d’<i style="mso-bidi-font-style: normal;">Agir</i> consacrée à l’action pendant la
guerre. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Herriot
expose son point de vue dans une adresse au ministre de la Guerre intitulée
« Plus d’invalides ! », datée du 31 décembre 1914. Les soldats
blessés ou mutilés ne doivent pas être systématiquement être envoyés à
l’hospice pour le restant de leurs jours comme c’est la pratique. Il faut les
aider à se réintégrer, d’abord en les soignant, puis en leur réapprenant un
métier. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Ainsi, ce ne
sont pas moins de 30 hôpitaux qui soignent les blessés de guerre à Lyon. Plus
de 350 000 blessés y sont accueillis sur la durée du conflit, avec des
lieux symboliques comme le nouveau lycée du Parc, premier grand aménagement de
l’ère Herriot, avec les bâtiments de l’exposition à Gerland, tout juste sorti
de terre et aussitôt reconverti en hôpital militaire. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Dans le même
temps, Lyon est à la pointe d’un mouvement de réintégration des blessés et
mutilés, dont Herriot fait une des ses priorités. Des écoles d’apprentissage
pour les mutilés sont ainsi fondées avec l’aide du docteur Carle, sur le modèle
de celle de Charleroi, qu’Herriot a visitée en 1913. L’école de la rue Rachais
ouvre dès le début 1915, avec des financements à la fois publics et privés, et
le soutien de Barrès, malgré la distance politique qui le sépare d’Herriot. Il
faut se souvenir ici que les deux hommes se sont connus jeunes, une des tantes
d’Herriot ayant été la gouvernante de Barrès. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Herriot exprime
ainsi son désir de « faire comprendre [au mutilé qui désespère de
retrouver un emploi] qu’il existe pour lui des écoles professionnelles […] où
il sera reçu, nourri et logé gratuitement, en conservant pour lui le revenu de
sa pension de réforme et le produit de son travail, dès qu’il pourra
travailler ». On retrouve là l’intérêt pour l’enseignement technique
qu’Herriot manifeste tout au long de sa carrière, notamment lors de ses
passages au gouvernement. 800 mutilés bénéficient de ces écoles à Lyon dans des
domaines variés, de la comptabilité, à la petite menuiserie, avec notamment des
formations à la fabrication des jouets en bois. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">On peut
aussi noter l’achat par la mairie de Lyon d’une machine permettant d’imprimer
des livres en Braille pour les soldats qui ont perdu la vue, initiative dont
Herriot tente de faire la promotion auprès des maires des autres grandes villes
de France.</span></div>
<br clear="all" />
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h3 class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Les
réfugiés</span></b></h3>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Dans <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Agir</i>, Herriot aborde aussi l’aide à
d’autres victimes des combats : les réfugiés qui fuient les zones de
guerre. Il évoque notamment la mise en place à l’Hôtel de Ville d’un
« Bureau de recherche des réfugiés belges et français », le premier
en France, confié à Maurice Picard, professeur de droit. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">En plus de
réunir les familles séparées par le conflit, le bureau se propose de constituer
une base de données sur les communes envahies ou ravagées par les combats. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;"></span><span style="font-family: "arial" , "sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">
</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h2 class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 16.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"> </span></b></h2>
<h2 class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 16.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Agir pour
l’arrière</span></b></h2>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">L’autre
grand enjeu de la politique municipale d’Herriot en 14-18 est l’organisation de
la vie quotidienne dans cette grande ville de l’arrière qu’est Lyon. Confrontés
aux problèmes de ravitaillement et aux difficultés économiques, le maire et son
équipe agissent essentiellement dans quatre directions. Tout d’abord, la gestion
du ravitaillement occupe bien évidemment une place essentielle, dans un
contexte où l’armée réquisitionne une grande partie d’une production nationale
que la mobilisation et les combats réduisent comme peau de chagrin. Ensuite,
pour contrer les effets du conflit, Herriot tente de maintenir et d’approfondir
la politique sociale originale entamée avant-guerre, dans la lignée du socialisme
municipal évoqué plus haut. Pendant de cette politique sociale, la municipalité
soutient l’économie, avec la Foire aux échantillons, qui fait de Lyon le fer de
lance de la lutte contre l’économie allemande en défiant les grandes foires
comme celle de Leipzig. Enfin, une initiative originale peut être soulignée,
même si elle ne relève pas directement de l’effort de guerre : la
constitution d’un fond documentaire sur le conflit, qui est aujourd’hui une
source exceptionnelle et presque unique au monde. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h3 class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"> </span></b></h3>
<h3 class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Le
ravitaillement</span></b></h3>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Une
commission municipale est mise en place dès le 6 août 1914, en collaboration
avec le département. Le choix fait est celui d’achats à prix fixés plutôt que
de réquisitions. La commission des prix réunit des représentants de la ville,
mais aussi des commerçants et tente de déterminer le prix le plus juste pour
les différents protagonistes. On note une forte dimension patriotique dans le
discours, qui incite les commerçants à « faire la guerre au boche »
en vendant au prix fixé. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">A partir de
1916, la commune cherche aussi à sécuriser les approvisionnements en achetant
directement les denrées de première nécessité. Lyon importe ainsi des pommes de
terre d’Italie et d’Espagne, du sucre, achète des concessions forestières dans
le Morvant et embauche de bûcherons canadiens pour les exploiter. On crée en
outre des dépôts municipaux de charbon, et la mine de lignite de
Saint-Martin-du-Mont, dans l’Ain, est remise en service. Enfin, pour
transporter ces marchandises, la mairie rachète de vieux camions militaires,
qui sont revendus en 1918. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Notons
cependant qu’Herriot manifeste un souci constant de ménager les commerçants,
notamment pour éviter le développement du marché noir, refusant par exemple de
mettre en place une boucherie municipale, pour protéger les bouchers lyonnais. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Cette
politique de ravitaillement se heurte cependant à la double concurrence des
réquisitions de l’armée et de celles de l’Etat pour approvisionner Paris, concurrence
des plus rudes, puisqu’elle peut notamment passer par la réquisition de convois
achetés par Lyon en Espagne. Son efficacité est cependant réelle, puisqu’elle
vaut à Herriot de devenir ministre du ravitaillement en décembre 1916. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h3 class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"> </span></b></h3>
<h3 class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">L’œuvre
sociale</span></b></h3>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Dès le 3
août 1914, Herriot fait mettre en place des soupes populaires à 5 centimes pour
les familles de soldats – 5,5 millions servies jusqu’en novembre. Cette
initiative est représentative de l’œuvre sociale de la municipalité lyonnaise
pendant la guerre. Cette œuvre, Herriot la défend dans <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Agir</i>, en tant que membre d’un parti radical qui est bien, en ce
début de siècle, un parti de gauche, mais aussi en tant que tenant du
socialisme municipal. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Dans la
droite ligne de ces soupes populaires, sont ainsi crées en 1916 des Cuisines
municipales, sous la forme d’une association loi 1901 soutenue par la mairie.
Ce service entend notamment compenser le manque de temps des femmes qui ont du
prendre un emploi, en vendant à prix coûtant des repas aux ménages des catégories
populaires.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>A 25 centimes la portion de
140 g de boeuf bouilli ou en sauce, 35 centimes la portion de viande rôtie, 15
centimes la portion de pâtes ou de légumes, 10 centimes le demi-litre de
bouillon de bœuf, les prix sont accessibles. Herriot se rend lui-même sur place
pour recueillir les réactions des usagers. Il écrit ainsi en juin 1916, très
satisfait : « Tous mes clients ont reconnu que la cuisine municipale
leur épargnait à la fois beaucoup de temps et un peu d’argent ».</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">L’action
sociale de la mairie se manifeste aussi par l’aide au travail des femmes d
soldats dont els familles se retrouvent privées de revenus. Des ouvroirs
municipaux sont créés où les femmes de soldats sans revenus peuvent apprendre à
coudre pour trouver un travail dans les manufactures d’uniformes. Dans un second
temps, les salaires du privé s’avérant trop bas, les ouvroirs municipaux
travaillent directement pour l’armée, distribuant les commandes entre les ouvrières
qui travaillent à domicile.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Ces
initiatives emblématiques ne résument pas la politique sociale d’Herriot, qui
ratisse très large. Dans le domaine sanitaire, Herriot tente ainsi de mettre en
place une politique municipale de lutte contre la tuberculose, qui se développe
en temps de guerre. Faute de moyens, elle demeure cependant au stade des
projets. Enfin, dans le domaine du logement social, c’est en 1917 qu’est lancé
le projet de nouveau quartier d’Habitats à bon marché (HBM) du Boulevard des
Etats-Unis, confié à Tony Garnier.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Ces œuvres
en faveur des femmes et des nécessiteux s’inscrivent ainsi dans la continuité
de la politique sociale herriotiste, entre les restaurants municipaux gratuits
pour mères allaitantes nécessiteuses, créés en 1910, et l’école d’agriculture
de Cibeins, qui ouvre ses portes en septembre 1918, et est au départ destiné
aux orphelins et jeunes délinquants. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;"><br clear="all" style="mso-special-character: line-break; page-break-before: always;" />
</span></div>
<h3 class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"> </span></b></h3>
<h3 class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">La Foire
d’échantillons de Lyon et la politique économique et commerciale</span></b></h3>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">La Foire de Lyon
demeure sans doute aujourd’hui la mesure la plus célèbre de la politique
municipale d’Herriot pendant la Grande Guerre. Elle est à la fois la manifestation
de la volonté de maintenir l’activité économique et commerciale lyonnaise, et
un véritable acte de guerre économique, qui vise ouvertement la foire de
Leipzig, où, « en 1915 et 1916, la propagande n’a fait que
s’accentuer ».</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Dans <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Agir</i>, Herriot compare ainsi la Foire,
dont la première édition a lieu du 1<sup>er</sup> au 20 mars 1916, à la bataille
de Verdun : « Entre le drame héroïque de là-bas et notre bataille
commerciale, un lien nous apparaissait. Il nous semblait qu’avec moins de
mérite nous poursuivions le même but : libérer et protéger le génie de la
France, ses produits, son travail ». La Foire nait donc d’une
« volonté de combattre l’Allemagne partout ». </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiTrZkQ0NqG9-rO_CK8Zhk2-CizLAg5nou-B2oh-Wq2CUxQxvHRLnKLLrH3BNm0NZQPbf-wGC1hXdPln2rzikJktoYY3WnGMLbaE1UqaJBhXn72uu4T0LaHYWHPDbnTIqcCTUviKI3kDOhe/s1600/8ca393a5f3d2aebc4a33ce8db5d4b698617981fc.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="416" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiTrZkQ0NqG9-rO_CK8Zhk2-CizLAg5nou-B2oh-Wq2CUxQxvHRLnKLLrH3BNm0NZQPbf-wGC1hXdPln2rzikJktoYY3WnGMLbaE1UqaJBhXn72uu4T0LaHYWHPDbnTIqcCTUviKI3kDOhe/s640/8ca393a5f3d2aebc4a33ce8db5d4b698617981fc.png" width="640" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;"> <i>Carte postale représentant les stands de jouets de la Foire de Lyon en mars 1916</i></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">La dimension
patriotique est ainsi essentielle dans l’organisation de l’événement. Un partenariat
est développé avec la Chambre de Commerce de Nancy pour que soit représentée la
Lorraine occupée. Un marchand alsacien est aussi présent. Le stand de jouets
« l’Atelier du Blessé », présentant la production de l’école Joffre
de Lyon, remporte un succès important. En outre, les organisateurs mettent un point
d’honneur à inviter des marchands des pays alliés – on compte 14 stands anglais,
4 canadiens, 43 italiens et un russe. Au total, la Foire réunit 912 stands dans
des domaines aussi divers que l’automobile, la maroquinerie, la musique, répartis
en 15 grandes branches. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">La Foire de Lyon
est donc une véritable réussite, tant son organisation en temps de guerre semblait
ou départ constituer une gageure. Notons en outre qu’elle n’est pas une initiative
isolé, Herriot multipliant les tentatives dans les domaines économiques et commercial,
à l’image de la politique de développement du commerce fluvial sur le Rhône, lancée
à l’occasion d’un déplacement à Genève en 1917. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h2 class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 16.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"> </span></b></h2>
<h2 class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 16.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Conclusion :
Une période de fort rayonnement pour Lyon et pour Herriot</span></b></h2>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">L’action
d’Herriot à la mairie de Lyon se caractérise donc, pendant le premier
conflit mondial, par une volonté constante d’innover dans les domaines
économique, social et politique, tout en s’inscrivant dans le climat d’Union
sacrée et en participant à l’effort de guerre. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Beaucoup
d’initiatives frappent par leur modernité, à défaut d’être totalement inédites.
Les écoles de mutilés sont ainsi les premières en France, tandis que la
politique de ravitaillement, marquée par le fort engagement du secteur public,
est d’une rare efficacité. Les services de recensement des réfugiés,
d’expédition des colis aux prisonniers, etc., sont des premières nationales. Dans
les domaines économique et social, enfin, la politique sociale est marquée par
une forte inventivité et la Foire est une initiative emblématique qui rompt
avec la morosité du temps de guerre. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Lyon, qui
jouit d’une image de ville moderne et dynamique, engagée dans l’effort de
guerre, sert donc à la fois de laboratoire, de vitrine et de tremplin à Edouard
Herriot, qui ne manque pas de faire état de ces réussites, par exemple en
publiant <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Agir</i>, où son programme pour
la France s’appuie sur l’exemple lyonnais. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">A l’échelle
nationale, cela lui permet d’accéder à une première expérience ministérielle,
de décembre 1916 à 1917, en tant que ministre de l’industrie et du
ravitaillement, domaine où il s’est illustré à Lyon, acquérant une renommé
nationale. Il entre d’ailleurs au ministère en même temps que l’autre figure du
radicalisme lyonnais de sa génération, Justin Godart. Cette expérience est certes
un échec et lui vaut une forte impopularité, mais elle permet à Herriot de comprendre
que ses succès locaux lui ouvrent la porte de l’échelon supérieur. Il
capitalisera dessus dès la fin de la guerre en se faisant élire député du Rhône
et en prenant la tête du parti radical.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">A l’échelle
locale, et c’est peut-être le plus important, la période de la guerre parachève
une conquête de Lyon déjà bien entamée par le jeune maire radical. La politique
de ravitaillement et les dispositifs d’aide sociale mis en place achèvent de
lui gagner la confiance des Lyonnais, à qui il permet d’être relativement
épargnés par les privations. Enfin, la Foire de Lyon finit de rallier le patronat
lyonnais, quand l’œuvre sociale touche en plein cœur des milieux catholiques
lyonnais sensibles à ces questions et jusque là réticents à soutenir un radical
connu pour son soutien à la loi de 1905.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%;">Au sortir du
conflit, Herriot a donc consolidé sa position à Lyon, tout en s’ouvrant les portes
de la scène politique nationale. C’est le point de départ de trois décennies d’un
règne presque sans partage sur la capitale des Gaules et le parti radical. </span></div>
<br clear="all" />
<br />
<div style="mso-element: footnote-list;">
<hr align="left" size="1" width="33%" />
<div id="ftn1" style="mso-element: footnote;">
<div class="MsoFootnoteText">
<a href="https://www.blogger.com/blogger.g?blogID=9004600208332260312#_ftnref1" name="_ftn1" style="mso-footnote-id: ftn1;" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character: footnote;"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-family: "arial" , "sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 115%;">[1]</span></span></span></span></a>
<span style="mso-fareast-language: FR;">Edouard HERRIOT, <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Agir</i>, Paris, Payot, 1917, 471 pages.</span></div>
</div>
<div id="ftn2" style="mso-element: footnote;">
<div class="MsoNormal">
<a href="https://www.blogger.com/blogger.g?blogID=9004600208332260312#_ftnref2" name="_ftn2" style="mso-footnote-id: ftn2;" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character: footnote;"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-family: "arial" , "sans-serif"; font-size: 11.0pt; line-height: 115%;">[2]</span></span></span></span></a>
<span style="font-size: 10.0pt; line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 11.0pt; mso-fareast-language: FR;">Edouard HERRIOT, <i>Jadis. I. Avant la première guerre
mondiale</i>, Paris, Flammarion, 1948, 268 pages, </span><span style="font-size: 10.0pt; line-height: 115%; mso-fareast-language: FR;">et <i>Jadis.
II. D’une guerre à l'autre : 1914-1936</i>, Paris, Flammarion, 1952, 650 pages.</span></div>
</div>
</div>
Yann Sambuishttp://www.blogger.com/profile/17619400057231266066noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9004600208332260312.post-43436139067793157702014-06-24T13:25:00.000+02:002014-06-24T13:28:11.827+02:00Wikipédia et la notoriété de la musique : comment une encyclopédie « libre » se met au service des majors<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<i>Même si ce n’est pas le sujet de ce blog, je nourris une
passion très ancienne pour la musique, et en particulier pour le blues, le
rock, le hard rock et les différents
sous-genres du heavy metal, au premier rang desquels le stoner, style dérivé
des premiers albums de Black Sabbath. Je suis donc sur les réseaux sociaux de
très nombreux groupes, labels, associations, etc. Quelle n’a pas été ma
surprise, ce matin, en découvrant l’appel à l’aide (bon, c’est un peu fort,
peut-être) du groupe alsacien <a href="http://www.lddsm.com/">Los Disidentesdel Sucio Motel</a> (LDDSM), qui est depuis près de dix ans l’un des groupes
leaders du stoner en France, avec des participations à de grands événements
comme le Hellfest, les Eurockéennes de Belfort ou le Desertfest, en Allemagne.
Dans son statut, le groupe appelait les fans français à protester contre la
volonté de Wikipédia de supprimer l’article consacré au groupe dans l’encyclopédie
en ligne. Comme c’est la coutume, une page de discussion a donc été ouverte pour débattre de la
suppression ou de la conservation de l’article. Indépendamment du fait qu’un
groupe que j’apprécie artistiquement et humainement soit concerné, cette
décision m’a profondément gêné. Les critères de « notoriété »
utilisés par Wikipédia pour décider si un artiste mérite ou non un article, que
j’ai lus pour essayer de comprendre l’enjeu du débat, m’ont en effet mis mal à
l’aise de la part d’une encyclopédie qui se présente souvent comme l’un des
chevaliers blancs d’un internet libre et participatif. </i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEje97OVIldXzF_Z6ZXsfpYX6MUljsO53nJFEtawjf1O2rHFyKgAcoUNjCkulYWxXoQh14iEaRXtBVHVhIy85bDwKlKEw7rNZkKXs4MUcRyXSZLCHl6RPkmpiRxbemDxXZX7cl7uZg2sgrfT/s1600/Capture+LDDSM+wiki.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEje97OVIldXzF_Z6ZXsfpYX6MUljsO53nJFEtawjf1O2rHFyKgAcoUNjCkulYWxXoQh14iEaRXtBVHVhIy85bDwKlKEw7rNZkKXs4MUcRyXSZLCHl6RPkmpiRxbemDxXZX7cl7uZg2sgrfT/s1600/Capture+LDDSM+wiki.JPG" height="204" width="640" /></a></div>
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Los_disidentes_del_sucio_motel">L’article consacré au groupe</a> est donc surmonté d’un bandeau
avertissant le lecteur que la suppression de la page est actuellement débattue,
avec <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Crit%C3%A8res_d%27admissibilit%C3%A9_des_articles">un lien vers les critères d’admissibilité des articles sur Wikipédia</a>.
Suivons ce lien.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Au premier rang de ces critères, on trouve le respect des
trois principes fondateurs de l’encyclopédie en ligne : </div>
<div class="MsoListParagraphCxSpFirst" style="text-align: justify; text-indent: -18pt;">
<!--[if !supportLists]-->1.<span style="font-size: 7pt;"> </span><!--[endif]-->Wikipédia
est une encyclopédie, donc ni un dictionnaire, ni un espace de conseils
personnels, de promotion, etc. […]</div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="text-align: justify; text-indent: -18pt;">
<!--[if !supportLists]-->2.<span style="font-size: 7pt;"> </span><!--[endif]-->Wikipédia
recherche la neutralité de point de vue, qui est assurée par la vérifiabilité,
l'exigence de sources secondaires de qualité (donc une certaine notoriété)
[…]</div>
<div class="MsoListParagraphCxSpLast" style="text-align: justify; text-indent: -18pt;">
<!--[if !supportLists]-->3.<span style="font-size: 7pt;"> </span><!--[endif]-->Wikipédia
est publiée sous licence libre, mais dans le respect des droits d’auteurs.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<h3>
<b>Wikipédia n’est pas
une plateforme publicitaire</b></h3>
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Intéressons-nous donc tout d’abord au point 1. L’auteur de l’article
propose de consulter, pour plus d’information, une page intitulée <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Ce_que_Wikip%C3%A9dia_n%27est_pas">« Ce queWikipédia n’est pas »</a>, qui regroupe les usages refusés par la communauté d’utilisateurs
de manière tacite et validée par l’usage ou explicite. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
A la lecture de cette page et de la page de discussion
concernant LDDSM, deux critères semblent pouvoir être utilisés pour proposer la
suppression de la page : « tribune de propagande ou de promotion »
et « support publicitaire gratuit ». Pour le premier, on notera en
effet – mais je ne suis pas certain que les personnes qui ont proposé la suppression de
l’article le sachent – que l’auteur de l’article est visiblement un membre du
groupe, et je pencherais même pour le bassiste. Cette première objection ne
tient pourtant pas longtemps, puisqu’il est
stipulé qu’ « un article peut, bien sûr, rapporter objectivement ce
que disent les promoteurs d'un sujet notable, tant et aussi longtemps que cela
est fait d'un point de vue neutre », ce qui semble être le cas de l’article
en question, qui se contente d’une notice biographique et d’une discographie,
sans être particulièrement laudatif, même si quelques détails pourraient être
repris.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
On le voit, le second point n’est donc pas recevable non
plus, puisqu’on peut difficilement considérer cet article comme « [un]
article qui [n’est] en fait qu’[un] prospectus publicitaire assurant une
promotion commerciale ». Nous allons le voir, ce point est pourtant relié
au débat, quoique de manière indirecte. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<h3>
<b>Des critères de
notoriété dictés par l’industrie du disque</b></h3>
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Los_disidentes_del_sucio_motel/Suppression">Ce qui est en fait contesté par les utilisateurs demandantla suppression de l’article</a>, c’est la conformité au critère de notoriété, dont
le second principe fondateur de Wikipédia fait un préalable indispensable à la
vérifiabilité de l’information. L’utilisateur PardusTigris écrit ainsi : « Supprimer : Même
si présence de quelques sources, il est vrai que le groupe n'est pas populaire.
