Il y a dans la recherche en histoire des moments où, comme
le veut l’expression, « la petite histoire rencontre la grande ». Cette
expression très moche et trop utilisée désigne notamment ces moment à la fois
excitants et dangereux – comment rester objectif ? – où l’historien se
retrouve impliqué personnellement dans son sujet. C’est ce qui m’est arrivé ces
dernières semaines autour d’un point au départ très secondaire de ma thèse…
De gauche à droite : M. Béjuy, maire de Crémieu, Joseph Abel et Edouard Herriot.
Alors bien sûr, des affinités personnelles avec mon sujet,
après plus de 10 ans à le fréquenter, j’en ai noué un paquet. J’ai appris à
apprécier Herriot, cette incarnation de la méritocratie républicaine qui,
malgré les inévitables compromissions et concessions d’une carrière politique
de plus de 50 ans, a toujours gardé une sensibilité de gauche, même si le
radical-socialisme de la IIIe et de la IVe République est très différent de la
gauche à laquelle je m’identifie aujourd’hui. J’ai tendance à le défendre, Doudou,
face à ses contempteurs. Mais cette fois, l’histoire m’a pris par surprise.
Commençons par le commencement. Mon étude porte sur la période
1905-1957, et j’approchais tranquillement de 1939. J’allais traiter la Seconde
Guerre rapidement, au passage. La politique locale, que j’étudie, est suspendue
par Vichy, d’autant plus qu’Herriot lui-même l’est, suspendu, et qu’il est
assigné à résidence dans sa maison de campagne iséroise puis arrêté et déporté –
pas dans un camp, bien sûr : le président de le Chambre des députés à droit
à une prison en dur, en France dans une ancienne station thermale, puis en Allemagne
où il est d’ailleurs mieux traité et logé dans un manoir en compagnie d’autre
otages politiques de valeur. J’allais pour l’essentiel reprendre le récit fait
par Serge Berstein d’une résistance légale d’Herriot et de son homologue au
Sénat, Jules Jeanneney, entre protestations officielles et tentatives de retarder
les mesures prises par Vichy contre les parlementaires de gauche ou juifs
.
Tout juste allais-je apporter quelques nouveautés en mentionnant notamment une
rencontre organisée en avec des résistants qui ne connait pas de suite pour
cause d’arrestation d’Herriot, par ailleurs frileux à l’idée de s’engager dans
une action illégale.
La découverte

Et puis, cet hiver, j’ai récupéré des livres de mon
grand-père maternel, décédé il y a un peu plus de 5 ans, que ma grand-mère
voulait me donner depuis longtemps, et le confinement a été l’occasion de m’y
plonger. Mon grand-père n’avait pas fait d’études. Il avait arrêté l’école à 12
ans sur dérogation, pour aider sa mère à la ferme après la mort accidentelle de
son père, au grand regret de son institutrice qui le voyait bien parti pour une
brillante réussite au Certificat d’études. Mais il a toujours été passionné d’histoire,
et c’est le manuel des années 50 récupéré dans le grenier de l’école communale
lorsqu’il était adjoint et que me lisait ma grand-mère le mercredi qui est à l’origine
de ma vocation. Au fil des années, il avait amassé une bibliothèque conséquente,
avec notamment beaucoup d’ouvrages d’histoire locale sur la Résistance en
Isère. De passage chez ma grand-mère, elle insiste pour que je prenne des
livres. Je ne suis pas très emballé par l’idée, parce qu’après 2 ans dans notre
maison, nous n’avons pas encore déballé tous les bouquins, mais j’accepte pour
lui faire plaisir, et je me dis que je vais en sélectionner une dizaine. La
bibliothèque a été vidée pour faire des travaux, et 3 caisses de livres d’histoire
m’attendent. Après un rapide coup d’œil, je jette mon dévolu sur quelques ouvrages
de vulgarisation sur la Résistance, en me disant que ça pourra me servir en
classe. Je rentre, je les feuillette rapidement, et je les pose dans un coin, énième
pile « à lire » avec sur le dessus un ouvrage qui aiguise ma
curiosité,
Résistance en Bas-Dauphiné. Histoire du Secteur VII, libérateur
de Bourgoin et de Jallieu, de l’historien amateur et Résistant Maurice
Rullière
. J’ai
grandi avec les anecdotes sur les exploits de la Résistance dans mon village de
Saint-Savin, des grands-oncles qui passaient messages et munitions à la cache d’armes à coté d’un lac
jamais découverte parce que le lac était à sec à cause de la canicule de l’été
43 et qu’on y avait semé du blé. Je suis curieux de lire ce qu’en dit un témoin
direct et historien amateur.