Or qui dit pas de notoriété dit <!--[if gte vml 1]><v:shapetype id="_x0000_t75" coordsize="21600,21600"
o:spt="75" o:preferrelative="t" path="m@4@5l@4@11@9@11@9@5xe" filled="f"
stroked="f">
<v:stroke joinstyle="miter"/>
<v:formulas>
<v:f eqn="if lineDrawn pixelLineWidth 0"/>
<v:f eqn="sum @0 1 0"/>
<v:f eqn="sum 0 0 @1"/>
<v:f eqn="prod @2 1 2"/>
<v:f eqn="prod @3 21600 pixelWidth"/>
<v:f eqn="prod @3 21600 pixelHeight"/>
<v:f eqn="sum @0 0 1"/>
<v:f eqn="prod @6 1 2"/>
<v:f eqn="prod @7 21600 pixelWidth"/>
<v:f eqn="sum @8 21600 0"/>
<v:f eqn="prod @7 21600 pixelHeight"/>
<v:f eqn="sum @10 21600 0"/>
</v:formulas>
<v:path o:extrusionok="f" gradientshapeok="t" o:connecttype="rect"/>
<o:lock v:ext="edit" aspectratio="t"/>
</v:shapetype><v:shape id="Image_x0020_1" o:spid="_x0000_i1025" type="#_x0000_t75"
alt="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/5a/WikEd_nowiki.png/15px-WikEd_nowiki.png"
style='width:11.25pt;height:11.25pt;visibility:visible;mso-wrap-style:square'>
<v:imagedata src="file:///C:\Users\Yann\AppData\Local\Temp\msohtmlclip1\01\clip_image001.png"
o:title="15px-WikEd_nowiki"/>
</v:shape><![endif]--><!--[if !vml]--><!--[endif]--> [cet article n’a pas a place sur Wikipédia] Hors critères Notoriété de la musique ». Il existe en effet <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:NM">unepage détaillant les critères de notoriété s’appliquant aux musiciens</a>. Je copie
ci-dessous la les critères s’appliquant aux artistes autres que les musiciens
classiques :</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b><span style="font-size: x-small; line-height: 115%;">Artistes
d'autres genres musicaux<o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpFirst" style="text-align: justify; text-indent: -18pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-size: x-small;"><span style="line-height: 115%;">1.<span style="line-height: normal;">
</span></span><!--[endif]--><span style="line-height: 115%;">A eu un titre dans des <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Hit-parade" title="Hit-parade">hit-parades</a> nationaux
dans au moins un pays de taille moyenne ;<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="text-align: justify; text-indent: -18pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-size: x-small;"><span style="line-height: 115%;">2.<span style="line-height: normal;">
</span></span><!--[endif]--><span style="line-height: 115%;">A eu un enregistrement vendu à plus de 50 000
exemplaires (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Disque_d%27or" title="Disque d'or">disque d'or</a> en France) dans au moins un pays de
taille moyenne ;<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="text-align: justify; text-indent: -18pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-size: x-small;"><span style="line-height: 115%;">3.<span style="line-height: normal;">
</span></span><!--[endif]--><span style="line-height: 115%;">A fait une tournée internationale ou nationale dans au
moins un pays de taille moyenne (rapportée par des sources notoires et
vérifiables) ;<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="text-align: justify; text-indent: -18pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-size: x-small;"><span style="line-height: 115%;">4.<span style="line-height: normal;">
</span></span><!--[endif]--><span style="line-height: 115%;">A sorti deux albums sur une <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Majors" title="Majors">major</a> ou un <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Label_ind%C3%A9pendant" title="Label indépendant">label indépendant</a> important ;<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="text-align: justify; text-indent: -18pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-size: x-small;"><span style="line-height: 115%;">5.<span style="line-height: normal;">
</span></span><!--[endif]--><span style="line-height: 115%;">L'un de ses membres a fait partie (avant ou après)
d'un groupe important ;<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="text-align: justify; text-indent: -18pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-size: x-small;"><span style="line-height: 115%;">6.<span style="line-height: normal;">
</span></span><!--[endif]--><span style="line-height: 115%;">A été le représentant le plus important d'un style
local ;<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="text-align: justify; text-indent: -18pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-size: x-small;"><span style="line-height: 115%;">7.<span style="line-height: normal;">
</span></span><!--[endif]--><span style="line-height: 115%;">A gagné une récompense importante (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Grammy_Awards" title="Grammy Awards">Grammy
Awards</a>, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/NRJ_Music_Awards" title="NRJ Music Awards">NRJ Music Awards</a>, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Victoires_de_la_musique" title="Victoires de la musique">Victoires de la musique</a>, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Prix_F%C3%A9lix" title="Prix Félix">Prix
Félix</a>, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Prix_Opus" title="Prix Opus">Prix Opus</a>, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Prix_Juno" title="Prix Juno">Prix Juno</a>, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Octaves_de_la_musique" title="Octaves de la musique">Octaves de la musique</a>, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Swiss_Music_Awards" title="Swiss Music Awards">Swiss Music Awards</a>, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Lo_Nuestro" title="Lo Nuestro">Lo Nuestro</a>...) ;<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="text-align: justify; text-indent: -18pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-size: x-small;"><span style="line-height: 115%;">8.<span style="line-height: normal;">
</span></span><!--[endif]--><span style="line-height: 115%;">A gagné une compétition musicale importante ;<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="text-align: justify; text-indent: -18pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-size: x-small;"><span style="line-height: 115%;">9.<span style="line-height: normal;">
</span></span><!--[endif]--><span style="line-height: 115%;">A joué pour un média important (ex. : thème pour
une émission de télévision) ;<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="text-align: justify; text-indent: -18pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-size: x-small;"><span style="line-height: 115%;">10.<span style="line-height: normal;">
</span></span><!--[endif]--><span style="line-height: 115%;">A été diffusé au niveau national par des radios
importantes ;<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpLast" style="text-align: justify; text-indent: -18pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-size: x-small;"><span style="line-height: 115%;">11.<span style="line-height: normal;">
</span></span><!--[endif]--><span style="line-height: 115%;">A été le sujet d'une émission de plus d'une demi-heure
sur une radio ou télévision nationale importante.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b><span style="font-size: x-small; line-height: 115%;">Pour les
compositeurs et paroliers <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpFirst" style="text-align: justify; text-indent: -18pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-size: x-small;"><span style="line-height: 115%;">12.<span style="line-height: normal;">
</span></span><!--[endif]--><span style="line-height: 115%;">A été crédité comme auteur ou compositeur pour au
moins un artiste important ;<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="text-align: justify; text-indent: -18pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-size: x-small;"><span style="line-height: 115%;">13.<span style="line-height: normal;">
</span></span><!--[endif]--><span style="line-height: 115%;">A écrit une œuvre qui a servi de base pour la
composition d'un artiste notoire ;<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpLast" style="text-align: justify; text-indent: -18pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-size: x-small;"><span style="line-height: 115%;">14.<span style="line-height: normal;">
</span></span><!--[endif]--><span style="line-height: 115%;">A été cité comme influence majeure par un artiste
important.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b><span style="font-size: x-small; line-height: 115%;">Pour les
musiciens à l'écart des médias de masse <o:p></o:p></span></b></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpFirst" style="text-align: justify; text-indent: -18pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-size: x-small;"><span style="line-height: 115%;">15.<span style="line-height: normal;">
</span></span><!--[endif]--><span style="line-height: 115%;">Avoir composé des chansons, mélodies ou paroles
utilisées dans un genre notoire ou entrées dans la tradition ;<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoListParagraphCxSpLast" style="text-align: justify; text-indent: -18pt;">
<!--[if !supportLists]--><span style="font-size: x-small;"><span style="line-height: 115%;">16.<span style="line-height: normal;">
</span></span><!--[endif]--></span><span style="line-height: 115%;"><span style="font-size: x-small;">Être fréquemment cité dans les médias consacrés à la
contre-culture.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Or là où le bât blesse, c’est que ces critères sont pour la
plupart extrêmement subjectifs ou se fondent sur ceux de l’industrie du disque
de masse, et sont donc <i>a priori</i>
inadaptés à des artistes <i>underground</i> –
et LDDSM est loin d’être ce qui se fait de plus underground dans le stoner. Ainsi,
les points 1, 2, 4, et 7 à 11 semblent n’être accessibles qu’à des artistes
signés sur des <i>majors</i>. En effet, un
festival comme le Hellfest, qui rassemble des dizaines de milliers de
spectateurs autour de la scène metal, ne compte finalement que très peu d’artistes
ayant reçu des disques d’or, puisque le public metal est souvent plus porté sur
les concerts et l’achat de merchandising que sur l’acquisition légale de
musique, peu de groupes récompensés, puisque les cérémonies françaises comme
les Victoires de la Musique ne font aucune place à ce genre musical, peu d’articles
signés sur des majors, puisque celles-ci ne se préoccupent que peu d’un genre
où le public achète peu de disques, etc. Il en est de même pour les critères
concernant la présence médiatique, quasi inexistante dans les musiques extrêmes.
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Les critères 3, 4, 5 et 6 et 12 à 15 sont pour leur part
extrêmement subjectifs. Pour ce qui est du point 4, quel est le critère de l’importance
d’un label indépendant ? Pour en revenir à LDDSM, doit-on considérer que
Deadlight Entertainment n’est important que dès lors que le dernier album est
distribué par Season Of Mist ? Pour le point 6, LDDSM n’est-il pas le
représentant le plus important de la branche strasbourgeoise du stoner ? Qu’est-ce
qu’un pays de taille moyenne (point 2) ? Qu’est-ce qu’un média important
(point 9) ? Une radio importante (point 10) ? La diffusion fréquente
de LDDSM sur Ouï FM, radio partenaire du Hellfest, n’est-elle pas suffisante ?
Existe-t-il un article Wikipédia sur le concept d’importance ? Cet article
repose-t-il sur des sources secondaires fiables disposant d’une notoriété
suffisante pour que leur vérifiabilité soit établie ? L’avis de l’auteur
est-il neutre ? Quel est l’âge du capitaine ? </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Bref, finalement, le seul critère vraiment adapté est le
dernier, mais il est là encore subjectif. En tout cas, il valide l’article sur
les Disidentes, fréquemment cités dans la presse <i>underground</i> et présents sur une radio qui, si elle n’est pas grand
public, doit bien être <i>underground</i>,
car il faut bien que ce soit l’un ou l’autre. De toute façon, ce n’est pas très
important, puisque visiblement, les critères sont là pour faire joli : si
n’importe qui est capable de les lire et de voir que, dans le cas qui nous
occupe, LDDSM mérite bien un article, cela ne suffit pas, puisque Wikipédia ne
comptabilise pas tous les avis donnés de la même manière et que, dans une
encyclopédie « libre » et « participative », tout le monde
n’a pas voix au chapitre. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<h3>
Et qui donne son avis, d’ailleurs ?</h3>
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Une fois de plus, le bât blesse. Et ça commence à faire mal.
En effet, comme l’explique la page de discussion, « exception étant faite
pour le créateur de l’article, les avis d’utilisateurs récemment inscrits,
ayant moins de cinquante contributions ou non identifiables (IP) ne sont en
principe pas pris en compte ». Donc, pour avoir le droit de donner son
avis et que cet avis soit comptabilisé, il faut montrer patte blanche. Et le
critère de blancheur, c’est le nombre de contributions sur Wikipédia. 50 au
minimum pour que l’avis compte. Et je vous rappelle qu’à la fin, c’est-à-dire
au bout de 7 jours en cas de consensus
et 14 sinon, la suppression ou la conservation de l’article est décidée à la
majorité des votes « valables ». Drôle de conception d’un internet
libre, où une majorité impose son point de vue, et donc où on dénie le droit à
une minorité de faire valoir le sien, et où le suffrage est en quelque sorte
censitaire. Bien sûr, le but est d’évité que les articles « publicitaires »
soient défendus par de « faux » contributeurs ou des voix « achetées ».
Mais le système montre bien là ses limites.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<h3>
<a href="https://www.blogger.com/blogger.g?blogID=9004600208332260312" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"></a><br />Et puis, pourquoi donner son avis ? Et pourquoi voter ?</h3>
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
En définitive, le problème, ce ne sont pas tant les critères
ou le mode de décision. C’est le fait qu’une encyclopédie libre se réserve le
droit de supprimer un article qui répond pourtant à ses critères d’admissibilité
en termes de neutralité, un article purement factuel permettant à celui qui en
a besoin de trouver des informations, par exemple à propos d’un groupe de
stoner qui l’intéresse. Depuis quand la notoriété est-elle un critère de valeur
artistique ? Et même si l’on suit le raisonnement wikipédien qui fait de
la notoriété la garantie de la possibilité de trouver des sources secondaires
abondantes et de construire un article neutre, en quoi ce raisonnement peut-il
s’appliquer à l’art ? Là encore, la neutralité est-elle un critère artistique ?
Est-il nécessaire qu’une information soit neutre quand elle se rapporte à l’art ?</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Deuxième point que je trouve éminemment contestable, le fait
de voter pour ou contre la suppression de l’article. En effet, là encore,
recueillir une majorité de suffrages n’a jamais été un critère artistique. C’est
encore moins le cas quand les votants sont sélectionnés sur une base qui ‘a
rien à voir avec le sujet, à savoir leur activité sur une plateforme numérique.
Si j’ai contribué 45 fois à des articles portant sur l’histoire et 5 fois à des
articles sur l’art, je peux donc intervenir sur un débat portant sur l’art en m
prévalant d’une légitimité qui ne reposera finalement qu’à 10% sur une
prétendue expertise artistique, et à 90% sur autre chose qui n’a rien ou
presque à voir avec. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Bref, <a href="http://yannsambuis.blogspot.fr/2010/12/premiers-pas-edouard-herriot-et-les.html">comme je l’avais déjà écrit il y a quelques années</a>,
Wikipédia peut être fiable, mais cela dépend des sujets. L’encyclopédie en
ligne essaie de se fiabiliser en poussant à l’extrême un principe que nous
autres historiens connaissons bien : le croisement des sources. Mais ce raisonnement
rencontre ses limites dès lors que l’on sort d’un domaine scientifique où la
question des points de vue et des sensibilités s’efface devant les faits et les
sources. Dans le domaine artistique, en particulier, ces critères semblent
difficilement applicables, puisque tout est affaire de sensibilité, de goûts,
de subjectivité. Dès lors, pourquoi ne pas se cantonner, dans ce domaine, à la
vérification de la « neutralité » par l’imposition du contenu
strictement factuel (biographie, discographie…) sans nécessairement exiger que
cette information soit vérifiable ailleurs que sur le site de l’artiste et les
jaquettes de ses albums ? Voila. C'est moins soigné que d'habitude et ça ne parle pas d'histoire, mais c'est ce que j'avais à dire aujourd'hui.</div>
Yann Sambuishttp://www.blogger.com/profile/17619400057231266066noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-9004600208332260312.post-89817669394355571452014-04-18T11:14:00.000+02:002014-04-19T09:10:24.904+02:001914 : L'enquête d'un Sherlock transalpin (quelques mots sur 1914 de Luciano Canfora, paru en 2014 chez Flammarion)<div style="text-align: justify;">
<i>Le week-en dernier, j'ai rendu une petite visite à un ami historien pour lui remettre une vieille histoire du mouvement en huit volumes que j'avais récupérée et dont je ne savais que faire, mais qui pouvait de toute évidence intéresser un historien de la Commune de Lyon - qui devrait d'ailleurs bientôt publier un ouvrage sur le sujet dont je ne manquerai pas de vous rendre compte sur ce blog. La tradition du troc, pour ne pas dire du potlatch, étant encore vivace à la Guillotière, je suis reparti chez moi avec un bouquin tout beau tout neuf : </i>1914<i>, de l'historien et philologue italien Luciano Canfora. C'est de ce formidable petit ouvrage que je voudrais vous parler aujourd'hui. </i></div>
<div style="text-align: justify;">
<br></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<a href="http://images.gibertjoseph.com/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/i/549/9782081331549_1_75.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://images.gibertjoseph.com/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/i/549/9782081331549_1_75.jpg" height="320" width="194"></a></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<br>
<br>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<br>
<b>L'auteur</b><br>
<br>
Luciano Canfora, puisque c'est de lui qu'il s'agit, est professeur de philologie grecque et latine à l'université de Bari, mais il est surtout connu des italiens - si j'en crois une collègue transalpine - pour ses collaborations régulières au <i>Corriere della Sera</i> et à <i>La Stampa</i>, ainsi que pour ses conférences de vulgarisation historique sur les ondes de la radio publique italienne. <i>1914</i>, paru en 2006 en Italie et tout récemment chez Champs/Flammarion pour la traduction française, est justement, est justement un recueil de conférences radiophoniques données avant 2006 et ayant pour but d'explorer les facteurs du déclenchement de la Grande Guerre, dont nous fêtons si je m'abuse le centenaire cette année.<br>
<br>
<b>19+1</b><br>
<br>
En 19 chapitres et un épilogue, tirés d'autant de courtes conférences, Canfora explore donc dans ses moindres détails ou presque l'année 1914 chez les différents belligérants, de la relation entre Bismarck et Guillaume II à la guerre des propagandes, de l'attentat de Sarajevo à la campagne de Belgique en passant par l'émergence de Lénine ou Mussolini. Rien de bien neuf, certes, mais beaucoupn de fraîcheur. Facile d'accès, l'ouvrage a le mérite de ratisser large et de sortir des sentiers (re)battus de l'historiographie de la Grande Guerre version grand public.<br>
<b> </b><br>
<b>Vu d'Italie</b><br>
<b></b><br>
On sort en effet du discours traditionnel sur la Première Guerre mondiale, qui mèle bien souvent histoire et mémoire et, en France, est principalement centré - en ce qui concerne la vulgarisation - soit sur l'histoire-bataille et les épisodes héroïques des taxis de la Marne et autres, soit sur une histoire de la vie quotidienne (<i>allestaggeschischte </i>?) du front ou de l'arrière, du poilu et de sa chère famille.<br>
L'un des principaux mérites de ce livre est donc d'avoir été écrit par un Italien. <br>Evidemment, cela implique de la part du lecteur français un petit effort d'adaptation, l'auteur supposant que son auditoire possède quelques bases en histoire de l'Italie contemporaine - oui, il faut savoir ce que sont les "terres irrédentes" et avoir une vague idée de qui est Alcide de Gasperi. Mais cela permet aussi et surtout de dépasser la vision française de la Première Guerre, trop souvent une histoire de vainqueur.<br>
L'Italie, certes, est aussi un vainqueur de 14-18. Mais le pays, membre de la Triplice en froid avec l'allié autrichien, qui entre en guerre tardivement et du coté de l'Entente être longtemps resté neutre, et qui connait à Caporetto la seule grande rupture de front du coté occidental, est surtout un vainqueur déçu, frustré. L'idée d'une "victoire mutilée", puisque les "terres irrédentes" du Trentin et du Haut-Adige ne sont pas rétrocédées, sans parler des cotes de l'Adriatique réclamées comme anciennes possessions de la République de Venise, restent dans l'entre-deux guerres la grande obsession de l'Italie, accompagnant le glissement vers le fascisme. L'historiographie italienne est donc, sur cette période, très différente de son homologue française, ce qui nous permet de jeter sur l'année 1914 un regard neuf, avec notamment un regard très intéressant sur les positions autrichiennes et allemandes - pays dont l'Italie est d'abord l'alliée -, les guerres balkaniques et l'attentat de Sarajevo - on vient de voir que la région intéressait de près le gouvernement italien.<br>
<br>
Un très bon petit livre, donc, qui permet, en cette période de célébrations mémorielles, de garder à l'esprit qu'il n'est pas de mémoire sans histoire - bien plus que l'inverse, d'ailleurs. D'autant que, cerise sur le gâteau, l'ouvrage fai actuellement l'objet d'une offre de la part des éditions Flammarion, ce qui pourrait vous permettre de vous le procurer gratuitement chez votre libraire (enfin, il doit falloir acheter quelque chose quand même...).<br>
<br>
<i>Sur ce, à plus, et n'hésitez pas à réagir !</i>Yann Sambuishttp://www.blogger.com/profile/17619400057231266066noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9004600208332260312.post-6079047113808588392014-02-11T13:50:00.000+01:002014-02-11T13:52:20.677+01:00Berstein en live à l'IEP : réponse à une spectatrice curieuse<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<i>Il y a quelques jours, ayant besoin d’une secrétaire
compétente, j’emmenai ma compagne à une conférence à l’IEP de Lyon. Serge
Berstein y intervenait, à la demande de l’association Ogmios, sur le thème
« Fascisme d’hier, populisme d’aujourd’hui ? ». Or l’excellente
dactylographe qui m’accompagnait est aussi une jeune femme intelligente. Elle a
donc décidé de donner sur son blog une synthèse humoristique de la
conférence, dont elle reprend avec brio les points essentiels. Vous pouvez lire
cet article en cliquant <a href="http://agressionsgratuites.blogspot.fr/2014/02/berstein-le-fascisme-des-annees-30-le.html">ICI</a>. Et d’ailleurs, je vous conseille de le faire,
parce que sinon, vous ne comprendrez pas grand-chose à ce que je vais écrire.
Pour vous faciliter la tâche, je vous ai remis le lien <a href="http://agressionsgratuites.blogspot.fr/2014/02/berstein-le-fascisme-des-annees-30-le.html">ICI </a>aussi. Et <a href="http://agressionsgratuites.blogspot.fr/2014/02/berstein-le-fascisme-des-annees-30-le.html">ICI</a>.</i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Ca y est ? Vous avez lu ? L’article se termine
donc par deux questions adressées à un certain
M’sieur Sambuis – votre serviteur –, auxquelles je vais donc tenter de
répondre avant d’entrer plus avant dans la conférence de Serge Berstein en vous
exposant les quelques réflexions qui me sont venues sur le chemin du retour –
et devant un plat de sushis, puisqu’on ne peut rien vous cacher. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b>« Il a pas parlé de la Russie »</b></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Non, c’est vrai, il n’en a pas parlé. Pas un mot de la
Russie d’avant la chute de l’URSS. Peut-être parce que les exemples de la
Hongrie, dont le gouvernement est ouvertement populiste, de l’Autriche, où le
parti d’extrême-droite de l’ambivalent Jorg Haider a participé à la coalition
gouvernementale il y a quelques années, et des partis populistes français
contemporains, FN et FDG, suffisaient à montrer ce qu’il voulait montrer. Il ne
faut pas multiplier les exemples devant une assistance aussi nombreuse et
jeune, on risquerait de les perdre…</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Ta question, petite fille, est donc judicieuse, mais mérite
quelques éclaircissements préalables. Déjà, on ne parle pas de goulag pour les
prisons de Poutine. C’est pas poli, mieux vaut utiliser des euphémismes comme
« camp de rééducation politique » ou quelque chose dans ce goût.
Parce que c’est bien de ça qu’il s’agit, de rééducation. Goulag, ça fait
communiste. Tu n’accuserais quand même pas Vladichou d’être un rouge ? De
plus, Poutine ne laisse pas les pays voisins « se tuer entre eux »,
il crée volontairement un climat d’instabilité en soutenant des régimes
autoritaires dans les républiques caucasiennes de la Fédération de Russie, comme
celui de ce brave Kadirov en Tchétchénie, ou encore en intervenant dans les
provinces à forte minorité russe – Ossétie du Sud et Abkhazie – du Nord de la
Géorgie, pour éviter que cette dernière ne se rapproche trop de l’Occident. Ca
s’appelle diviser pour mieux régner. Parce que la Russie d’aujourd’hui est sans
doute un peu nostalgique de la grande URSS. Mais on ne peut en aucun cas y voir
le bellicisme d’un régime fasciste. Pour ce qui est du coté populiste, on peut
certes considérer que la très forte popularité de Poutine – ses scores, eux,
sont sans aucun doute dignes de l’URSS –, ses appels à la fibre patriotique,
voire à un nationalisme exacerbé, l’absence de réelle condamnation de la
xénophobie, très présente et qui aboutit à de nombreuses agressions contre les
immigrés originaires des anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale et
du Caucase – qui n’ont pour ainsi dire aucun droit, soit dit en passant –, la
mise en avant de Vladimir Poutine, torse nu et pectoraux toniques en couverture
de la presse, tout cela fait franchement penser au populisme tel que le décrit
Berstein. Mais je pense qu’en Russie, cette tendance populiste se mélange à
beaucoup d’autres choses. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Déjà, le système fédéral semble entrer en contradiction avec
l’idée d’un Etat fort. D’autant que les dirigeants, anciens cadres soviétiques
reconvertis dans les affaires et la politique, ne sont pas tous aussi proches
du peuple que Vladimir, loin s’en faut. La Russie d’aujourd’hui, pour moi,
c’est un savant mélange de populisme, d’autoritarisme, d’oligarchie, et surtout
de vodka et de Jeux Olympiques, histoire que la population ne s’intéresse pas
de trop près à tout ça.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Voila pour ta première question, même si je suis à peu près
aussi expert de la Russie que Berstein de la <a href="http://agressionsgratuites.blogspot.fr/2014/02/berstein-le-fascisme-des-annees-30-le.html">Corée du Nord</a>. D’ailleurs, c’est
peut-être aussi parce qu’il maitrisait moins bien cet exemple que ceux qu’il a
développés qu’il ne l’a pas utilisé. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b>« Le capitalisme du début du XXIe siècle, c’est pas une
forme de totalitarisme ? »</b></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Bon… Mon propos, ici, c’est pas de faire de la politique ou
de hurler avec les loups que le FN et Mélenchon c’est pas la même chose. C’est
pas non plus de te dire que le capitalisme c’est pas bien, même si je le pense
parfois un peu. Par contre, c’est vrai que Berstein l’a dit : le totalitarisme
parfait, c’est <i>1984</i>. Et Big Brother,
il est pas mal présent dans la société actuelle. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
La société de consommation produit sans aucun doute un effet
de coercition très fort qui nous pousse à normer nous-mêmes notre comportement.
Nous sommes donc – et là aussi, ça ne fait aucun doute – poussés à acheter une
Xbox qui nous surveillera pendant notre sommeil. Mais est-on pour autant dans
une situation de <i>contrôle total</i> de la
société par un pouvoir politique ? Certes non, même si, en effet, il est
plus que probable que la CIA puisse nous surveiller via Facebook, Xbox live,
Gmail et World of Warcraft. Qu’elle le fasse réellement ou non n’est pas la
question, puisque la conscience de la surveillance devrait nous pousser à
l’autocensure. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Pourtant, ça ne me semble pas être le cas, même si ce n’est
qu’une simple observation tirée de mes propres réseaux. La réponse, c’est donc
qu’il n’y a pas vraiment de réponse : l’œil de Big Brother est sans doute
là, mais Big Brother lui-même n’existe pas vraiment. Nous rendons
volontairement publique, que ce soit ou non conscient, une partie plus ou moins
importante de notre vie. Mais il n’appartient qu’à nous – tu le fais très bien
– de choisir ce que nous rendons public, de compartimenter, de conserver des
espaces privatifs dont nous sommes libres de choisir la taille. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Et en définitive, même si cette ultra publicité d’une partie
de notre vie privée peut nous conduire à nous autocensurer par peur du
contrôle, il ne tient qu’à nous de choisir ce que nous soumettons à ce contrôle
potentiel, limitant ainsi l’espace de ce totalitarisme 2.0.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b>L’introuvable conclusion de l’historien</b></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Après ces deux questions d’une actualité brûlante, vient le
temps d’un retour à l’histoire. Ce n’est certes pas indispensable, mais la
volonté de vulgarisation de Berstein, dont la conférence fut d’une simplicité
qui m’a étonné face à un auditoire qu’on pourrait croire plus compétent en
histoire – la séance de questions m’a donné tort pour une partie dudit
auditoire –, me conduit à essayer de « traduire » ses
conclusions en les insérant dans des schémas familiers pour l’historien des
droites que je suis.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Reprenons. On a vu dans la synthèse de la conférence que le
populisme pouvait se résumer à un nombre limité d’ingrédients : appel au
peuple, rejet de l’autre (c’est-à-dire, le plus souvent, xénophobie), rejet
aussi de la démocratie libérale, qu’on veut remplacer par quelque chose de plus
« efficace » – je vous laisse deviner tout ce qu’on peut mettre
derrière ce mot –, nationalisme exacerbé, et éventuellement, dans l’Europe
contemporaine, rejet de l’UE et volonté de revenir à un « avant »
fantasmé et idéalisé. Pour le fascisme, c’est un peu la même chose, mais avec un
petit plus : le bellicisme et la violence exacerbée du discours et de la
pratique, qui se traduit notamment par un pouvoir autoritaire à tendance
totalitaire. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Ce n’est un secret pour personne, Berstein a fréquenté notre
père à tous : René Rémond. Ce dernier, dans <i>Les Droites en France</i>, paru pour la première fois en 1953, définit
dans le cadre français trois droites : légitimiste, orléaniste et
bonapartiste, chacune portant l’héritage d’une des formes de monarchie qu’a
connu notre pays au XIXe siècle. Lorsqu’on lui pose la question du fascisme,
René Rémond explique le considérer comme un simple avatar du bonapartisme, au
même titre, d’ailleurs, que le gaullisme. Les éléments communs au fascisme et
au populisme que nous venons de définir sont en effet très similaires au
bonapartisme tel que le décrit Rémond, et dont on a vu se développer différentes
variantes, du boulangisme aux ligues et au gaullisme. On peut dès lors
considérer que le populisme est bien un bonapartisme au sens rémondien. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Mais qu’en est-il du fascisme ? La dimension belliciste
est certes là aussi commune au bonapartisme, ou en tout cas à la pratique du
pouvoir de Napoléon. Mais la dimension révolutionnaire et le penchant
totalitaire du fascisme semblent quelque peu sortir du cadre. En introduisant
une rupture nette entre fascisme et populisme, dont il semble bien vouloir
montrer que, s’ils présentent des similitudes, ils ne doivent en aucun cas être
confondus ou assimilés, Berstein semble donc s’inscrire dans la lignée de Zeev
Sternhell, théoricien de la quatrième droite, une droite <i>révolutionnaire</i>, autrement appelée fascisme. Le fascisme vise à
renverser le régime en place, à la différence du populisme pour qui cet aspect
est surtout un discours de façade. Le populisme – et donc Jean-Luc Mélenchon –
n’est donc révolutionnaire que dans les mots, dans l’attitude. Et pan. Mais je ne fais pas de politique, sinon comme historien, et vous pouvez donc oublier ce que je viens d'écrire. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Sur ce, à bientôt pour de nouvelles aventures, et n'hésitez pas à réagir, partager, m'écrire, me poser des questions, retweeter, en parler à votre boulangère, boire un verre à ma santé, etc.</div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
Yann Sambuishttp://www.blogger.com/profile/17619400057231266066noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-9004600208332260312.post-21900806693693329352014-01-29T22:25:00.002+01:002014-01-29T22:25:56.402+01:00Mon colloque "Education aux médias". Journée 2, Médias : une fabrique de la violence et de la surveillance ? <div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<o:p><i>Comme pour <a href="http://yannsambuis.blogspot.fr/2014/01/mon-colloque-education-aux-medias.html">l'article précédent</a>, dont vous trouverez ici la suite (je vous conseille donc de lire d'abord <a href="http://yannsambuis.blogspot.fr/2014/01/mon-colloque-education-aux-medias.html">le début</a>) je tiens à préciser que ce qui suit</i></o:p><i> n'est en aucun cas un compte-rendu objectif. Ce sont mes impressions, ce qui me restera de ces deux jours. Toutefois, je tiens à la disposition de qui le désire ma prise de notes, par simple demande (commentaire ou Twitter, <a href="https://twitter.com/yannsambuis">@yannsambuis</a>).</i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<i><br /></i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Après un nouveau lot d’émotions fortes – merci la SNCF –,
nous repartons donc pour une nouvelle journée de folie. J’arrive en retard de
20 min environ, et tout le monde est encore en train de prendre le café dans le
hall, ce à quoi les succulentes mini-viennoiseries offertes par l’Académie de
Grenoble ne sont sans doute pas étrangères. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b>Ouverture</b></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
C’est cette fois Guy Cherqui, IA-IPR, qui accompagne Yaël
Briswalter, Délégué académique au numérique pour ouvrir la journée. Le DAN commence par se féliciter du succès
de <a href="http://audioblog.arteradio.com/RadioCLEMI/">l’émission de webradio de la veille</a> – je me sens un peu honteux de ne pas
être resté, d’autant que j’ai été interviewé – et en profite pour rappeler le
sens que ce type de projets donne au travail par compétences, grâce à une
interdisciplinarité et un but concret qui permettent d’accrocher tous les
élèves, quand l’enseignement traditionnel tend à ne fonctionner réellement
qu’avec une élite.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Guy Cherqui met ensuite à profit son indéniable talent de
tribun. C’est un véritable frisson qui parcourt les échines de l’assistance
lorsqu’il exhorte les enseignants et éducateurs à rompre avec une école où
règne la peur, peur de l’examen, du règlement, de la sanction, de l’enfermement
physique et intellectuel, dans des établissements où le carnet de
correspondance, au départ outil de communication avec les familles, devient
l’indispensable, le sauf-conduit, le laissez-passer sans lequel rien n’est
possible. Pour cela, selon lui, une solution : une école de la <i>guidance</i>, où le professeur enseigne <i>on side</i> et non plus <i>in front</i>, où l’on sortirait des exercices figés et du cadre rigide
des disciplines. C’est là la piste proposée par Guy Cherqui pour sortir d’un
cercle vicieux où la violence à l’école répond sans cesse à la violence de
l’école. C’est son avis.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b>JVV</b></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Si l’on n’est pas forcément d’accord sur le fond, il faut
reconnaître que chez Guy Cherqui, l’art oratoire le dispute à celui de la transition.
Cette dernière est en effet toute trouvée avec la conférence de Laurent Bègue,
qui revient sur un sujet classique, le rapport entre violence et jeux vidéo
violents (JVV), qu’il observe avec le regard du psychologue social.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Le directeur de la Maison des Sciences de l’Homme des Alpes
se propose ainsi de répondre à une question simple : les JVV ont-ils une
fonction cathartique ou exacerbent-ils la violence ? Au terme d’un exposé
brillant, quoique parfois un peu technique, il semble ainsi qu’il y ait bien un
lien entre pratique des JVV et violence IRL (<i>in real life</i>). En outre, c’est bien le jeu qui crée ou entretient
la violence, sans effet de catharsis, même s’il peut parfois apparaître comme
un exutoire. Surtout, la pratique intensive modifie durablement la perception
de la violence réelle, avec des conséquences inconnues sur le long terme. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b>Algorithmique</b></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Vient ensuite le moment de la conférence qui fut sans doute
l’un des temps forts de cette seconde journée. Partant de ce qui peut sembler
n’être qu’une anecdote – la censure par Facebook d’un nu féminin publié sur la
page du musée du Jeu de Paume qui faisait –, Mathieu Loiseau, chercheur en
environnements numériques, livre quelques clés pour comprendre les algorithmes
qui permettent à Facebook de contrôler les milliards de photos publiées par ses
utilisateurs. Dans un second temps, quelques principes de base ayant été posés,
on voit se dessiner les contours du système d’analyse des données mises en
ligne par les utilisateurs, M. Loiseau démontrant par des moyens très simples
que les algorithmes du réseau social traitent jusqu’au contenu des messages
personnels, ce qui lui permet de personnaliser à l’extrême les publicités vues
par chaque membre – enfin, pas tous : moi, j’ai Adblock –, le tout sans la
moindre entorse à la loi, cette utilisation intégrale des contenus postés sur
la plateforme étant prévue par les CGU acceptées par les utilisateurs lors de
leur inscription.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
A la fin de cette courte mais brillante intervention, une
conclusion s’impose : il semble indispensable, pour répondre à
l’exhortation de Christian Jacob et devenir braconnier du web, d’acquérir au
préalable un bagage de connaissances et de capacités techniques, de savoir
computer comme on sait lire ou écrire, comme l’annonçait il y a longtemps déjà
Eric Bruillard.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b>Back to the workshop</b></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Cette fois, les ateliers sont répartis autour de la pause
méridienne. Dans un premier temps, je découvre le temps d’une discussion sur
les stéréotypes genrés dans les médias le collectif <a href="http://cortecs.org/">CORTECS</a>, dont nous
reparlerons, avec des analyses très intéressantes, sinon originales. Le temps
de déjeuner – avec ma grand-mère, je sais que ma vie vous passionne – et c’est
reparti. Cette fois, les excellents Yaël Briswalter et Delphine Barbirati nous
présentent un projet très original de révision de bac de français utilisant la
page Spotted des L du lycée Vaugelas pour publier des poèmes réalisés à partir
des textes du corpus de l’examen, que les élèves retravaillent avec des
techniques inspirées de l’Oulipo. On retiendra en particulier le savoureux
« Une passante du Luxembourg », hybride de deux poèmes bien connus.
Le tout s’accompagne d’une introduction en classe des smartphones (<i>BYOD inside !</i>) et d’une réflexion
sur le droit d’auteur.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Autodéfense intellectuelle</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Après ces deux ateliers très stimulants, retour au CRDP pour
une dernière conférence, judicieusement nommée « conférence de
clôture » sur le programme. C’est Denis Caroti, animateur de mon atelier
du matin, professeur de SPC et membre du <a href="http://cortecs.org/">CORTECS (Collectif de recherchestransdisciplinaire esprit critique et sciences)</a>, qui est chargé de refermer en
beauté ces deux journées de colloque. Elève d’Henri Broch et membre du <a href="http://www.zetetique.ldh.org/">Cerclede zététique</a>, il tente de nous transmettre quelques notions d’autodéfense
intellectuelle – l’expression est de Noam Chomsky. L’idée est de se prémunir
contre les nombreux biais de la vulgarisation scientifique, en particulier dans
les médias de masse. On voit ainsi Laurent Delahousse faire des idées fumeuses
des frères Bogdanov « une théorie audacieuse contestée par une partie de
la communauté scientifique » – et seulement une partie – à une heure de
grande écoute, tandis que <i>Science&Vie</i>
empile les titres « choc » pour un contenu pas toujours à la hauteur,
induisant en erreur le commun des mortels qui ne fait qu’apercevoir la
couverture, et que « Les secrets du magnétisme » cache en fait une
énième médecine parallèle.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Face à cela, une seule arme : l’esprit critique, qu’il
faut cependant former. Denis Caroti donne ainsi un aperçu de la manière dont on
peut transmettre à des lycéens les rudiments de la méthode scientifique –
approuvée par Popper et Cie – ce qui est bien sûr impossible sans des rudiments
de culture scientifique. </div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
C’est sur cette intervention brillante et drôle que se
referme un colloque riche d’enseignements pour le jeune professeur que je suis.