Arrive mars. On est confinés. Je retombe sur le bouquin. Je
m’installe dans mon fauteuil, je lis. C’est un peu laborieux, très descriptif.
Le livre me tombe des mains, mais je ne voudrais pas rater l’histoire du lac,
je continue. Et là, au détour d’une phrase, surprise ! Edouard Herriot surgit :
Dans la Région, Louis Cécillon de Chamont était parvenu à
employer 43 réfractaires et prisonniers évadés […].Dans le cadre reposant de sa maison de Chamont, Edouard
Herriot venait passer des journées réconfortantes, lorsqu’il pouvait quitter Brotel
(Saint-Baudille-de-la-Tour) où il était en résidence surveillée. Joseph Abel,
le maire révoqué de Saint-Savin, en profitait pour renouer avec le passé .
L'enquête
Dans ce passage, rien n’est anodin : Herriot qui rencontre des Résistants en secret dans le Nord-Isère, ce serait quand même fort de café. Alors je me mets au boulot.
Louis Cécillon,
Chamont, ça me dit quelque chose. Une rapide recherche sur le
Maitron en
ligne, c’est bien ça. Résistant, arrêté et fusillé en 1944
.
Un coup de fil à ma grand-mère me le confirme. Oui, Louis Cécillon était le propriétaire
du moulin de Chamont à Saint-Chef, il a été fusillé en 1944 à Roche parce qu’il
transportait des armes pour la Résistance, elle m’en a sans doute déjà parlé.
Joseph Abel, je situe déjà un peu mieux, parce que c’est une figure locale.
Maire de Saint-Savin et conseiller général radical-socialiste, révoqué par
Vichy, la municipalité lui reste fidèle et lui, il cache des Résistants. Ce n’est
pas rien : Herriot se rend donc chez un membre actif de la Résistance
rencontrer un maire suspendu qui, lui aussi, aide les réfractaires au STO et
fournit des faux papiers aux juifs. D’ailleurs, en 1952, il vient à Saint-Savin
remettre la légion d’honneur à son maire. J’ai vu les photos, et ma grand-mère
qui était présente comme tous les enfants de l’école du bourg me l’a raconté un
paquet de fois depuis que je bosse sur Herriot. L’école porte son
nom depuis peu et une page lui est consacrée sur le site de la mairie
.
Là aussi, confirmation téléphonique : bien sûr, Abel était Résistant, et
en plus il était ami avec Herriot, c’est pour ça qu’il est venu lui remettre la
médaille. Mais mieux que ça : ma grand-mère m dit qu’elle a un livre sur
le sujet. Elle me promet de le chercher quand elle aura le temps… et me
rappelle moins d’une heure plus tard prête à me le dicter par téléphone,
puisque la Poste est à l’arrêt. Finalement, on trouve une meilleure solution :
ma mère, qui vient régulièrement la voir et lui fait ses courses pendant le
confinement, me fera des photos. En fait de livre, il s’agit d’une brochure d’une
trentaine de pages du même Maurice Rullière
éditée à l’occasion de la pose d’une plaque en mémoire de l’ancien maire en 1989.
Là encore, il est question des relations avec Herriot
pendant la guerre, sources à l’appui. Le 22 février 1941, Joseph Abel est
révoqué de ses fonctions de maire en raison de sa réticence à appliquer les
ordres de Vichy. Le 9 mars, Herriot lui écrit :
Je crains que votre dévouement pour moi ne vous ait nui. J’en
aurais bien de la peine – mais croyez-le, il vaut mieux subir l’injustice que
la commettre. Un homme public, lorsqu’il a pour lui sa conscience, ne doit pas
fléchir sous les coups. Comme il est plus grave, plus honteux de trahir ses
amis et ses principes ! Comme il vaut mieux être dévoué que dénonciateur !
Voici donc un nouveau lien entre nous. Il ne fera que resserrer notre amitié
dans notre commun dévouement pour la France .
C’est là une condamnation très claire du régime de Vichy et
un appel à continuer de s’opposer à son action.
En outre, l’auteur, dont l’allusion aux rencontres avec
Herriot dans son ouvrage sur la Résistance restait assez vague, évoque cette
fois de manière plus précise des rencontres répétées entre Herriot, Abel et un
troisième protagoniste : Joseph Serlin, sénateur de l’Isère et ancien
secrétaire général de la mairie de Lyon de 1909 à 1932, proche d’Herriot, qui s’engage
dans la Résistance en fournissant des cartes de ravitaillement aux réfractaires
du STO, ce qui lui vaut d’être assassiné par le Mouvement national
antiterroriste, groupuscule vichyste luttant contre la Résistance, en janvier
1944
.