Quelques contacts noués sur Twitter devraient me permettre de poursuivre
l’exploration de cette approche très intéressante du métier d’enseignant. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<i>Et bien sûr, je vous rappelle que </i><i>je tiens à la disposition de qui le désire ma prise de notes, par simple demande (commentaire ou Twitter, <a href="https://twitter.com/yannsambuis">@yannsambuis</a>). N'hésitez pas à me contacter ;)</i></div>
Yann Sambuishttp://www.blogger.com/profile/17619400057231266066noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9004600208332260312.post-28431652592458184902014-01-28T19:26:00.001+01:002014-01-31T09:22:36.504+01:00Mon colloque "Education aux médias". Journée 1 : Ecriture et travail collaboratif<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<i>Depuis septembre, je ne suis plus seulement jeune chercheur, et presque plus étudiant, même si je suis inscrit en doctorat. J'enseigne l'histoire-géographie en lycée général dans l'académie de Grenoble. Cela m'amène à découvrir les nombreuses passerelles qui existent entre mon intérêt ancien pour l'histoire numérique, en particulier la vulgarisation, et l'évolution récente de l'enseignement. J'ai ainsi eu l'opportunité de me rendre à Grenoble pour un colloque très intéressant. Ceci n'est en aucun cas un compte-rendu objectif. Ce sont mes impressions, ce qui me restera de ces deux jours. Toutefois, je tiens à la disposition de qui le désire ma prise de notes, par simple demande (commentaire ou Twitter, <a href="https://twitter.com/yannsambuis">@yannsambuis</a>).</i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Je suis un homme de convictions. Des fois, j’aimerais l’être
un peu moins, mais c’est comme ça. Ce mercredi 22 janvier, alors que je sors
d’une semaine moralement éprouvante et que je pourrais me contenter d’aller
dispenser mon heure de cours de seconde à Pont-de-Beauvoisin, je me lève donc à
5h30 – ça ne me change pas beaucoup, me direz-vous – pour partir à Grenoble,
assister au colloque organisé au <a href="https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&cad=rja&ved=0CDIQFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.cndp.fr%2Fcrdp-grenoble%2F&ei=yvLnUrG2G6Ot7QaCwYDYBA&usg=AFQjCNHl0Z9uio_BXqFBYmCQd6lhMvD7xg&sig2=xgQxKeU1SvvB0jC6MudZUA&bvm=bv.60157871,d.ZGU">CRDP </a>sur le thème de l’éducation aux médias,
et plus particulièrement au numérique. Après quelques péripéties ferroviaires,
j’arrive donc au dit centre de documentation aux alentours de 8h30. Le hall est
déjà bondé. Entre café, jus de fruit et viennoiseries, on tente de nous vendre
divers ouvrages se rapportant au thème du colloque. Pendant ce temps, un écran
permet de suivre l’actualité – encore faible – du <i>hashtag</i> <a href="https://twitter.com/search?q=%23educmedia2014&src=typd&f=realtime">#educmedia2014</a> sur Twitter. La grande classe. Un petit tour
par les listes d’émargement et les inscriptions aux ateliers de l’après-midi,
et c’est parti.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
L’auditorium est superbe. Dommage qu’il n’y ait en tout et
pour tout que 4 prises électriques pour environ 150 participants. Pour un
colloque s’intéressant en grande partie au numérique, c’est ballot… Mais
qu’importe, je réussirai à squatter une prise pour les deux jours. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b>Ouverture</b></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Ces détails techniques réglés, on entre dans le vif du sujet
avec l’ouverture de la première journée par Yaël Briswalter, Délégué académique
au numérique, et J.-L Durpaire, IGEN. Tous deux rappellent la prégnance
actuelle des enjeux liés aux médias dans l’enseignement, l’éducation aux médias
et au numérique étant appelée à intégrer le socle commun de compétences du
collège. M. Durpaire insiste notamment sur la nécessité pour la France de ne
pas rester à la traine du monde anglo-saxon, très en pointe dans ce domaine, à
l’image du <i><a href="https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&cad=rja&ved=0CDUQFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.bettshow.com%2F&ei=YPPnUumEHpPG7AbagoCwAw&usg=AFQjCNF1KZ2A5QG7V0BQ-57pgVQKBCkJ5g&sig2=wXv1-ICDAWeXAVYJ1lhYSw&bvm=bv.60157871,d.ZGU">BETT Show</a></i> de Londres. Les orientations grandes de l’édition 2014 ;
mobilité, équipement personnel des élèves (<i>BYOD,
bring your own device</i>), réseaux sociaux et informatique comme discipline
scolaire, seront d’ailleurs à l’honneur tout au long du colloque. L’allocution
se termine sur une présentation de ce que devrait être la future éducation aux
médias et à l’informatique, avec 3 dimensions essentielles : accès à
l’information, production et diffusion de contenus, et <i>last but not least</i>, accès à une compréhension du monde de
l’information et des médias.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b>Lieux de savoir</b></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Commence alors l’un des temps forts de ce colloque, le
propos introductif de Christian Jacob, directeur d’études à l’EHESS, à la tête
du projet « <a href="http://lieuxdesavoir.hypotheses.org/">Lieux de savoir</a> ». Je ne m’étendrai pas sur son propos,
qu’il a lui-même mis en ligne sur le carnet Hypothèses (<a href="http://lieuxdesavoir.hypotheses.org/1265">p. 1</a>, <a href="http://lieuxdesavoir.hypotheses.org/1287">p. 2</a>, <a href="http://lieuxdesavoir.hypotheses.org/1290">p. 3</a>, <a href="http://lieuxdesavoir.hypotheses.org/1292">p. 4</a>) de son équipe de
recherche et que je vous conseille de lire dans le texte pour en conserver la
saveur intacte. J’en retiendrai seulement l’idée d’une mutation de la
géographie des savoirs à l’ère du numérique, de nouveaux lieux de savoir
émergeant (MOOC, groupes de travail, blogs…) qui doit nous plus que jamais nous inciter à
reconfigurer notre carte personnelle, à être à la fois géographes et géomètres,
mêlant cartographie générale et connaissance fine du terrain, voyageurs,
nomades et braconniers – selon l’expression de Michel de Certeau –, souci
permanent qu’il importe de transmettre à de jeunes générations qui baignent
dans le numérique au point, souvent, de s’y noyer.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b>Wiki</b></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<b><br /></b></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Après une pause repas – un fort gras et indigeste tacos pour
moi, on ne se refait pas – on reprend en compagnie de deux « geeks du
savoir ». Quand on parle de diffusion des savoirs su internet, Wikipédia
est sans doute le médium qui vient le plus immédiatement à l’esprit. Même si
son image s’est assez largement améliorée depuis quelques années, le monde de
l’enseignement reste encore très prudent, très suspicieux à l’égard de cet
outil, qui est pourtant devenu la première plateforme de diffusion de
connaissances en ligne. Ce ne sont sans doute pas les mots de Thomas Darbois,
de <a href="http://www.wikimedia.fr/">Wikimédia France</a>, et Mathias Damour, fondateur de l’encyclopédie <a href="https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&cad=rja&ved=0CDIQFjAA&url=http%3A%2F%2Ffr.vikidia.org%2F&ei=d_TnUqXYN9GI7AbL44DgCg&usg=AFQjCNHNjSNasUMHYsUBq0Xy36Cg6d3zQQ&sig2=PXPU7OCejS4RYPEoqDbkLA&bvm=bv.60157871,d.ZGU">Vikidia</a>,
destinée aux 8-13 ans, qui amèneront les plus réticents à changer d’avis. Si
leur exposé montre bien, entre des éclaircissements parfois bien obscurs pour
le néophyte sur le fonctionnement des wikis, l’intérêt de telles plateformes
dans le cadre de travaux d’écriture collaborative, offrant des pistes très
intéressantes dans le cadre de la pédagogie dite « du projet », les
deux hommes sont bien loin de rassurer totalement sur la fiabilité des
contenus. En son temps, Roy Rosenzweig avait montré, dans <a href="http://chnm.gmu.edu/essays-on-history-new-media/essays/?essayid=42">un excellent article</a>,
qu’en ce qui concerne l’information factuelle en histoire, les contenus de
l’encyclopédie collaborative étaient aussi fiables sinon plus que ceux de l’<i>American National Biography Online</i>,
Darbois et Damour ont dressé un portrait des wikis qui, s’il se voulait
flatteur, insistait bien plus sur la stratégie de « recherche de
popularité » de certains auteurs que sur la fiabilité des articles. En
outre, l’insistance des intervenants sur l’absolue nécessité de citer ses
sources, qui sert de caution « scientifique » à la plateforme, et qui
ne s’accompagne d’aucune vérification de la fiabilité de ces sources – sans parler
de légitimité, concept rejeté par l’encyclopédie en ligne –, et la volonté de
« représenter tous les points de vue » sur un sujet, qui peut
conduire à des absurdités scientifiques telles que la mention de théories
créationnistes (plus fréquentes sur le portail anglophone), pourraient sembler
jeter le discrédit sur le projet qu’ils sont venus défendre. C’est bien
dommage, car ce qu’on a omis de nous dire, c’est que, comme l’avait montré
Rosenzweig, ces quelques réserves <i>a
priori</i> ne valent plus lorsque l’utilisateur sait à quoi il a affaire, et
que, dès lors, il est tout à fait possible de travailler avec Wikipédia. </div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Ateliers</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
A peine le temps d’un café, et la joyeuse troupe que forme
le public du colloque quitte le CRDP pour le lycée Mounier. Au programme, ce
qui fait la fierté de toutes les formations estampillées EN – enfin, c’est
l’aperçu que ma maigre expérience m’en a donné –, les ateliers. Place, donc, à
des discussions plus ou moins productives en groupes restreints (une dizaine de
personnes), autour de projets présentés par des collègues et faisant la part
belle aux médias numériques. Comme j’ai choisi des ateliers tournant autour des
arts plastiques et des lettres, je ne m’étendrai pas dessus outre mesure.
Sachez seulement que oui, on peut enseigner en utilisant les réseaux sociaux.
J’ai été tout particulièrement séduit, je l’avoue, par la performance
holographique réalisée par les élèves de L de N. Anquez à Annecy, et par
l’expérience de poésie sur Twitter menée par D. Regnard, qui compare la
contrainte des 140 signes à celle des 12 syllabes de l’alexandrin.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Soumis à des impératifs ferroviaires, je dois
malheureusement quitter les lieux sans repasser par le CRDP où je me suis
laissé dire que le mot de clôture de Guy Cherqui et l’émission de webradio
présentée par des lycéens grenoblois et écoutable en ligne
>>><a href="http://audioblog.arteradio.com/RadioCLEMI/">ici</a><<< furent des moments fameux.<br />
<br />
Edit : Vous pouvez maintenant lire >>><a href="http://yannsambuis.blogspot.fr/2014/01/mon-colloque-education-aux-medias_29.html">la suite</a><<<!!!</div>
Yann Sambuishttp://www.blogger.com/profile/17619400057231266066noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9004600208332260312.post-16410537125853281222013-09-30T14:08:00.003+02:002013-10-01T15:58:16.435+02:00NHumérisme, ou l'émergence des humanités numériques lyonnaises<div style="text-align: justify;">
Lors de la création de ce blog, et surtout de <i>Digital Lugdunum</i>, il y a 3 ans, je déplorais régulièrement l'absence à Lyon d'un véritable intérêt pour l'histoire numérique et les humanités 2.0 en général. Comme je l'ai écrit dans mon <a href="http://yannsambuis.blogspot.fr/2013/09/de-la-mue-de-ce-blog-et-de-la-migration.html">précédent billet</a>, ce n'est heureusement plus le cas aujourd'hui, et c'est une des raisons qui m'ont conduit à mettre en sommeil (sans doute définitivement), le blog de <i>DL</i>. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
L'année dernière, dans la lignée du séminaire "Histoire à l'ère du numérique" de Christian Henriot, dont la première édition en 2010-2011 m'avait conduit à créer ce blog, de jeunes chercheurs et doctorants lyonnais réunis autour de Cécile Armand, doctorante à l'ENS de Lyon (et dont le directeur de recherches n'est autre que C. Henriot) ont entrepris de créer à l'ENSL un "laboratoire junior" en humanités digitales. D'abord nommé DHLyon, le projet a été rebaptisé NHumérisme et a été approuvé cet été par l'ENS. Connaissant mon intérêt pour la question, Cécile Armand ma d'ailleurs eu la gentillesse de me proposer de collaborer au projet, ce que j'ai bien sûr accepté avec joie. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Si je n'écris ce billet que maintenant, alors que le <a href="http://dhlyon.hypotheses.org/">blog NHumérisme</a> existe depuis près d'un an, c'est que le projet s'apprête à prendre vie IRL, comme disent les djeun's. Le 15 octobre, sera en effet organisée à l'Institut Français d'éducation de Lyon (IFé, ex-INRP) une journée d'études inaugurale sur le thème de la Tour de Babel numérique. Cette journée, à laquelle mes activités d'enseignement ne me permettront malheureusement pas de participer, abordera notamment la question de l'émergence d'un humanisme numérique et de la diversité des "langues" numériques, avec des interventions de chercheurs rhône-alpins issus de toutes les branches des SHS. En attendant avec impatience le compte-rendu de cette journée, je vous invite à consulter <a href="http://dhlyon.hypotheses.org/283">l'excellent article de présentation</a> de Cécile Armand, ainsi que le <a href="http://dhlyon.hypotheses.org/281">programme</a> de la journée sur le blog de NHumérisme. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
En attendant de vous parler plus longuement de ce projet, bien plus "intellectuel" et, par certains aspects, bien plus "<i>corporate</i>" que ce blog, je vous invite en tout cas à faire un tour sur la page du labo. On ne peut que se féliciter que les humanités numériques se voient enfin accorder la place qu'elles méritent au sein des SHS lyonnaises, grâce notamment au prestige qu'apporte le rattachement du labo à l'ENS. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
A bientôt, et bon surf sur le web humaniste lyonnais !</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
PS : Pour les moins geek d'entre vous, vous pouvez aussi jeter un oeil à l'ouvrage consacré à la tradition humaniste de la capitale des Gaules par les éditions Autrement : Emmanuel ARLOT (dir.), <i>Lyon l'Humaniste. Depuis toujours, ville de foi et de révolte</i>, Paris, Autrement, 2004.</div>
Yann Sambuishttp://www.blogger.com/profile/17619400057231266066noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9004600208332260312.post-12505891721895035612013-09-27T20:32:00.001+02:002013-09-27T20:32:22.285+02:00De la mue de ce blog et de la migration de Digital Lugdunum<div style="text-align: justify;">
Comme je l'ai indiqué au début du <a href="http://yannsambuis.blogspot.fr/2013/09/mais-qui-est-francois-huguenin.html">billet précédent</a>, c'est la reprise. N'ayant rien publié depuis près de deux ans, je me suis dit qu'il était temps de faire un peu de ménage dans mon activité de bloggeur. Deux nouveautés, donc :</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
La première est anecdotique : j'ai revu la mise en page, un peu plus adaptée aux résolutions d'écran modernes, et les couleurs, plus adaptées à mes goûts. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
La seconde est plus importante. J'ai décidé de fusionner mes deux blogs historiques. <i>Digital Lugdunum</i>, <a href="http://digitallugdunum.blogspot.fr/p/le-projet.html">projet de plateforme d'histoire numérique lyonnaise</a>, n'a en effet jamais décollé. J'en ai été le seul auteur, à part un article d'un de mes anciens professeurs, l'excellentissime Jacques Prevosto. En outre, si la création de ce blog me semblait nécessaire en 2010, à un moment où l'histoire numérique n'existait pour ainsi dire pas à Lyon, la naissance à l'ENS de Lyon du projet <a href="http://dhlyon.hypotheses.org/">NHumérisme</a>, auquel je devrais prendre part dans les prochains mois, rend cette nécessité moins impérieuse. Ce labo junior créé par des doctorants ne couvre certes pas l'ensemble des objectifs de DL, notamment en ce qui concerne la vulgarisation, mais il possède l'immense qualité de disposer des moyens à la fois économiques et humains de son ambition, qui a elle-même le mérite d'être très élevée. J'ai donc pris la décision de faire migrer vers ce blog tous les articles de <i>Digital Lugdunum</i>, regroupés sous ce libellé. Le <a href="http://digitallugdunum.blogspot.fr/">blog originel</a> restera cependant en ligne, arrêté au 5 octobre 2011. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Une nouvelle ère commence donc, ce blog "personnel" s'ouvrant désormais à d'autres sphères que la seule histoire numérique, d'où son nouveau sous-titre : <i>Histoire lyonnaise, histoire numérique, histoire tout court</i>. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
En attendant, bon week-end et à bientôt pour de nouvelles aventures historiennes !</div>
Yann Sambuishttp://www.blogger.com/profile/17619400057231266066noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9004600208332260312.post-91620013454195018792013-09-26T19:50:00.000+02:002013-09-27T06:11:58.854+02:00Mais qui est François Huguenin ?<div style="text-align: justify;">
<i>Après quelques mois d'inactivité pour cause d'agrégation (je vais bien, merci, même très bien), je reprends ma plume et mon clavier en douceur. Depuis quelques jours, je cherchais le sujet d'un prochain billet, un sujet digne d'un billet de reprise. Et puis ce matin, dans un train entre Lyon et Grenoble, mon stylo a sauté dans ma main. Révolté par la lecture de l'</i>Histoire intellectuelle des droites<i> de François Huguenin, je n'ai pas pu m'empêcher d'écrire, et ce soir de publier, qui plus est avec un titre provocateur, ledit François étant bien plus connu que moi. Et tant pis si cet article de reprise n'a rien à voir avec la les Humanités Numériques. Ce que j'ai écrit ce matin, je veux qu'on le lise, même un peu. Et j'assume totalement mon opinion, même si l'on pourra facilement m'accuser de lecture partielle, sinon partiale. </i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><br /></i>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.laprocure.com/cache/couvertures/9782262040826.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://www.laprocure.com/cache/couvertures/9782262040826.jpg" width="193" /></a></div>
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Septembre 2013. Après deux ans passés à la préparation du Capes et de l'Agrégation d'histoire, je prends mon premier poste dans un lycée isérois et je commence à débroussailler le chemin menant à une éventuelle thèse par quelques lectures. De passage à la F***, célèbre chaîne de librairies dont je tairai le nom pour ne pas nuire au petit commerce, je tombe sur une <i>Histoire intellectuelle des droites</i> (F. Huguenin, Perrin, 2013) que je ne connais pas. Un premier feuilletage rapide m'apprend qu'il s'agit d'une réédition augmentée du <i>Conservatisme impossible</i>, d'un certain François Huguenin, "diplômé de Sciences Po", paru en 2006. Aurais-je raté, durant mes années de Master, un ouvrage essentiel ? Je me déleste donc de la somme - rondelette pour un livre de poche - de 11 euros, et je décide que cet ouvrage, dont l'auteur se présente comme un "historien" (il est aussi présenté ainsi notamment sur le site de France Inter), m'accompagnera pour les prochains jours, manière comme une autre d'égayer mes 2 fois 50 min. de TER quotidiennes. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h3 style="text-align: justify;">
<b>"Absence de liberté d'esprit"</b></h3>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Quelle n'est pas ma surprise lorsque, dès la première page, le supposé historien présente son livre comme un outil pour l'actuelle opposition parlementaire, "une réflexion sans laquelle une <b>future majorité</b> risque de produire <b>autant de déception et de frustration que l'actuelle</b>" (p. 9) (Je mets en gras les mots qui me semblent en contradiction avec l'impartialité qui sied à l'historien, et j'ai bien peur de devoir appuyer souvent sur Ctrl+B dans les lignes qui vont suivre).</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Dès lors, tout s'enchaîne : pèle-mêle, le prologue de l'ouvrage fait état de "<b>l'effondrement intellectuel de la gauche</b>" (p. 10), regrette que le FN ait pour stratégie de "ne jamais accéder au pouvoir" (à l'opposé du stimulant petit ouvrage publié ce mois par le sociologue Michel Wieviorka et intitulé <i>Le Front National</i>), dénonce "l'<b>ostracisme</b>" qui frappe selon lui la pensée réactionnaire, et tout particulièrement Maurras, signe d'une "<b>absence de liberté d'esprit</b>" des "élites intellectuelles". </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h3 style="text-align: justify;">
<b>Huguenin ou Maillot ?</b></h3>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Huguenin, qui est aussi, bien que sous un autre nom (le vrai, François Maillot), directeur de la célèbre librairie catholique parisienne La Procure, affiche donc la couleur dès les premières pages. Ces droites à propos desquelles il écrit, qu'elles soirent libérales ou réactionnaires, il les soutient et conçoit son livre comme un outil de renouveau intellectuel à son service. Notons au passage que, dans ce prologue très idéologique, l'auteur ose tout de même une incursion dans l'historiographie, citant <i>Les Droites en France</i> de René Rémond pour s'en démarquer aussitôt, avec des arguments assez peu convaincants. L'ancien élève de Sciences Po accuse le maître de "se fourvoyer" en plaçant "sous les mêmes auspices du bonapartisme les tentations fascistes des années trente, le gaullisme et le lepénisme"(p. 15), ce qui est loin de constituer l'essence du propos de René Rémond, qui a lui-même reconnu les limites de sa théorie, formulée, faut-il le rappeler, à l'aube des années 1950, à une époque où le gaullisme politique était encore bien jeune. François Huguenin, lui "sachant" (c'est lui qui le dit, on ne sait de quelle inspiration divine il le tient) "qu'il n'en existe pas d'autre", se propose d'étudier les deux tendances qui, à ses yeux résument la droite française depuis 1789, la réaction et le libéralisme. </div>
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On entre donc dans le vif du sujet, et par la grande porte s'il vous plait : un récit en bonne et due forme de la séparation entre "droite" et "gauche" de l'hémicycle en septembre 1789, autour de la question du veto royal. Aussitôt, Huguenin retombe cependant dans ses travers idéologisants. Page 21, la troisième du "corps" de l'ouvrage, il dresse un portrait très flatteur de la Révolution à laquelle s'oppose la première droite, dont iol ne retient que "[les] horreurs de la Terreur, [les] mascarades de procès, [...] la délation généralisée, [...] l'exécution systématique des ennemis politiques, [les] <b>massacres scientifiquement organisés de pans entiers de la population - noyades de Nantes ou génocide vendéen</b>".</div>
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<b>Génocide vendéen</b></h3>
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GENOCIDE VENDEEN ?!? N'en jetez plus, la coupe est pleine. Voila que notre Huguenin-Maillot (on se demande si le choix d'un pseudonyme 'est pas destiné à rendre moins suspect de partialité François l'historien, débarrassé du lien avec le libraire catho parisien et ancien éditeur), chouan dans l'âme, fait sienne les théories fumeuses instrumentalisées par la vieille droite catholique en déclin, et tente de les faire passer pour une vérité historique admise, les plaçant innocemment en fin d'une liste commencée par une évocation de la Terreur et où le "génocide" n’apparaît que comme un exemple allant de soi. Il est vrai que l'auteur ne cache pas sa sympathie pour la pensée maurrassienne et regrettait déjà dans les premières pages que l'UMP n'ait pas su poursuivre le mouvement de "renaissance réactionnaire" (cette expression-la est de moi) incarné par la "Manif' pour tous". </div>
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Pour moi, c'en est trop. J'abandonne au moins pour un temps ma lecture p. 21, après seulement 10 pages dont 7 d'un "prologue" qui suffisait à jeter le discrédit sur un ouvrage qui ne relève décidément pas d'une démarche historique impartiale. Qu'on ne me jette pas la pierre, j'ai seulement commis l'erreur de vouloir voir derrière le titre d'<i>Histoire intellectuelle des droites</i> un livre d'histoire. Mais historien, François Huguenin ne l'est visiblement pas, en tout cas pas au sens noble du terme, lui qui préfère instrumentaliser une lecture partielle de l'histoire à des fins politiques. Je me contenterai seulement de proposer un nouveau titre, qui ne diffère de l'actuel que par deux lettres : <i>Histoire intellectuelle <b>de droite</b>. </i>Sur ce, je vais lire quelque chose de plus sérieux. </div>
Yann Sambuishttp://www.blogger.com/profile/17619400057231266066noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-9004600208332260312.post-66886589235751615532011-10-05T00:19:00.000+02:002013-09-27T19:54:38.010+02:00Googling Lyon #4 (bonus) : les Archives du Rhône en ligne, par Yann Sambuis<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Après une longue période de sommeil, les Archives départementales du Rhône (ADR pour les intimes) m’ont poussé à me remettre au travail (en fait, je travaille beaucoup, c’est même pour ça que les deux blogs, <a href="http://yannsambuis.blogspot.com/">yannsambuis</a> et </i><a href="http://digitallugdunum.blogspot.com/">Digital Lugdunum</a><i>, sont en sommeil) en mettant en ligne, il y a quelques temps déjà, le site qu’on nous promettait depuis longtemps. Site que je me suis empressé de tester pour vous…</i></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b>Une première impression agréable<o:p></o:p></b></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">On le voit immédiatement, les ADR ne se sont pas moquées de nous. La <a href="http://archives.rhone.fr/">page d’accueil</a> est très agréable. Les couleurs n’agressent pas l’œil, l’ensemble est lumineux et aéré. Certes, nous ne sommes pas là pour décerner un prix d’esthétique, mais pour un site où l’on risque de passer de longues heures de recherche, ça compte. Un seul choix peut étonner, celui du nuage de termes qui apparait en haut de la page et occupe une large place. On ne sait pas selon quel critère sont classées les rubriques (nombre de clics, abondance des fonds numérisés, taille aléatoire ?) et le choix de la disposition en nuage à pour conséquence de mettre en avant certaines catégories au détriment des autres. Mais la première impression est globalement très bonne et donne envie de pousser plus loin.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b>Une navigation fluide et (presque toujours) bien pensée<o:p></o:p></b></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Plusieurs manières de naviguer sur le site sont possibles. Elles correspondent chacune à un type d’usage et d’utilisateur, permettant à tous (historiens, généalogistes, amateurs…) de trouver leur bonheur. La page est en gros découpée en trois « blocs » : les outils d’accès aux fonds, les outils de recherche thématique et les menus de haut et bas de page, qui réservent des surprises agréables.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b>Naviguer dans les fonds<o:p></o:p></b></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Le premier outil de navigation est un gros bloc gris clair, placé juste sous le nom du site, qui permet de naviguer directement dans les fonds. Les « Archives numérisées », sur lesquelles nous reviendrons, sont accessibles soit par le biais du nuage de rubriques, soit par un menu déroulant. Chaque rubrique offre un outil de recherche qui lui est propre (par année, par ville, par nom de personne, etc., selon le type de document). La rubrique « Toutes les archives » permet d’effectuer une recherche par sujet, lieu, personne, date ou cote. Concernant ce premier outil de navigation, on note un défaut : on ne peut pas utiliser le bouton « page précédente » du navigateur, et on est donc obligé d’utiliser le bouton « Retour », qui renvoie vers la page d’accueil. Ce petit problème n’est pas rédhibitoire, mais il oblige à prendre des précautions…</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Penchons-nous maintenant de plus près sur les archives numérisées elles-mêmes, contenu le plus à même d’intéresser les historiens 2.0 que nous sommes. Bien sûr, les fonds accessibles sont encore limités. J’ai eu l’occasion de visiter la salle où les documents sont numérisés, c’est un travail de longue haleine… </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Les documents disponibles sont néanmoins bien présentés. <a href="http://archives.rhone.fr/#recherche_montluc">Chaque fond </a>est accompagné d’une courte note descriptive, et le bouton « + d’infos » permet notamment de voir le document dans son contexte (place dans le dossier…) et d’obtenir sa cote. On peut en outre trier les résultats de recherche par date, type ou pertinence.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Enfin,<a href="http://archives.rhone.fr/ark:/28729/a011303477899z9DmDa/1/1"> l’outil de visualisation des documents</a> est satisfaisant. On peut manipuler les documents, zoomer (la définition est bonne), feuilleter un dossier… Il ne manque que la possibilité de télécharger les images, mais une solution de rechange a été trouvée, nous y reviendrons. Pas d’océrisation, bien sûr. C’est regrettable mais, la plupart des documents étant manuscrits, le chantier aurait été colossal. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Bref, malgré le peu de documents disponibles pour le moment, l’outil d’accès aux fonds numérisés est très prometteur, une sorte d’évolution de celui des <a href="http://archives-lyon.fr/archives/">Archives municipales de Lyon. </a></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b>Des outils accessibles à tous<o:p></o:p></b></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">En-dessous du premier bloc, on en trouve un second, lui aussi très facilement repérable et intitulé « Vous recherchez ». Il propose quatre entrées illustrées par des icônes : « une personne », « un lieu », « un thème » et « une période ». Ces quatre catégories sont très différentes et nous allons donc les traiter séparément…</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><a href="http://archives.rhone.fr/?id=chercher_une_personne">« Une personne »</a> et <a href="http://archives.rhone.fr/?id=chercher_un_lieu">« un lieu »</a> proposent des conseils de recherche pour la biographie, la généalogie, ou encore la recherche d’informations sur un bâtiment. Ces rubriques sont de véritables mines d’or. Les conseils, destinés à l’amateur, sont judicieux et de multiples liens en surbrillance permettent d’accéder aux fonds ou à des outils de recherche.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><a href="http://archives.rhone.fr/?id=recherche_guidee_theme&doc=accounts%2Fmnesys_cg69%2Fdatas%2Fir%2FThematique%2FFRAD69000_ARBO_THEMATIQUE.xml">« Un thème »</a> conduit à une page qui recense différentes thématiques. Cliquer sur l’une d’entre elles permet d’accéder à un arbre de sous-rubriques qui permet d’affiner la recherche par étapes successives jusqu’à la liste des fonds à consulter sur un point précis. L’arborescence est bien conçue, très ergonomique, avec la possibilité de revenir en arrière. On regrettera seulement que le premier menu de 13 thèmes reste apparent, ce qui peut être encombrant sur un petit écran. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Enfin, <a href="http://archives.rhone.fr/?id=recherche_guidee_periode&doc=accounts%2Fmnesys_cg69%2Fdatas%2Fir%2FPeriode%2FFRCG69000_CADRE_CLASSEMENT_PERIODE.xml">« une période »</a> permet d’accéder à ce qui est, pour moi, l’une des plus belles ressources du site : une frise chronologique interactive. En cliquant sur l’une des 5 périodes proposées, on peut « zoomer » sur la frise pour voir s’afficher quelques dates clefs. On accède en outre, en-dessous de la frise, à une arborescence de thèmes similaire à celle de l’outil « un thème » pour chaque période. C’est pour moi l’outil de navigation le plus ergonomique et le plus sympathique, celui qui utilise le mieux les possibilités du web.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Dans l’ensemble, ces quatre outils très bien conçus, s’ils sont plus destinés à l’amateur qu’à l’historien professionnel, qui préférera naviguer directement dans les fonds, sont pour moi le principal atout du site.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b>Les trésors cachés du pied de page<o:p></o:p></b></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Dernier « bloc », le haut et le bas de la page… Le bas reprend en fait une sorte de plan du site. Le « Plan des recherches » correspond aux outils traités plus haut. Les « Infos pratiques » reprennent le tout petit menu déroulant situé en haut à droite de la page, et qu’on voit à peine à coté de l’outil d’accès aux fonds et d’un diaporama à fonction purement décorative. Ce menu renferme le dernier « trésor » du site : aux cotés des informations classiques (coordonnées, plan d’accès, agenda…), il propose une rubrique<a href="http://archives.rhone.fr/?id=pagedecontenu3"> « Outils de recherche »</a>. Cliquer permet d’accéder à une page aux contenus hétéroclites classés en trois onglets. Le premier permet de télécharger les fascicules « Clés de la recherche » disponibles au format papier aux archives. Le second, « Listes et cartes », permet d’accéder à des documents aussi divers qu’utiles, de la liste des archivistes du Rhône à la carte des sections cadastrales de Vaise. Encore une véritable mine d’or qui souffre de ne pas être plus mise en avant sur la page d’accueil. Le troisième et dernier onglet, « Références », est comme son nom l’indique une liste de références bibliographiques assez anciennes (XIXe siècle surtout) avec pour chacune d’elle un lien vers Gallica permettant de consulter gratuitement l’ouvrage en ligne. Une très bonne idée.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Enfin, le pied de page propose des liens vers les pages des ADR sur <a href="http://twitter.com/ArchivesRhone">Twitter</a> et <a href="http://www.flickr.com/photos/archivesrhone">Flickr</a> et un flux RSS. De quoi ravir les adeptes de la <i>digital history</i>, d’autant que l’activité semble assez intense sur le compte Twitter. Encore une très bonne idée et un signe de la volonté des ADR d’entrer de plain-pied dans l’ère du numérique.</div><div class="MsoNormal"><br /></div><div class="MsoNormal"><b>Le compte personnel : la bonne idée des ADR<o:p></o:p></b></div><div class="MsoNormal">Nous terminerons ce test en rendant hommage aux ADR pour une très bonne idée : la possibilité de créer un compte personnel. En quelques clics, le visiteur peut accéder à un espace personnel qui lui permet de garder en mémoire les recherches effectuées et les documents consultés en les plaçant dans son panier, à la manière des sites de vente en ligne. L’outil est rudimentaire (on ne peut pas classer les documents sélectionnés) mais très pratique, et il permet notamment de partager sa sélection en copiant un lien. Comme on ne peut pas naviguer dans une recherche avec son navigateur internet et qu’il est donc impossible d’enregistrer un résultat dans ses favoris, on a là l’outil indispensable pour sauvegarder ses résultats.</div><div class="MsoNormal"><br /></div><div class="MsoNormal"><b>Quelques mots pour conclure<o:p></o:p></b></div><div class="MsoNormal">Longtemps attendu, le site des ADR tient ses promesses. Malgré un coté un peu « fouillis » au départ, il est très bien conçu et offre de belles perspectives d’avenir lorsque le fond numérisé s’étoffera. </div><div class="MsoNormal"><br /></div><div class="MsoNormal"><b>Les +<o:p></o:p></b></div><div class="MsoNormal">La frise chronologique de la rubrique « une période ».</div><div class="MsoNormal">Les « outils de recherche ».</div><div class="MsoNormal">Les conseils de recherche des rubriques « une personne » et « un lieu ».</div><div class="MsoNormal">Maniabilité des documents numérisés.</div><div class="MsoNormal">Twitter/Flickr/RSS</div><div class="MsoNormal"><br /></div><div class="MsoNormal"><b>Les –<o:p></o:p></b></div><div class="MsoNormal">« Outils de recherche » pas assez visibles sur la page d’accueil.</div><div class="MsoNormal">Pas d’océrisation, mais était-ce possible ?</div>Yann Sambuishttp://www.blogger.com/profile/17619400057231266066noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9004600208332260312.post-69752149608050635732011-05-03T11:55:00.000+02:002011-05-03T11:55:24.716+02:00Persée en péril<span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><b>Signez la pétition en suivant le lien ci-après : </b></span><a href="http://9491.lapetition.be/" style="color: #85a513; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; padding-bottom: 0px; padding-left: 0px; padding-right: 0px; padding-top: 0px; text-decoration: underline;">http://9491.lapetition.be/</a></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><div style="text-align: justify;">PERSÉE EN PÉRIL / PERSÉE IN DANGER (English translation below)</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">PERSÉE – le programme national de numérisation, de traitement documentaire, de diffusion et de valorisation scientifique – est aujourd'hui menacé par une décision de la direction de l'université Lumière Lyon 2.</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">Sans concertation préalable (personnels et direction de PERSÉE non sollicités, comité de suivi de PERSÉE, ministère de tutelle, organes institutionnels de l'Université (CTP, CS, CA) non avertis), la direction de Lyon 2 a décidé le 7 février 2011 de mettre fin à la convention-cadre soutenant l'existence du programme. Cette décision prend effet le 10 mai 2011.</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">L'ensemble des personnels du programme PERSÉE ne comprend pas la précipitation de la direction de Lyon 2. Aucune information n’a précédé cette décision. Aucune discussion n’est proposée par la direction de l’université. Aucune solution ne garantit la continuité des activités du programme et la préservation de l'équipe PERSÉE en raison du trop court calendrier imposé par Lyon 2.</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">Nous ne savons pas ce qu’il adviendra de PERSÉE au-delà du 10 mai 2011.</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">QUELLES SERONT LES CONSÉQUENCES ?</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">• La fermeture du portail www.persee.fr et la disparition d’un outil utilisé par des millions de chercheurs et d’étudiants.</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">• Un formidable gâchis d’argent public : le ministère - avec Lyon 2 - a initié le programme PERSÉE et le finance depuis 8 ans. Ce soutien a permis de constituer un fort capital technique et de développer des savoir-faire spécifiques.</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">• L’éclatement de l’équipe PERSÉE et la dispersion de compétences vitales pour le programme. Les vacataires et les contractuels (85% de l'effectif) sont les premiers touchés. La direction de l’université Lyon 2 a d’ores et déjà refusé de renouveler les contrats de vacations au-delà du 10 mai 2011.</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">QU'EST CE QUE PERSÉE ?</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">• PERSÉE est un programme du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche qui numérise, archive, valorise et diffuse gratuitement des millions de pages d'articles et de monographies à haute valeur scientifique.</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">• PERSÉE c’est une des plus grandes bibliothèques numériques scientifiques francophones avec plus de 350 000 documents scientifiques en texte intégral, en ligne, en accès gratuit.</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">• PERSÉE c'est un outil de valorisation internationale du patrimoine scientifique au service de la communauté académique, depuis 2005.</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">• PERSÉE c'est 3,6 millions de documents téléchargés et 19,5 millions de consultations en 2010, au niveau national et international.</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">• PERSÉE c’est 125 conventions avec des éditeurs scientifiques et des partenariats avec des universités françaises et étrangères (La Sorbonne, Louvain etc.), et des instituts de recherche (Maison de l'Orient et de la Méditerranée, les cinq Écoles Françaises à l’étranger, les IFRE, M.I.T. etc.).</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">• PERSÉE c'est une technologie solide et reconnue, développée en open source.</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">• PERSÉE c'est aussi une équipe de 21 BIATOS qualifiés qui travaillent à rendre des centaines de milliers de documents accessibles et gratuits pour tous.</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">Dans son rapport d’évaluation du 28/12/2010, l'AERES (Agence d'Évaluation de la Recherche et de l'Enseignement Supérieur) souligne que « PERSÉE est un exemple parfaitement réussi de rassemblement d’un corpus documentaire permettant le développement de services à haute valeur (...). Que l’on envisage le portail sous l’angle des options technologiques, de la structuration de l’information et des outils de consultation conçus des choix innovants qui fondent sa reconnaissance dans le paysage complexe de l’édition scientifique numérisée. » L'AERES souligne également « la façon exemplaire dont a été conduit le projet [PERSÉE] avec des moyens relativement modestes. »</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">PERSÉE est une réussite scientifique, documentaire et technologique.</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">Et pourtant, la direction de l’université Lumière Lyon 2 prend le risque de détruire cette initiative.</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">SOUTENEZ PERSÉE !</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">Nous demandons du TEMPS pour organiser, dans de bonnes conditions pour les partenaires de PERSÉE et dans le respect des personnels, le désengagement de Lyon 2 et le transfert à une autre structure publique.</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">• Nous appelons les utilisateurs de PERSÉE, chercheurs, enseignants, étudiants, citoyens, documentalistes et bibliothécaires à nous apporter leur soutien.</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">• Localement et nationalement, nous appelons les syndicats à soutenir les personnels vacataires, contractuels et titulaires de PERSÉE.</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">Signez la pétition sur <a href="http://9491.lapetition.be/" style="color: #85a513; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; padding-bottom: 0px; padding-left: 0px; padding-right: 0px; padding-top: 0px; text-decoration: underline;">http://9491.lapetition.be/</a> !</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">Faites part de vos commentaires !</div></span><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">http://twitter.com/PerseeFr</div></span><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">http://www.facebook.com/persee.fr</div></span><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">http://portailpersee.wordpress.com</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">Les personnels BIATOS titulaires, contractuels mensualisés et vacataires solidairement.</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">-----------------------------------------</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">PERSÉE IN DANGER</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">PERSÉE – the leading program for digitizing and distributing french-speaking scientific content – is today threatened on account of a decision taken by the University of Lyon 2 - Lumière</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">Without prior consultation with Persée's staff, director and partners, the board of the Lyon 2 University has decided, on February 7th 2011, to terminate the agreement supporting the program. This decision will take effect on May 10th 2011.</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">The Persée team does not understand the rush demonstrated by the administration. No information came before this decision. No discussion was organized. No solution ensuring the continuity of the program was planned, whereas the schedule imposed by Lyon 2 is unsustainable.</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">We do not know what will become of PERSÉE after May 10th 2011</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">What consequences ?</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">• The PERSÉE portal www.persee.fr will be shut down, causing the disappearance of a major scientific tool used by millions of people worlwide.</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">• A tremendous waste of public fundings, considering that the French Ministry for Education and Research - with the support of the Lyon II University - has been financing PERSÉE for eight years.</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">• The dismantlement of PERSÉE’s team and the loss of specific technical skills</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">What is PERSÉE?</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">• PERSÉE is supported by the French Ministry for Higher Education and Research which digitizes, stores, promotes and distributes millions of pages from articles and monographs of the highest scientific value.</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">• PERSÉE is the largest digital scientific library of French-speaking content with over 350 000 scientific papers in full text. Its core values are open & free access, free availability of the contents and Creative Commons licensing policy.</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">• PERSÉE is a tool helping the academic community promote the french-speaking scientific patrimony worldwide since 2005.</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">• PERSÉE has disseminated 3.6 millions documents, and received 20 millions visits in 2010.</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">• PERSÉE is bound by 125 agreements with scientific editors, publishers and numerous partnerships with French or foreign universities (La Sorbonne, Louvain etc.), and research institutes (Maison de l'Orient et de la Méditerranée, the five Écoles Françaises à l’étranger, the IFRE, M.I.T. etc.).</div></span><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">• PERSÉE is built upon a set of robust and recognized technologies, developed in open source.</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">• PERSÉE also relies on a team of 21 highly skilled professionals working to make hundreds of thousands of documents available for free.</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">In its evaluation report, dated December 28th 2010, the AERES (Evaluation Agency for Research and Higher education) pointed out that PERSÉE “is a perfectly sucessfull exemple of a tool aimed at gathering a documentary database that insures the development of very valuable services (...) Whether one considers the portal in terms of its technological options or its ability to structure information and to offer an easy tool for online reading, PERSÉE stands out thanks to the innovative choices upon which its recognition in the complex landscape of the scientific digital publishing field has been founded”. The AERES also stresses " the exemplary manner in which the project [PERSÉE] was conducted with rather modest fundings. "</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">PERSÉE is a scientific, documentary, and a technological success</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">Yet, the board of administration of the University of Lyon 2 is willing to take the risk of destroying it.</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">Show your support to PERSÉE !</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">We are asking for additional time to be able to organize, in a proper manner that will neither be prejudicial to the partners of PERSÉE nor to its staff, the withdrawal of Lyon 2 and the transfer of the program to another institution</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">We urge all users of PERSÉE to show their support</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">Please sign the petition on<span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"> </span><a href="http://9491.lapetition.be/" style="color: #85a513; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; padding-bottom: 0px; padding-left: 0px; padding-right: 0px; padding-top: 0px; text-decoration: underline;">http://9491.lapetition.be/</a></div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">You may reach us here :</div></span><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">http://twitter.com/PerseeFr</div></span><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">http://www.facebook.com/persee.fr</div></span><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">http://portailpersee.wordpress.com/</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><div style="text-align: justify;">The Persée Team</div></span><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><br />
</span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 11px;"><b>Signez la pétition en suivant le lien ci-après : </b></span><a href="http://9491.lapetition.be/" style="color: #85a513; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; padding-bottom: 0px; padding-left: 0px; padding-right: 0px; padding-top: 0px; text-decoration: underline;">http://9491.lapetition.be/</a></span></div>Yann Sambuishttp://www.blogger.com/profile/17619400057231266066noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9004600208332260312.post-29961372230825723762011-04-28T18:37:00.001+02:002011-04-28T18:38:40.625+02:00A propos du Congrès international des sciences historiques de l'été dernier : un bilan tardif<div style="margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; text-align: justify;">Je passe mon temps, depuis la création de ce blog et de <i>Digital Lugdunum</i> (qui marche au ralenti ces derniers temps, rédaction de mon mémoire oblige), à dire et redire qu'il est du devoir des historiens de mettre en ligne leurs travaux afin que chacun puisse y accéder librement. A mon tour de le faire. </div><div style="margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; text-align: justify;"><br />
</div><div style="margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; text-align: justify;">J'ai dû rédiger, dans le cadre de mes cours à Lyon 2, un bilan du CISH d'Amsterdam. Les plus passionnés d'entre vous savent en effet sans doute que s'est déroulé cet été le 21e Congrès international des sciences historiques. Les plus passionnés, et eux seuls, car le moins qu'on puisse dire, c'est que ledit congrès n'a pas soulevé chez les historiens français un enthousiasme démesuré. A part quelques historiens parisiens proches de l'IEP et réunis autour de JF Sirinelli, seul Roger Chartier semble s'y être intéressé. C'est bien dommage, car le CISH n'a lieu que tous les 5 ans, et l'occasion de dresser le bilan de l'historiographie française et de rencontrer des historiens d'autres horizons ne se représentera qu'en 2015.</div><div style="margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; text-align: justify;"><br />
</div><div style="margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; text-align: justify;">Comme mes réflexions ne me semblaient pas trop stupides, j'ai décidé de les publier en ligne. J'aurais pû le faire plus tôt, mais j'attendais que mon professeur me confirme que je ne disais pas complètement n'importe quoi... Bref, ça vaut ce que ça vaut, c'est une réflexion personnelle qui n'engage que moi, et c'est disponible sur Google Documents <b><a href="https://docs.google.com/document/d/1ezOvTXn-4fEI5r1Ic7VlOs_h_rY_bSrDfvtqgaxXqwY/edit?hl=en">ICI</a></b>.</div><div style="margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; text-align: justify;"><br />
</div><div style="margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; text-align: justify;">Sur ce, bonne lecture et à bientôt.</div><div style="margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; text-align: justify;"><br />
</div><div style="margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; text-align: justify;">Ah oui, si jamais ça ne marche pas, je colle le lien complet :</div><div style="margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; text-align: justify;">https://docs.google.com/document/d/1ezOvTXn-4fEI5r1Ic7VlOs_h_rY_bSrDfvtqgaxXqwY/edit?hl=en</div><div style="margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px;"><br />
</div>Yann Sambuishttp://www.blogger.com/profile/17619400057231266066noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9004600208332260312.post-77215056300680383172011-04-12T18:05:00.000+02:002013-09-27T19:54:38.021+02:00La révolution numérique touche enfin les ADR !<div style="text-align: center;"><b>>>>>> !!! Breaking News !!! <<<<<</b></div><b><br /></b><br /><div style="text-align: justify;">Les Archives départementales du Rhône ont (enfin) annoncé la mise en ligne imminente des dossiers de l'Etat-civil pour l'ensemble du département. C'est un bon début. Mais seulement un début, car les ADR demeurent en retard sur nombre d'autres institutions dans le domaine des nouvelles technologies.<br /><br /></div>Yann Sambuishttp://www.blogger.com/profile/17619400057231266066noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9004600208332260312.post-69245291159438429742011-04-12T12:51:00.000+02:002011-04-12T12:51:47.804+02:00Au fil du mémoire, épisode 1 : marre de la politique ?<div style="text-align: justify;">Bonjour à tous !</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Contrairement à ce que j'avais annoncé, je ne vais pas vraiment suivre mon plan, mais plutôt proposer des "perles" trouvées au fil de mes recherches. On commence dans la bonne humeur avec cet article de l'hebdomadaire lyonnais <i>Guignol</i>, sorte de <i>Canard enchaîné</i> local, qui illustre bien à mon sens la méfiance vis-à-vis du politique des années qui suivent la Libération. Alors qu'on aurait pu s'attendre à un vote massif et enthousiaste, le retour à la démocratie s'accompagne en fait d'un taux d'abstention assez élevé. Voici donc, sans attendre, le "Discours standard" de Polus, paru le 8 mai 1946.</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;"><i>"Spécialement étudié pour assurer la victoire de celui qui en fera l’usage, ce discours présente l’extrême avantage de pouvoir être déclamé par les candidats de n’importe que parti.</i></div><div style="text-align: justify;"><i><br />
</i></div><div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-left: 0cm; text-align: justify;"><i>Citoyens, Citoyennes,</i></div><div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-left: 0cm; text-align: justify;"><i>La France réclame à nouveau vos suffrages. A l’heure où nous devons donner le dernier assaut contre les forces pernicieuses qui essaient de saper l’œuvre des hommes de bonne volonté, je vous demande de réfléchir sur le grand acte que vous allez accomplir. Vous devez affirmer votre désir résolu de faire triompher nos grandes idées républicaines, démocratiques et sociales. (Applaudissements présumés. A provoquer au besoin).</i></div><div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-left: 0cm; text-align: justify;"><i>Un dernier sursaut d’énergie doit donner à la France l’impulsion suprême pour son rétablissement total.</i></div><div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-left: 0cm; text-align: justify;"><i>Vous voterez pour notre parti, si vous voulez un accroissement de la production. Nous nous sommes montrés les défenseurs de vos intérêts. Vos intérêts vous commandent aujourd’hui de répondre favorablement à notre appel.</i></div><div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-left: 0cm; text-align: justify;"><i>Nous continuerons à combattre pour un meilleur ravitaillement, pour la stabilité monétaire, pour les vieux travailleurs, pour la défense de la famille, le bien-être et le bonheur de tous. (Applaudissements recommandés, le temps de boire un coup).</i></div><div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-left: 0cm; text-align: justify;"><i>Citoyens, Citoyennes, contre tous les ennemis qui veulent nous confiner dans le désordre et l’incohérence (ici, des cris : A bas … le nom du parti auquel vous n’appartenez pas).</i></div><div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-left: 0cm; text-align: justify;"><i>Pour le triomphe des forces démocratiques, pour la défense de la République, pour la Paix, pour la Grandeur de la France, votez tous pour nous. Pas d’abstention. Vive la France, Vive la République !</i></div><div class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-left: 0cm; text-align: justify;"><i><br />
</i></div><div class="MsoListParagraphCxSpLast" style="margin-left: 0cm; text-align: justify;"><i>POLUS"</i></div><div class="MsoListParagraphCxSpLast" style="margin-left: 0cm; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoListParagraphCxSpLast" style="margin-left: 0cm; text-align: justify;">Dites-moi donc ce que vous en pensez. Quel sens donner, selon vous, à cet article ? Des commentaires sur la possible transposition du discours aujourd'hui ? N'hésitez pas à utiliser le bouton "Commentaire" ci-dessous, et n'oubliez pas de signer. Vous pouvez aussi commenter sur facebook, pour ceux qui m'ont dans leur liste de contacts. Ou par mail : digitallugdunum@gmail.com. </div><div class="MsoListParagraphCxSpLast" style="margin-left: 0cm; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoListParagraphCxSpLast" style="margin-left: 0cm; text-align: justify;">Je suis tout disposé publier vos réactions si vous le désirez. </div><div class="MsoListParagraphCxSpLast" style="margin-left: 0cm; text-align: justify;"><br />
</div>Yann Sambuishttp://www.blogger.com/profile/17619400057231266066noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-9004600208332260312.post-64619776810027368542011-04-01T12:02:00.001+02:002011-04-01T12:03:30.662+02:00Au fil du mémoire...<div style="text-align: justify;">Bonjour à tous (et à toutes, même si cet ajout est grammaticalement inutile) !</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Les quelques acharnés qui me suivaient régulièrement l'ont sans doute remarqué, j'ai réduit mon rythme de publication. Mes recherches personnelles et mes autres activités (la musique notamment) m'occupent énormément en ce moment, et j'ai donc peu de temps à consacrer à mes blogs. Le temps est cependant venu d'écrire de nouveau, et à un rythme soutenu, je l'espère.</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">J'entre en effet dans la dernière phase de mon M2, la rédaction du mémoire (qui porte sur les relations entre Edouard Herriot et la droite à Lyon entre 1905 et 1957). Or dans le cadre de ma réflexion sur l'écriture de l'histoire pour internet, j'ai décidé (bande de veinards) de vous faire profiter de mes travaux. Jusqu'à la fin du mois de mai, je vais donc tenter de rendre compte régulièrement, c'est-à-dire au moins une fois par semaine, de l'avancée de mon travail de rédaction, en vous faisant partager mes idées, en vous invitant à débattre de certains points, en vous proposant des "zooms" sur certains documents, etc.</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Sachant que je vais développer cette année la partie portant sur les relations entre Herriot et les modérés lyonnais entre 1945 et 1957, j'invite ceux d'entre vous que ma démarche intéresse à jeter un oeil à <a href="https://docs.google.com/viewer?a=v&pid=explorer&chrome=true&srcid=0Bz_a0zvrWkh0YTY1NGQ0ZjItZjhiYi00YjI1LWI5ODYtMzVjOWQ2YTdmNzVm&hl=en">mon mémoire de M1, intitulé <i>Lyon, Herriot, les droites. 1953-1956</i></a>.</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Le but à long terme de ma démarche est la publication en ligne d'une thèse "2.0" illustrant l'écriture "en réseau" dont j'ai <a href="http://yannsambuis.blogspot.com/2011/02/le-temps-du-bilan-intermediaire-version.html">déjà parlé à plusieurs reprises</a>. Mais avant cela, j'ai du travail, et je m'en vais sur le champ m'y replonger avec délectation (ou pas : le classement de mes notes n'est pas vraiment une tâche passionnante).</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">A très bientôt, donc.</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Yann</div>Yann Sambuishttp://www.blogger.com/profile/17619400057231266066noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9004600208332260312.post-70387232400651619482011-03-07T11:21:00.000+01:002011-03-07T11:21:12.889+01:00Googling LyonA lire sur <i>Digital Lugdunum</i> : une série d'articles par votre serviteur sur le petit monde de l'histoire numérique lyonnaise : <a href="http://digitallugdunum.blogspot.com/search/label/Googling%20Lyon"><i>Googling Lyon</i></a> (les billets sont affichés du plus récent au plus ancien). <br />
<br />
Bonne lecture !Yann Sambuishttp://www.blogger.com/profile/17619400057231266066noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9004600208332260312.post-6543994290551172542011-03-05T19:10:00.000+01:002013-09-27T19:54:38.030+02:00Googling Lyon (3/3). (Res)sources en ligne pour historiens lyonnais, par Yann Sambuis<div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">« Ressources en ligne » est sans doute un titre assez vague pour ce troisième volet. Les deux premiers articles de la série <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Googling Lyon</i> portent en effet eux aussi, d’une certaine manière sur des ressources en ligne. Cependant, alors que je me suis penché dans le premier volet sur ce que j’appellerai des généralités, et dans le second sur des ressources créées par des Lyonnais, j’ai décidé de consacrer ce troisième billet d’une série qui en comptera peut-être plus, tout compte fait, à un type de ressources bien particulier : ce que nous autres historiens appelons « sources ».</div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Ces dernières années, l’importance prise par le web dans la vie de tous les jours a en effet conduit un nombre croissant de services publics à entreprendre la mise en ligne de documents d’archive. Cette politique permet, outre un accès plus facile, puisque la barrière de la distance est abolie par internet, de créer un sauvegarde numérique de documents souvent fragiles – même si, pour les plus fragile, la numérisation détruit parfois l’original. A Lyon, on distingue trois pôles principaux dans cette politique de numérisation : la Bibliothèque municipale (BML), les Archives municipales (AML), et enfin les Archives départementales du Rhône (ADR), qui, pour ce que j’en sais, devrait ouvrir son portail de ressources en ligne dans les prochains mois. </div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">En attendant l’ouverture du site des archives du Rhône, jetons donc un œil aux deux autres pôles…</div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><br /></div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">La Bibliothèque municipale de Lyon : le choix de portails thématiques<o:p></o:p></b></div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><br /></div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Avant toute chose, notons que la BML est, du fait de sa taille, divisée en un certain nombre de secteurs, dont plusieurs participent à la politique de numérisation de documents. Je vais essayer de présenter ici les différents projets mis en place par le pôle de documentation régionale. </div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Du fait de la diversité des documents mis en ligne, le choix a été fait de créer des portails différents, tous hébergés sur le site de la BML. Trois de ces mini-sites sont à même d’intéresser l’historien de Lyon : « <a href="http://collections.bm-lyon.fr/pi/revueDuLyonnais/">Revues savantes</a> », «<a href="http://collections.bm-lyon.fr/presseXIX/"> Presse lyonnaise du XIXe siècle </a>» et « <a href="http://collections.bm-lyon.fr/photo-rhone-alpes/">Photographes en Rhône-Alpes</a> », sans doute le plus original des trois.</div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;"><br /></div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Le portail « <a href="http://collections.bm-lyon.fr/pi/revueDuLyonnais/">Revues savantes</a> » est le plus ancien et le moins abouti. Je me contenterai donc de le décrire brièvement. </div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Comme son nom l’indique, il regroupe les trois revues savantes lyonnaises éditées au XIX<sup>e</sup> siècle, et jusqu’en 1924 pour la principale, la <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Revue du Lyonnais</i>. Les collections ne sont malheureusement pas complètes mais, malgré une interface assez archaïque, le site présente pour principal intérêt de permettre la recherche plein-texte. En effet, les revues numérisées ont été <i style="mso-bidi-font-style: normal;">océrisées</i> (du sigle anglais OCR, <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Optical character recognition</i>, procédé qui permet d’extraire un texte au format numérique à partir de l’image numérisée d’un texte sur papier). </div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">En dépit de cet avantage important, qui permet une manipulation rapide et aisée des documents, le site souffre de son champ limité et – je me répète – de l’archaïsme de son interface, qui serait sans doute assez peu ergonomique si le nombre de revues était plus important.</div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;"><br /></div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Le<a href="http://collections.bm-lyon.fr/presseXIX/"> site consacré à la presse lyonnaise du XIXe siècle </a>est le plus récent et, à mon sens, le plus prometteur. </div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Initialement intitulé CaNu (pour « canards numérisés »), le projet se propose de mettre en ligne l’intégralité de la presse lyonnaise parue entra 1830 et 1914 et conservée à la BML. L’interface est élégante et fonctionnelle. Tous les textes ont bien sur été traités par océrisation et la recherche plein-texte est possible. On peut en outre choisir le champ de la recherche : l’ensemble de la base, un titre, un exemplaire donné d’une revue, toute la presse d’un jour donné… Il est en outre possible de télécharger tout le contenu du site au format PDF ou image afin de l’utiliser sans être connecté à internet, de le traiter avec divers logiciels voire – pourquoi pas ? – de le transférer sur un <i style="mso-bidi-font-style: normal;">e-book</i>. On regrettera seulement que, lorsqu’on effectue une recherche, le terme recherché n’apparaisse pas en surbrillance dans le texte qui s’affiche à l’écran : on doit parcourir toute la page pour le retrouver. Une astuce : il suffit d’ouvrir la page en PDF et de faire une recherche en utilisant votre navigateur (Ctrl + F).</div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">En plus de cette interface très bien conçue, le site propose une page d’accueil fort sympathique. On y trouve un « kiosque du jour », qui propose une sélection de tous les titres parus à la date de notre visite – par exemple, lors de ma visite, tous les journaux parus un 5 mars. Cet outil est accompagné d’un calendrier qui permet de changer de date ou d’affiner la recherche en sélectionnant une décennie, un titre, etc. Enfin, le site met à notre disposition en page d’accueil des dossiers thématiques concernant la presse lyonnaise du XIX<sup>e</sup> siècle – la surveillance de la presse anarchiste, par exemple. </div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">On a donc là un outil très intéressant, qui de plus est appelé à s’enrichir au fur et à mesure que la numérisation avancera.</div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;"><br /></div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Dernier portail thématique de la BML que je voudrais mentionner, le site « <a href="http://collections.bm-lyon.fr/photo-rhone-alpes/">Photographes en Rhône-Alpes</a> ». Alors que les deux précédents étaient assez nettement destinés aux spécialistes, ce site se veut bien plus grand public. On est bien plus ici dans une logique de mémoire en ligne que d’histoire numérique telle que je la conçois pour ma part. Ce qui ne nous interdit pas, loin de là, de nous y intéresser. </div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Comme son nom l’indique, ce site regroupe donc des photos de toutes périodes représentant la région Rhône-Alpes, avec un intérêt particulier : sa dimension « participative ». En effet, les internautes sont invités à enrichir la collection en proposant leurs photographies, que la BML propose de numériser, avant de rendre les originaux à leur propriétaire. On est donc bien ici face à un « portail », une plateforme qui accueille différents albums, regroupés par thème, par auteur, par époque, et qui a vocation à grandir au fil du temps. Pour éviter une croissance désordonnée, la BML garde cependant le contrôle de l’outil, puisque, même si elle utilise l’outil Flickr de Yahoo!, les utilisateurs ne peuvent pas directement mettre en ligne leurs photographies. De plus, afin de construire la base progressivement, trois thématiques principales sont proposées aux internautes qui souhaiteraient participer au développement du projet : le Grand Lyon, l’Ardèche et la Seconde Guerre mondiale. </div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Au-delà de cette dimension grand public, l’intérêt principal pour l’historien est la possibilité de recherche par mots-clefs, à laquelle s’ajoutent différents outils qui permettent de naviguer dans les collections : frise chronologique, carte interactive, noms des photographes, etc. </div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Si la collection gagnerait à être enrichie – ce qui ne saurait tarder, mais force est de constater que pour un fond lyonnais, deux photographies d’Edouard Herriot, c’est un peu léger – l’outil demeure extrêmement prometteur.</div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><br /></div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Les Archives municipales de Lyon : des outils de qualité variable<o:p></o:p></b></div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><br /></div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"> Les <a href="http://www.fondsenligne.archives-lyon.fr/ac69v2/menu.php">AML</a>, second pôle que je voudrais évoquer, apparaissaient déjà dans le <a href="http://digitallugdunum.blogspot.com/2011/01/googling-lyon-13-ebauche-dun-portrait.html">premier volet</a> de <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Googling Lyon</i>. Je laisserai donc de coté les outils que j’ai déjà évoqués, plus destinés au grand public qu’à l’historien. Le site propose différents types d’archives, mais tous utilisent à quelques détails près la même interface, et je vous propose donc de les traiter dans un superbe coffret tout en un. </div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><br /></div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"> L’interface est assez ancienne, mais une fois qu’on en a compris le fonctionnement, elle est d’un usage assez facile et efficace. Les fonds proposés sont divers – <a href="http://www.fondsenligne.archives-lyon.fr/ac69v2/genealogie.php?PHPSID=19e6fc6365d43478f6d51877509cf271">registres paroissiaux et d’état-civil</a>, <a href="http://www.fondsenligne.archives-lyon.fr/ac69v2/enfant.php">registres des enfants abandonnés</a>, <a href="http://www.fondsenligne.archives-lyon.fr/ac69v2/convoi.php">convois funéraires</a>, <a href="http://www.fondsenligne.archives-lyon.fr/ac69v2/recensement.php">recensements annuels</a>, <a href="http://www.fondsenligne.archives-lyon.fr/ac69v2/deliberation.php">délibérations des Conseils municipaux</a>, <a href="http://www.fondsenligne.archives-lyon.fr/ac69v2/carte_postale.php">cartes postales lyonnaises</a>, <a href="http://www.fondsenligne.archives-lyon.fr/ac69v2/affiche.php">affiches anciennes</a> et <a href="http://www.fondsenligne.archives-lyon.fr/ac69v2/plan.php">cartes et plans de Lyon</a> – mais partagent peu ou prou la même interface.</div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"> Globalement, les possibilités de recherche sont nombreuses, avec, assez souvent, une possibilité de recherche « semi-guidée » qui propose un accès plus direct aux documents concernant une sélection de personnalités lyonnaises. Le site souffre néanmoins d’un manque très sensible, qui s’explique sans doute par son ancienneté : les textes ne sont pas océrisés et la recherche plein-texte est donc impossible. Cette lacune pourrait cependant être assez aisément comblée au moins pour les documents dactylographiés ou imprimés. Ainsi, tous les documents ne sont accessibles que sous forme d’images. </div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"> Malgré ce manque – très dommageable, car il restreint énormément les possibilités de manipulation informatique des textes –, le portail de AML reste une ressource incontournable pour l’historien lyonnais. En effet, la richesse du fond numérisé justifie à elle seule qu’on s’y intéresse, même si l’archaïsme relatif de l’interface – qui n’a rien d’irréversible, je le répète – est frustrant pour l’internaute chevronné. </div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><br /></div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"> Dans l’ensemble, le site des AML est donc une véritable mine d’or pour l’historien, mais une exploitation efficace nécessitera de moderniser les outils.</div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><br /></div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Perspectives d’avenir<o:p></o:p></b></div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><br /></div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"> Je l’écris à chaque fois, l’histoire numérique est en perpétuelle évolution. Ainsi, dans les mois et les années qui viennent, les sources en ligne devraient se multiplier. A ma connaissance, deux projets importants sont en cours à Lyon. D’une part, les Archives départementales du Rhône préparent la mise en ligne du cadastre et des registres d’état-civil du département, qui devrait intervenir courant 2011. D’autre part, la BML poursuit sa politique de numérisation du fond ancien. Grâce à un accord conclu avec Google Books – encore eux ! –, plus de 2000 ouvrages anciens numérisés et océrisés, dont un certain nombre concernant Lyon, devraient être mis en ligne dans les prochains mois. </div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"> Une fois de plus, je vous mets au défi : comment ne pas être optimiste ? (Ne me répondez pas, je ne suis pas sûr de vouloir savoir, en fait…)</div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><br /></div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Bilan<o:p></o:p></b></div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><br /></div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"> Un bilan par site pour trois des outils abordés :</div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><br /></div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><i style="mso-bidi-font-style: normal;">Presse lyonnaise du XIX<sup>e</sup> siècle<o:p></o:p></i></div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;">Les + : Interface belle et fonctionnelle, recherche plein-texte, outil « kiosque ».</div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;">Les - : Les termes recherchés n’apparaissent pas en surbrillance.</div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><br /></div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><i style="mso-bidi-font-style: normal;">Photographes en Rhône-Alpes<o:p></o:p></i></div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;">Les + : Richesse potentielle du fond, ergonomie et beauté de l’interface.</div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;">Les - : Encore en construction, ne fonctionne pas selon les critères de pertinence de l’historien.</div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><br /></div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><i style="mso-bidi-font-style: normal;">Archives municipales de Lyon<o:p></o:p></i></div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;">Les + : Richesse du fond, outil « personnalités ».</div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;">Les - : Pas de recherche plein-texte.</div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><br /></div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><i style="mso-bidi-font-style: normal;">Merci à Mohamed, de la documentation Rhône-Alpes de la BML, pour son aide.<o:p></o:p></i></div></div>Yann Sambuishttp://www.blogger.com/profile/17619400057231266066noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9004600208332260312.post-58868380937119964432011-02-06T00:55:00.000+01:002013-09-27T19:54:38.041+02:00Information : Du nouveau pour l'histoire numérique à Lyon<div style="text-align: justify;"> Dans son commentaire à mon <a href="http://digitallugdunum.blogspot.com/2011/02/googling-lyon-23-de-la-presence-sur-le.html">dernier billet</a>, Christian Henriot (Institut de l'Asie Orientale de Lyon) nous annonce de bonnes nouvelles pour l'histoire numérique lyonnaise. Comme je sais que personne ou presque ne lit les commentaires, je copie son message ci-dessous :</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><em> "L'Institut des sciences de l'homme à Lyon s'est donné comme priorité scientifique commune pour le prochain contrat quinquennal les "humanités numériques". On peut donc raisonnablement espérer voir émerger des projets nouveaux dans les différentes disciplines des sciences humaines et sociales à Lyon. Un projet de Labex (Laboratoire d'excellence) sur les humanités numériques a d'ailleurs été déposé dans le cadre du Grand emprunt. Ce projet est en cours d'évaluation."</em></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"> De quoi renforcer encore notre optimisme, si c'était nécessaire. Je profite d'ailleurs de cette occasion pour vous rappeler que vos contributions et commentaires sont les bienvenus. N'hésitez pas à nous contacter par courriel (<a href="mailto:digitallugdunum@gmail.com">digitallugdunum@gmail.com</a>).</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: right;">Yann Sambuis</div>Yann Sambuishttp://www.blogger.com/profile/17619400057231266066noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9004600208332260312.post-73831840794784574972011-02-04T13:56:00.000+01:002013-09-27T19:54:38.049+02:00Googling Lyon (2/3). De la présence sur le web des historiens lyonnais, par Yann Sambuis<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, sans-serif; font-size: 15px; line-height: 17px;"> </span>Nous avons parlé dans le <a href="http://digitallugdunum.blogspot.com/2011/01/googling-lyon-13-ebauche-dun-portrait.html">dernier billet </a>du problème de la disponibilité en ligne d’informations et de travaux sur l’histoire de Lyon. Si j’ai essayé de discerner dans mon enquête les contenus mis en ligne par des amateurs de ceux créés par des professionnels ou des institutions reconnues, j’ai en définitive assez peu abordé la question de la présence en ligne de ces professionnels. Or c’est là une des principaux points qui m’ont conduit à créer le projet <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Digital Lugdunum</i> : la très faible présence en ligne des historiens lyonnais, quel que soit, cette fois-ci, leur objet d’étude. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Une recherche en ligne plus complexe</b></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"> Il va sans dire que le travail auquel je m’attelle pour ce second volet est bien plus complexe. Si le précédent billet n’était somme toute que l’analyse d’une recherche sur Google, complétée par les éléments que j’ai pu glaner depuis un an et demi sur l’histoire de Lyon en ligne, il est bien plus complexe de détecter la présence en ligne des historiens lyonnais. Commençons donc par un point sur la méthode…</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"> J’ai fait le choix de partir des sites des « viviers » de chercheurs que sont les universités et laboratoires lyonnais. Ma visite du web de l’histoire <i style="mso-bidi-font-style: normal;">à Lyon</i> – et non plus de l’histoire <i style="mso-bidi-font-style: normal;">de Lyon</i> – commence donc par une revue des sites ou pages web de ces différents viviers. Partant de là, j’ai navigué de page en page à la recherche de contenus intéressants en ligne. Explicitons donc ce que j’entends par « contenus intéressants ».</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"> On trouve bien entendu – nous sonnes tout de même au XXI<sup>e</sup> siècle – une fiche de présentation plus ou moins synthétique de chaque chercheur ou enseignant-chercheur en histoire rattaché à centre de recherche lyonnais, voire plusieurs fiches dans le cas courant d’un rattachement à plusieurs organismes. Là n’est pas la question. L’objet de notre recherche, notre gibier en quelque sorte, ce n’est pas l’historien dont on trouve des traces sur le web, mais bien l’historien numérique, c’est-à-dire celui qui, à défaut d’utiliser tous les outils fournis par la technologie moderne, utilise le web comme outil de travail et comme plateforme de diffusion des savoirs. Cette définition <i style="mso-bidi-font-style: normal;">a minima</i> m’est imposée par la rareté en France de réels historiens numériques comme peuvent l’être les Américains Dan Cohen, Roy Rosenzweig et autres membres du <i><a href="http://chnm.gmu.edu/">Center for History and New Media</a></i>. Contentons-nous donc de ce que nous trouvons, et partons en quête, dans les institutions de la recherche lyonnaise, de contenus, travaux et autres matériaux en ligne…</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Point de départ ;) </b></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"> Je me permettrai d’entamer cette exploration par un clin d’œil. Ceux d’entre vous qui ont eu l’occasion de parcourir mon blog personnel savent que mon intérêt pour ce qu’il est convenu d’appeler « histoire numérique », traduction du terme anglais <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Digital History</i>, provient notamment du séminaire de Christian Henriot sur le sujet. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">Or Christian Henriot, enseignant-chercheur spécialiste de la Chine et de l’Asie de l’Est rattaché à l’<a href="http://iao.ish-lyon.cnrs.fr/">Institut d’Asie Orientale</a> (IAO) de Lyon, est sans doute le seul véritable historien numérique lyonnais actuel – mes recherches sur la toile ne m’ont en tout cas pas permis d’en trouver d’autres. Il a ainsi créé <a href="http://iao.ish-lyon.cnrs.fr/Henriot/AKQWeb/indexCH.htm">son propre site</a>, principalement autour des séminaires qu’il anime, et met en ligne toutes ses publications, dans la limite de ce que la loi permet, c’est-à-dire à l’exception des ouvrages protégés par un copyright. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">D’autre part, Christian Henriot est à l’origine de <i><a href="http://virtualshanghai.net/">Virtual Shanghai</a></i>, projet d’histoire numérique qui se penche sur l’histoire de Shanghai depuis le milieu du XIX<sup>e</sup> siècle, en réunissant sur un même site internet des images, des textes d’archive, des références bibliographiques, des cartes… De tels projets, s’ils sont courants aux Etats-Unis – voir notamment <i><a href="http://valley.lib.virginia.edu/">the Valley of the Shadows</a></i> –, restent malheureusement très rares en France, <i style="mso-bidi-font-style: normal;">a fortiori</i> à Lyon. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Une entrée progressive dans l’ère du numérique</b></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">Et c’est bien là que le bât blesse. J’ai commencé mon panorama par Christian Henriot et, en ce qui concerne l’histoire numérique dans son acception la plus stricte – je recommande à ce propos le <a href="http://apublichistorian.blogspot.com/2011/01/digital-history.html">court article</a> de mon camarade François-Xavier Colin sur la <i style="mso-bidi-font-style: normal;">digital history</i> – j’aurais aussi bien pu m’arrêter là. Ce qui n’empêche pas les acteurs de l’histoire lyonnaise d’entrer de plus en plus dans l’ère du numérique, en proposant des plateformes web qui méritent d’être mentionnées. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">Les différents laboratoires de recherche possèdent ainsi des sites plus ou moins aboutis. Au premier rang, bien sûr, le site de l’IAO, qui propose diverses ressources numériques, parmi lesquelles plusieurs projets thématiques en histoire numérique, notamment un sur le <a href="http://turandot.ish-lyon.cnrs.fr/index.php">supplice chinois</a> et sa représentation, ancien (2002-2005) mais intéressant. Un second pôle d’histoire numérique, s’il n’est pas exclusivement lyonnais – ni exclusivement historien, d’ailleurs – se distingue : l’équipe <a href="http://lire.ish-lyon.cnrs.fr/">Littérature, idéologies, représentation XVIII<sup>e</sup>-XIX<sup>e</sup> siècles (LIRE)</a>, équipe européenne dont sont membres plusieurs chercheurs lyonnais. Derrière une interface peu attrayante, le site propose des liens vers divers projets de numérisation d’archives, notamment des journaux anciens. On citera notamment les projets « <a href="http://gazettes18e.ish-lyon.cnrs.fr/">Gazettes européennes du 18<sup>e</sup> siècle</a> » et « <a href="http://jad.ish-lyon.cnrs.fr/">Les journaux d’Alexandre Dumas</a> ». </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">Signalons pour le reste que la plupart des laboratoires proposent aujourd’hui des liens vers des ressources et publications accessibles gratuitement en ligne. C‘est le cas notamment du <a href="http://ciham.ish-lyon.cnrs.fr/">Ciham</a> (Centre interuniversitaire d’histoire et d’archéologie médiévale), qui met en ligne ses publications sur <a href="http://halshs.archives-ouvertes.fr/CIHAM">HAL-SHS</a>. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Les travaux universitaires en ligne : mention « passable »</b></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">Enfin, le dernier pôle de l’histoire lyonnaise sur le web est celui des universités et autres établissements d’enseignement supérieur. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">Pour la plupart, ces établissements proposent en effet un accès en ligne aux thèses, voire aux masters – c’est le cas de l’<a href="http://doc.sciencespo-lyon.fr/Fonds/Travaux/travaux.html">Institut d’études politiques</a> –, de leurs étudiants. On regrettera malheureusement qu’un nombre non négligeable de thèse de <a href="http://theses.univ-lyon2.fr/">Lyon 2</a> et <a href="http://theses.univ-lyon3.fr/">Lyon 3</a> ne soient pas disponible faute d’accord de leurs auteurs. Sans doute ces refus sont-ils, une fois de plus, dus à la peur du plagiat et de problèmes avec un éventuel éditeur, peur du net qui, nous ne le répéterons jamais assez, est totalement infondée. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">On peut en outre regretter que les universités, contrairement à l’IEP, ne mettent pas en ligne les mémoires de Master. D’autant que, même au format papier, l’expérience montre que l’archivage n’est pas systématique, malgré l’obligation de principe qu’ont les étudiants de déposer leurs travaux. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Appréciation globale : « peut mieux faire »</b></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"> Concluons sur une note optimiste ce billet. Je l’ai dit, la recherche en ligne de projets lyonnais est complexe. Google ne propose pas encore de rechercher des pages en fonction de leur lieu de création. Il est donc très probable que j’aie raté certains sites. On peut cependant dresser un premier bilan, moins négatif que je ne le craignais au départ.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"> Certes, l’histoire numérique est loin d’être entrée dans les mœurs, et les projets dans ce domaine sont encore trop rares. Néanmoins, outre l’IAO, pionnier de la discipline à Lyon autour notamment de Christian Henriot, plusieurs projets se distinguent. C’est notamment le cas des plateformes d’archives numérisées du LIRE, auxquelles participent des chercheurs lyonnais. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">Cependant, les lacunes des plateformes de mise en ligne de travaux universitaires sont encore criantes, et la plupart des sites de laboratoires pèchent par une interface peu attrayante tant en termes d’esthétique que d’ergonomie. En outre, les recherches que j’ai effectuées pour ce billet confirment le manque souligné dans notre projet d’un engagement des historiens lyonnais dans une histoire numérique comme moyen de transmission des savoirs, dans une vulgarisation de qualité.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">Gardons cependant espoir : le nombre de projets semble aller croissant et l’histoire numérique a de beaux jours devant elle à Lyon, tant il semble inimaginable que les historiens de la jeune génération – dont je fais partie – laissent passer cette opportunité d’ancrer l’histoire dans l’ère du numérique. Selon mes sources, plusieurs doctorants lyonnais s’attellent d’ailleurs actuellement à la création d’une plateforme de publication en ligne.<br /><br /><strong>Du nouveau !</strong><br /><br />J'édite le message pour ajouter une seconde note d'optimisme : je copie ci-dessous le commentaire de Christian Henriot, qui laisse à penser que l'histoire numérique lyonnaise est promise à un bel avenir.<br /><em>"L'Institut des sciences de l'homme à Lyon s'est donné comme priorité scientifique commune pour le prochain contrat quinquennal les "humanités numériques". On peut donc raisonnablement espérer voir émerger des projets nouveaux dans les différentes disciplines des sciences humaines et sociales à Lyon. Un projet de Labex (Laboratoire d'excellence) sur les humanités numériques a d'ailleurs été déposé dans le cadre du Grand emprunt. Ce projet est en cours d'évaluation."</em> C. Henriot</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /><br /><div class="MsoNormal"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Les sites que je vous recommande</b></div><div class="MsoNormal"><br /></div><div class="MsoNormal"><a href="http://virtualshanghai.net/">Virtual Shanghai</a></div><div class="MsoNormal"><a href="http://jad.ish-lyon.cnrs.fr/">Les journaux d’Alexandre Dumas</a></div><div class="MsoNormal"><a href="http://www.gazettes18e.fr/">Les gazettes européennes du 18<sup>e</sup> siècle</a></div></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><br /></div>Yann Sambuishttp://www.blogger.com/profile/17619400057231266066noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-9004600208332260312.post-88833576787033118522011-02-03T18:29:00.003+01:002011-03-07T21:35:09.496+01:00Le temps du bilan... intermédiaire (Version longue)<div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;"><b><i>Avertissement : Ce texte étant beaucoup plus long que prévu dans le cadre du séminaire "Histoire à l'ère du numérique", j'en ai rédigé une version plus courte, que je peux mettre en ligne sur le blog commun si nécessaire.</i></b></div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;"><br />
</div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Au terme de ces quelques mois de travail, vient le temps du bilan. Un bilan qui ne peut être que partiel, tant la période sur laquelle il porte est courte. Ma réflexion sur l’histoire numérique, qui a été pour moi, même si le terme est peut-être un peu trop fort, une révélation, n’en est qu’à ses balbutiements.</div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Je voudrais donc, dans ces quelques lignes, revenir sur ma découverte de la <i style="mso-bidi-font-style: normal;">digital history</i> et tenter de dégager quelques grands traits qui m’ont marqué. Traduction de l’état actuel de ma réflexion et des premières conclusions que j’en tire, ce court bilan ne vise pas plus l’exhaustivité dans son contenu que l’académisme dans sa forme. J’ai pour ainsi dire suivi ma plume – sur un clavier, bien entendu –, mais j’ai néanmoins décidé de mettre en évidence trois points. On ne parlera jamais assez des ravages de l’organisation ternaire de la pensée sur les psychismes étudiants.</div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><br />
</div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Le numérique, un Nouveau Monde de la connaissance<o:p></o:p></b></div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><br />
</div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Considérer le numérique comme un monde nouveau quand on baigne dedans, pour ainsi dire, depuis toujours n’est pas le moindre des paradoxes. Issu d’une génération charnière, pour qui l’accès à l’informatique dès l’enfance, s’il était courant, n’était pas automatique, <a href="https://docs.google.com/document/d/1Hv6tLYoNYxYsFWkqhILWzl3dEcg6I_CDBQ-06MVwTkM/edit?hl=en&authkey=COj2ipED#">j’ai pu profiter d’un ordinateur à la maison dès 1995</a> – j’avais sept ans – et d’internet dès 1999 ou 2000 – faites le calcul. Ajoutez à cela les encyclopédies Encarta et autres Cdroms pédagogiques, et il n’aurait en rien été déplacé pour moi de considérer les ressources numériques comme un mode de connaissance « naturel ». Il n’en est rien.</div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;"><br />
</div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">S’ils sont antérieurs à notre séminaire, ma connaissance et mon intérêt pour la diffusion des savoirs en ligne et pour les évolutions qu’elle implique sont tout récents. Sans trop exagérer, je pense pouvoir dire que j’ai découvert Wikipédia et consorts le jour où on m’a interdit de les utiliser, c’est-à-dire lors de mon TPE en classe de première. Amoureux de dictionnaires, d’encyclopédies, de livres, je n’ai commencé à utiliser internet comme moyen de connaître que lorsque le temps est venu à manquer, dans mes années d’hypo et de khâgne. J’ai alors découvert un monde nouveau, un nouveau mode de connaissance que j’ose appeler un Nouveau Monde de la connaissance – on me pardonnera cette analogie usée.</div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Si je parle de Nouveau Monde, c’est avant tout parce que le web reste en grande partie comparable à un territoire vierge, sauvage et inexploré, à un nouveau Far West du savoir dont la frontière occidentale recule jour après jour. Deux points – je m’extrais ici du ternaire – m’apparaissent comme les épicentres de ce bouleversement qui m’a converti au numérique. Le premier, c’est Wikipédia. Le remaniement permanent des articles, effet d’une<a href="http://www.gnu.org/philosophy/free-sw.html"> définition du « libre »</a> dont j’ai déjà parlé, remet en cause toute permanence du savoir et, plus perturbant à mon goût, toute légitimité scientifique de l’auteur. Une seule fois, j’ai modifié un article, pour corriger une erreur grossière. Le lendemain, ma modification avait été supprimée. </div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Le second, c’est Facebook, devenu en quelques années une sorte d’ « agora 2.0 » – c’est d’ailleurs le titre d’une<a href="http://www.lcp.fr/-Agora-2_la_politique_vue_du_net_par_kathia_gilder_actu_buzz_video-.html"> émission de LCP </a>sur le net et la politique – où tous les sujets sont débattus, souvent avec une grande agressivité due à la distance des interlocuteurs et dans certains cas à l’anonymat. </div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;"><br />
</div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Or ces deux exemples, et surtout le premier, mettent en évidence des caractéristiques essentielles de ce nouveau mode de connaissance : son omniprésence et son ouverture à un très large public, les deux étant liés. </div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Je parle d’omniprésence, et le terme est loin d’être trop fort. Wikipédia a tué le <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Quid</i>, et les bons vieux dictionnaires encyclopédiques qui ornent les étagères de ma chambre de lycéen sont voués à disparaître aussi. Lorsque, le samedi après-midi, des hordes d’élèves du secondaire déferlent sur la Bibliothèque municipale de Lyon, rares sont ceux qui s’intéressent au contenu des étagères – des « livres ». Ils s’installent, branchent leur ordinateur, se connectent au réseau wifi, et n’ouvrent pas le moindre volume. Lorsque la jeune génération cherche une information, elle se tourne vers internet.</div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Cette transformation s’accompagne d’une ouverture progressive à un très large public. L’accès à internet est de plus en plus facile et ceux qui en disposent sont libres de naviguer dans un réservoir virtuellement infini de connaissances. Dans le cas de la culture historique, on note une différence importante avec l’ère précédente. Avant la généralisation d’internet, deux possibilités principales existent : la télévision, qui livre à domicile mais sans choix du menu, et la bibliothèque – je désigne ici tous les accès au livre, en incluant, même si cela peut être abusif, la librairie et la vente par correspondance ou à domicile d’encyclopédies –, qui nécessite un déplacement vers un lieu chargé d’une symbolique potentiellement intimidante. Avec internet, la distance physique est abolie, de même que les considérations de capital social et culturel. Il est plus facile d’aller vers la connaissance ; encore faut-il en avoir envie. </div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;"><br />
</div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Une pratique de l’histoire renouvelée<o:p></o:p></b></div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;"><br />
</div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Si je devais dégager un point commun entre Wikipédia et Facebook, les deux exemples sur lesquels j’ai insisté, je choisirais sans doute l’accent qu’ils mettent sur la communication et la collaboration de différents acteurs en ligne. C’est en effet dans ma manière de communiquer que la révolution a été la plus brutale, entrainant peu à peu ma pratique d’historien dans son sillage. </div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;"><br />
</div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Jusqu’à l’an dernier, je lançais régulièrement des idées liées à mes travaux sur les réseaux sociaux pour en discuter avec mes contacts historiens et profiter dans certains cas des lumières d’amis étudiant dans d’autres disciplines. Cette année, je suis passé à l’étape suivante.</div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Je suis pour ainsi dire devenu une sorte de « geek de l’histoire », à la fois par mon activité de blogueur et par mon obsession permanente de la recherche de ressources en ligne. En effet, je pense pouvoir dire que je me suis totalement approprié l’outil du blog proposé lors du séminaire. A tel point que j’en ai ouvert un second, consacré à l’histoire lyonnaise. Une fois de plus, je connaissais l’outil. Il y a quelques années, j’ai tenté une vague expérience de blog consacré au <i style="mso-bidi-font-style: normal;">heavy metal</i> et aux débats internes à ce microcosme musical. Un échec total : des milliers de blogs sur le même sujet existaient et étaient bien meilleurs. En revanche, en tant qu’historien, et même si je ne suis pas – pas encore ? – professeur, j’ai été sensible à l’appel de<a href="http://www.dancohen.org/2006/08/21/professors-start-your-blogs/"> Dan Cohen</a>. <a href="http://yannsambuis.blogspot.com/">Mon blog</a>, à mon humble niveau, me semblait à la fois potentiellement utile à d’autres historiens – c’est d’ailleurs le but poursuivi par <i><a href="http://digitallugdunum.blogspot.com/">Digital Lugdunum</a></i> – et capable de m’offrir une plateforme d’expression et de débat bien plus efficace que de simples idées jetées sur les réseaux sociaux. Soudain, je disposais d’un puissant outil de communication historique. <o:p></o:p></div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Ce tournant dans ma manière d’envisager la transmission des idées en histoire s’est accompagné d’un renforcement de mon obsession pour la recherche de ressources en ligne. Ce qui était au départ une nécessité – je n’avais pas de temps pour aller à la bibliothèque – est devenu un automatisme à partir du moment où j’ai pris du recul. M’interroger sur la présence en ligne de sources et de littérature historique m’a conduit à me préoccuper, à chaque fois qu’une ressource m’intéresse, de sa disponibilité ou non en ligne, même si l’ouvrage en question est disponible à la bibliothèque voisine et que je choisirai finalement de l’emprunter pour des raisons pratiques.<o:p></o:p></div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;"><br />
</div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Si j’ai vécu cette nouvelle approche de la communication et de la recherche de matériau historique en ligne comme une révolution, les nouveaux outils me sont plus apparus comme une évolution naturelle. <o:p></o:p></div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">J’utilisais déjà l’informatique pour prendre des notes, classer mes archives, trier des données, etc. Je suis maintenant passé à l’étape suivante sur le chemin du tout numérique, puisque j’imprime beaucoup moins et j’utilise des outils en ligne comme <a href="http://www.zotero.org/">Zotero</a> ou <a href="http://www.diigo.com/">Diigo</a>. Ma pratique dans ce domaine est cependant encore intermédiaire. Si je pense avoir dépassé<a href="http://apublichistorian.blogspot.com/2011/01/digital-history.html"> l’étape de l’histoire numérique</a> qui consiste à simplement utiliser de nouveaux moyens pour une même fin, certaines barrières technologiques et financières m’empêchent encore de franchir le pas. Alors que je pratique le <i style="mso-bidi-font-style: normal;">mind-mapping</i> sur papier depuis longtemps, sa version numérique m’a semblé trop nouvelle, trop éloignée de ce que je connaissais en termes d’ergonomie pour l’adopter. <o:p></o:p></div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">En revanche, si je n’ai pas encore achevé mon passage à une pratique totalement numérique – dans la mesure du possible, étant donné que mes sources ne seront probablement jamais numérisées –, j’ai sans aucun doute entamé le chemin vers une histoire numérique comme nouvelle approche de l’histoire, ou à tout le moins comme pratique ouvrant de nouveaux horizons à l’historien. <o:p></o:p></div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;"><br />
</div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">De nouveaux horizons : l’histoire numérique comme front pionnier<o:p></o:p></b></div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;"><br />
</div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Plus que les questions d’outils et de la manière dont ils influencent la pratique de la recherche, je voudrais revenir ici sur les conséquences de l’entrée dans l’ère du numérique sur l’écriture de l’histoire.</div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Nous l’avons dit, on trouve en ligne une multiplicité de ressources historiques. Concernant les travaux d’historiens, la plupart sont cependant de simples copies numériques d’articles parus dans des revues sur papier. Or plus que l’accès facilité à des ressources existantes, l’utilisation des NTIC offre l’opportunité de repenser notre manière d’écrire afin de l’adapter à ce nouveau support. On a ainsi vu se développer, aux Etats-Unis surtout, des projets d’histoire numérique tels que <i><a href="http://valley.lib.virginia.edu/">The Valley of the Shadow</a></i> ou le <i><a href="http://www.texasslaveryproject.org/">Texas Slavery Project</a></i>. Ces projets tentent de rassembler sur un même site internet l’intégralité des sources et de la littérature disponibles autour d’un sujet restreint dans une période de temps donnée. Ce matériau peut être traité – graphes, cartes de synthèse – et analysé – articles, ouvrages – ou non. Cette histoire « en kit », qui permet de traiter un nombre limité de sujets voisins, est une forme nouvelle d’écriture qui, si elle me semble intéressante comme ressource pédagogique ou historique, ne répond pas cependant à mes attentes d’historien en termes d’analyse. Le parti-pris de mettre en avant les sources nous prive d’un discours historique construit sur le sujet. </div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Si le numérique permet, ces sites le montrent, d’intégrer à une présentation de nombreuses sources et des contenus variés – images, vidéos, cartes interactives –, de lier chaque référence avec une version en ligne, ces contenus doivent à mon sens être reliés à un discours construit. Ce qui implique de repenser quelque peu notre approche de la production de ce discours.</div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;"><br />
</div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">La première option que je voudrais aborder soumet totalement les sources à l’analyse, et n’est en fait qu’une transcription en ligne de l’écriture traditionnelle de l’histoire.</div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;"> Les sources – qui peuvent être, c’est là la magie d’internet, aussi bien des textes que des images, des sons, des cartes interactives, etc. – donnent de la profondeur au propos. Ainsi, lorsqu’une source importante est citée, un lien hypertexte permet au lecteur d’accéder à une version numérique. Si cette méthode ne révolutionne en rien l’écriture de l’histoire, elle permet au lecteur d’accéder directement aux sources, et implique un travail de l’historien sur le choix du matériau à relier au texte. </div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">La seconde option est bien plus novatrice, puisqu’elle remet en question la notion même d’une narration et d’un développement structuré sur l’ensemble du sujet. C’est ce que j’ai appelé une « écriture en réseau ». Les idées, les angles d’approche, les thèmes, qui engendrent traditionnellement des parties ou des sous-parties, sont ici représentés par des points de taille variable en fonction de leur importance. Ces points sont reliés au sujet principal et entre eux par un réseau de liens. Ces points peuvent être tout à la fois des textes d’analyse, reprenant ainsi leur rôle de sous-parties, des sources, des références bibliographiques – extraits ou textes intégraux –, des notices sur une personne, un lieu ou un événement particulier, etc. Dans ce contexte, rien n’interdit de faire en permanence évoluer son travail, en ajoutant ou en modifiant des points, des liens. On peut aussi imaginer que différents travaux soient reliés au sein d’un même réseau. De plus, dans une logique de travail collaboratif, on peut imaginer que les lecteurs soient invités à proposer des ajouts ou des modifications, la décision restant cependant entre les mains de l’auteur.</div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Une telle œuvre, totalement déstructurée – et donc difficilement lisible dans son ensemble – et par essence inachevée – des mises à jour peuvent sans cesse être apportées –, a donc plus vocation à devenir un complément de l’article ou du livre traditionnel qu’à le remplacer. Elle ouvre cependant des possibilités quasi infinies. </div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;"><br />
</div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Conclusion : L’historien (numérique ?) que je veux être en ce jeudi 3 février 2011<o:p></o:p></b></div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><i style="mso-bidi-font-style: normal;">Avertissement : Une première version de cette conclusion est présentée dans mon précédent article, tiré de ma préparation de ce bilan. N’oublions pas qu’il faut toujours commencer par la fin.<o:p></o:p></i></div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><br />
</div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Il y a quelques mois, je me serais sans doute défini comme un historien du politique « militant », au sens où j’entends bien persister dans mon analyse des représentations politiques lyonnaises et remettre au centre de la réflexion dans ce domaine le « grand homme », ce qui, me semble-t-il, est loin d’être admis par la majorité des historiens français. <o:p></o:p></div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;"><br />
</div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Aujourd’hui, mon intérêt pour le numérique ajoute une autre dimension à ma perception de moi-même en tant qu’historien. Outre l’utilisation des outils et de nouvelles méthodes, l’approche de la <i style="mso-bidi-font-style: normal;">digital history</i> a réveillé et renforcé mon intérêt pour la transmission du savoir. A tel point qu’aujourd’hui, je ne conçois plus la pratique de l’histoire sans transmission, sans enseignement, et donc sans vulgarisation. Car celle-ci n’a rien de vulgaire au sens où on l’entend aujourd’hui – le <i><a href="http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv5/visusel.exe?12;s=2974686945;r=1;nat=;sol=1;">Trésor de la langue française</a></i> la définit comme le « fait de diffuser dans le grand public des connaissances, des idées, des produits », sans nécessairement affaiblir son propos. A une époque où le grand public se passionne pour l’histoire, comme le prouve le succès des documentaires historiques à la télévision, transmettre – et vulgariser – est sans doute le devoir le plus noble et le plus absolu de l’historien, et ceci tout simplement pour que la pratique de l’histoire ne soit pas vaine.<o:p></o:p></div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"> <o:p></o:p></div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Cette idée m’amène à évoquer la question de l’adaptation du discours de l’historien au public visé.<o:p></o:p></div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">J’ai cité à plusieurs reprises, sur mon blog, les paroles d’Edouard Herriot – objet de mes recherches avec lequel mon empathie grandit de jour en jour – pour qui « il ne faut jamais abaisser son enseignement si l’on parle devant le peuple »<a href="file:///C:/Users/Yann/Documents/Master%202/digital%20history.docx#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><sup><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><span class="MsoFootnoteReference"><sup><span style="font-family: Arial, sans-serif; line-height: 115%;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: x-small;">[1]</span></span></sup></span></span></sup></span></a>. A mon sens, il n’est ni nécessaire ni souhaitable de simplifier son propos lorsqu’on s’adresse à un public large. Eviter d’utiliser un langage trop technique et s’exprimer clairement doivent suffire à rendre accessible au plus grand nombre le discours historique et scientifique en général. En outre, le numérique offre dans ce domaine des possibilités intéressantes, rien n’empêchant de renvoyer à des pages explicatives lorsqu’on utilise des concepts difficiles. Il faut toutefois noter que cet usage de l’hypertexte implique d’accepter qu’un article puisse ne pas être lu intégralement.<o:p></o:p></div></div><div class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><div style="text-align: justify;">Pour minimiser ce risque, la meilleure solution me semble être la publication de textes courts, ce qui n’est cependant pas une obligation absolue, certaines idées nécessitant un développement plus long. Dès lors, la maîtrise des procédés narratifs est essentielle au vulgarisateur. Si, en définitive, le pur chercheur, si tant est que cette espèce existe, peut – doit ? – se dispenser de faire du style, le « professeur » - ce terme me semble plus élégant que « vulgarisateur » – se doit d’écrire bien, de savoir capter l’attention de son public. C’est ce que je tente parfois de faire en proposant des articles écrits sur <a href="http://yannsambuis.blogspot.com/2010/12/premiers-pas-edouard-herriot-et-les.html">un ton plus humoristique</a>.<br />
Il est ainsi courant que les documentaristes demandent à des acteurs de devenir narrateurs – on peut citer Mathieu Kassovitz pour <i><a href="http://programmes.france2.fr/apocalypse-seconde-guerre-mondiale/">Apocalypse</a></i>, série documentaire à succès sur la Seconde Guerre mondiale diffusée sur France 2 en 2009 –, leur art du langage et du discours permettant de maintenir l’attention du public en éveil.</div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><o:p></o:p></div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"> C’est cette idée, cet idéal d’un discours historique de bon niveau accessible au plus grand nombre que je désire mettre en œuvre par mon activité de blogueur – notamment sur <i><a href="http://digitallugdunum.blogspot.com/">Digital Lugdunum</a></i> –, par l’écriture de mes travaux de recherche et par mon – probablement – futur métier d’enseignant, et ce quel que soit le niveau auquel j’enseignerai. <o:p></o:p></div></div><div class="MsoNormal"><div style="text-align: justify;"><br />
</div></div><div style="mso-element: footnote-list;"><div style="text-align: justify;"><br clear="all" /></div><hr size="1" style="text-align: left;" width="33%" /><div id="ftn1" style="mso-element: footnote;"><div class="MsoFootnoteText"><span class="Apple-style-span" style="font-size: x-small;"><a href="file:///C:/Users/Yann/Documents/Master%202/digital%20history.docx#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><sup><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><span class="MsoFootnoteReference"><sup><span style="font-family: Arial, sans-serif; line-height: 115%;">[1]</span></sup></span></span></sup></span></a> <span class="apple-converted-space"><span lang="EN-US"> </span></span><span class="apple-style-span"><span lang="EN-US">Edouard HERRIOT,</span></span><span class="apple-converted-space"><span lang="EN-US"> </span></span><span class="apple-style-span"><span lang="EN-US"> </span></span><em><span lang="EN-US" style="font-family: Arial, sans-serif;">Jadis</span></em><span class="apple-style-span"><span lang="EN-US">, Tome I, Paris, Flammarion, 1938, p. 139-140</span></span></span><span lang="EN-US"><o:p></o:p></span></div></div></div>Yann Sambuishttp://www.blogger.com/profile/17619400057231266066noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-9004600208332260312.post-77185295262514489642011-01-30T21:23:00.000+01:002011-01-30T21:23:01.142+01:00Premier jet : quelques pistes pour préparer le grand bilan<span style="color: black; font-family: "Arial", "sans-serif";"><span style="color: black;"> <div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="color: #eeeeee;"><em>Comme son titre l’indique, ce billet est un premier jet, un brouillon. Je me suis contenté de répondre à certaines des questions données pour nous servir de fil directeur, et je poste mes réponses pour alimenter le débat de demain. Je mettrai en ligne le billet définitif à l’issue de la dernière séance, c’est-à-dire de main après-midi, ce qui me permettra d’y cette ultime discussion.</em></span></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="color: #eeeeee;"><strong>Avez-vous trouvé que les technologies ou les médias eux-mêmes constituaient de nouvelles façons de connaître/savoir ? Ont-ils changé la façon dont vous découvrez, collectez, archivez, organisez, traitez, gérez ou communiquez ? Si oui, comment? Si non, pourquoi ?</strong></span></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="color: #eeeeee;">Cette approche de l’histoire par le numérique et tout ce qu’il est convenu d’appeler les NTIC a radicalement modifié mon approche de la pratique de l’histoire et de mon rôle en tant qu’historien. Nouvelle façons de connaitre et de savoir, certes, mais ce n’était pas une découverte, puisque je m’intéressais déjà depuis quelques temps à la question de la diffusion du savoir en ligne, notamment à Wikipédia et à la transmission par les réseaux sociaux. En revanche, l’évolution dans ma manière de communiquer et d’utiliser l’informatique en tant qu’historien est réelle. D’une part, je suis devenu une sorte de « geek de l’histoire », à la fois par mon activité de blogueur (digitallugdunum.blogspot.com et yannsambuis.blogspot.com) et par mon obsession permanente de la recherche de ressources en ligne (même lorsqu’une version papier d’un document est disponible à la bibliothèque voisine). D’autre part, si j’utilisais déjà l’informatique pour prendre des notes, classer mes archives, trier des données, etc. ; je suis maintenant passé à l’étape suivante sur le chemin du tout numérique, puisque j’imprime beaucoup moins, j’utilise des outils en ligne (zotero, diigo…) et j’appréhende avec à la fois plus de prudence et plus de confiance les contenus en ligne. </span></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="color: #eeeeee;"><strong>Comment décidez-vous quelles sont les sources à inclure dans une exposition en ligne ou physique ? Quand est-il approprié d'utiliser des images ? des mots ? des cartes ? des voix ? des sons ? Jusqu'à quel point êtes-vous prêt à laisser les sources parler d'elles-mêmes et quelle part d'interprétation est-il nécessaire d'apporter ?</strong></span></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="color: #eeeeee;">Je mûris peu à peu ma réflexion sur l’histoire en ligne, avec à la fois un intérêt et une grande prudence sur cette idée de mettre des sources en ligne. Actuellement, mais ce n’est certainement que temporaire, je dirais que tous les types de documents peuvent être utilisés pourvu qu’ils soient soit accompagnés d’outils permettant de les analyser et de les interpréter, soit mis au service d’une réflexion, avec donc une interprétation donnée (idée de donner de la profondeur à un écrit). </span></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="color: #eeeeee;">Sur ce point, et en particulier pour ce qui est de la comparaison entre numérique et « physique », je préfère cependant réserver mon avis. Je manque en effet d’expériences concrètes comparables à ma pratique de l’histoire numérique très orientée vers la transmission.</span></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="color: #eeeeee;"><strong>Y a-t-il des situations où vous avez estimé que vous étiez confronté/e à quelque chose de complètement nouveau ? des situations où vous avez pu utiliser votre expérience ou des connaissances et improviser à partir de là ?</strong></span></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><br />
<span style="color: #eeeeee;">Je ne pense pas pouvoir parler de quelque chose de totalement nouveau en termes de technique et d’outils. Dans ce domaine, j’ai pu m’inspirer assez largement de mon expérience sur internet autour de mes différents projets musicaux. En revanche, je dois admettre qu’en termes de pratiques, j’étais loin de soupçonner que l’usage de l’informatique ouvrait autant de perspectives pour l’historien. Notamment, les projets comme <a href="http://valley.lib.virginia.edu/">Valley of the Shadow</a>, même si je ne suis toujours pas entièrement convaincu par le concept m’ont, au premier abord, tout bonnement sidéré. </span></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="color: #eeeeee;"><strong>Quel genre d'historien pensez-vous être ? Quel genre d'historien voulez-vous être ?</strong></span></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="color: #eeeeee;">Il y a quelques mois, je me serais sans doute défini comme un historien du politique « militant », au sens où j’entends bien persister dans mon analyse des représentations politiques lyonnaises et remettre au centre de la réflexion dans ce domaine le « grand homme », ce qui, me semble-t-il, est loin d’être admis par la majorité des historiens français. Aujourd’hui, mon intérêt pour le numérique ajoute une autre dimension à ma perception de moi-même en tant qu’historien. Outre l’utilisation des outils et de nouvelles méthodes, l’approche de la digital history a réveillé et renforcé mon intérêt pour la transmission du savoir. A tel point qu’aujourd’hui, je ne conçois plus la pratique de l’histoire sans transmission, sans enseignement, et donc sans vulgarisation. Car celle-ci n’a rien de vulgaire au sens où on l’entend aujourd’hui. A une époque où le grand public se passionne pour l’histoire, comme le prouve le succès des documentaires historiques à la télévision, transmettre – et vulgariser – est sans doute le devoir le plus noble et le plus absolu de l’historien, et ceci tout simplement pour que la pratique de l’histoire ne soit pas vaine. </span></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="mso-tab-count: 1;"><span style="color: #eeeeee;"> </span></span></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="color: #eeeeee;"><strong>S’adapter au public ?</strong></span></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="color: #eeeeee;">Cette idée m’amène à évoquer la question de l’adaptation du discours de l’historien au public visé. </span></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="color: #eeeeee;">J’ai cité à plusieurs reprises, sur mon blog, les paroles d’Edouard Herriot – objet de mes recherches avec lequel mon empathie grandit de jour en jour – pour qui « il ne faut jamais abaisser son enseignement si l’on parle devant le peuple »</span><a href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=9004600208332260312#_ftn1" name="_ftnref1" style="mso-footnote-id: ftn1;" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-bidi-font-family: Arial;"><span style="mso-special-character: footnote;"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-family: "Arial", "sans-serif"; font-size: 11pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;"><span style="color: #eeeeee;">[1]</span></span></span></span></span></span></a><span style="color: #eeeeee;">. A mon sens, il n’est ni nécessaire ni souhaitable de simplifier son propos lorsqu’on s’adresse à un public large. Eviter d’utiliser un langage trop technique et s’exprimer clairement doivent suffire à rendre accessible au plus grand nombre le discours historique et scientifique en général. En outre, le numérique offre dans ce domaine des possibilités intéressantes, rien n’empêchant de renvoyer à des pages explicatives lorsqu’on utilise des concepts difficiles. Il faut toutefois noter que cet usage de l’hypertexte implique d’accepter qu’un article puisse ne pas être lu intégralement. </span></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="color: #eeeeee;">Pour minimiser ce risque, la meilleure solution me semble être la publication de textes courts, ce que j’essaie de mettre en place sur mon projet <a href="http://digitallugdunum.blogspot.com/">Digital Lugdunum</a>. Ce n’est cependant pas une obligation, certaines idées nécessitant un développement plus long. Dès lors, la maîtrise des procédés narratifs est essentielle au vulgarisateur. Si, en définitive, le pur chercheur, si tant est que cette espèce existe, peut – doit ? – se dispenser de faire du style, le « professeur » - ce terme me semble pus élégant que « vulgarisateur » – se doit d’écrire bien, de savoir capter l’attention de son public. C’est ce que je tente parfois de faire en proposant des articles écrits sur <a href="http://yannsambuis.blogspot.com/2010/12/premiers-pas-edouard-herriot-et-les.html">un ton plus humoristique</a>. Il est ainsi courant que les documentaristes demandent à des acteurs de devenir narrateurs – on peut citer Mathieu Kassovitz pour <a href="http://programmes.france2.fr/apocalypse-seconde-guerre-mondiale/">Apocalypse</a>, série documentaire à succès sur la Seconde Guerre mondiale diffusée sur France 2 en 2009. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="color: #eeeeee;"><em>Bonne lecture et à demain !</em></span></div><div style="mso-element: footnote-list; text-align: justify;"><br clear="all" /></div><span style="color: #eeeeee;"><div style="mso-element: footnote-list; text-align: justify;"><hr align="left" size="1" width="33%" /></div></span><div class="MsoFootnoteText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-element: footnote; text-align: justify;"><a href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=9004600208332260312#_ftnref1" name="_ftn1" style="mso-footnote-id: ftn1;" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character: footnote;"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-family: "Arial", "sans-serif"; font-size: 10pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin;"><span style="color: #eeeeee;">[1]</span></span></span></span></span></a><span style="color: #eeeeee; font-size: x-small;"> Edouard HERRIOT, <span style="mso-spacerun: yes;"> </span><em>Jadis</em>, Tome I, Paris, Flammarion, 1938, p. 139-140</span></div></span></span>Yann Sambuishttp://www.blogger.com/profile/17619400057231266066noreply@blogger.com0