Or Maurice Rullière inscrit ces rencontres dans l’action résistance d’Abel :
La résistance s’édifie peu à peu au mieux des possibilités.
Joseph Abel entretient des relations suivies avec ses maîtres à penser, E[douard]
Herriot et J[oseph] Serlin, à Brotel, où le Président Herriot est en résidence surveillée.
Périodiquement, ils se retrouvent à Chamont, dans le cadre reposant du moulin
de Louis Cécillon, où le Président obtient d’y passer [sic.] une journée. Ce
fut le cas également lors d’une visite aux domiciles de son ami Joseph Abel et
de Maître Claude Grataloup à Saint-Chef, père de Mme Abel et de Pierre, l’actuel
maire de Saint-Chef [qui] se joindra aux soldats de l’armée secrète en 1944 .
Si la date de la journée à Chamont n’est toujours pas mentionnée
– on note d’ailleurs que ce ne sont plus « des journées reposantes »
mais une seule –, la visite chez Joseph Abel et Claude Grataloup le 10 juillet
1942 est attestée par une lettre d’Herriot, écrite le soir-même, que l’auteur
reproduit un peu plus loin, et qui dresse d’ailleurs la liste des présents :
J’ai tout apprécié, y compris vos hôtes, cet excellent
Grataloup qui m’inspire toute confiance, mon bon vieux Serlin, votre adjoint
qui a l’air d’un mâle solide et ces enfants dont l’avenir nous préoccupe tous .
L’adjoint, c’est sans doute Henri Coppard, nommé par Vichy en
remplacement d’Abel, mais qui lui reste fidèle et participe lui aussi au réseau
de fourniture de faux papiers. Et parmi les enfants mentionnés, figure sans
doute le jeune Pierre Grataloup, alors âgé de 15 ans. Herriot déjeune donc à
Saint-Chef entouré d’hommes engagés dans la Résistance.
Le maire de Lyon mentionne lui aussi ces rencontres, et
notamment celles qui ont lieu à Brotel, lors du discours de remise de la Légion
d’honneur à Jospeh Abel en 1952 :
Pour ses sentiments de Français, pour ses sentiments
républicains, Abel fut victime des vengeances du gouvernement de Vichy, et plus
particulièrement des dénonciations malveillantes d’un préfet que j’ai bien
connu moi aussi et dont j’ai supporté les rigueurs. C’est alors qu’Abel venait
me voir dans ma résidence surveillée de Brotel, sans tenir compte des risques
qu’il courait avec cet autre ami que je veux associer à la cérémonie présente.
Je veux parler de Joseph Serlin […]. Avec Joseph Serlin, mon ami Abel venait me
voir dans mon ermitage de Brotel. Pas plus que moi il ne désespérait du salut
de la Patrie .
Herriot confirme donc l’existence de ces rencontres et son
unité de vues et de valeurs avec les deux Joseph, Abel et Serlin, et leurs
compagnons engagés dans la Résistance.
L'analyse
Mais le sont-ils déjà ? L’action résistante de Louis
Cécillon, Joseph Abel, Henri Coppard et Joseph Serlin s’inscrit en effet dans
la lutte contre le STO, en permettant aux jeunes réfractaires d’y échapper par
la fourniture de faux papiers ou d’un emploi dans un secteur qui permet une
dispense, les charbonnages et gazogènes de Louis Cécillon
.
Or le Service du travail obligatoire ne voit le jour qu’en février 1943, à un
moment ou Herriot a déjà quitté Brotel. A partir du 30 septembre 1942, il est
privé de visites pour avoir envoyé le 28 et le 31 août, quatre lettres
critiquant ouvertement Vichy. La première est adressée au maréchal Pétain et
conteste la suppression du bureau des Chambres et l’ensemble de sa politique. La
seconde, envoyée au grand rabbin de France et cosignée par Jules Jeanneney, condamne
sans appel les persécutions antisémites. La troisième est adressée au Grand
chancelier de l’Ordre de la Légion d’honneur, pour lui remettre sa démission de
l’ordre en raison de la remise de la médaille à titre posthume à des officiers
français combattant aux cotés des nazis sur le front russe. Enfin, la dernière
est à limite de l’acte de trahison : Herriot choisit comme dernier acte
officiel avant la fermeture du bureau de la présidence de la Chambre d’envoyer
une lettre au président américain Roosevelt dans laquelle il rend hommage aux
Etats-Unis et aux Alliés :
Dans quelques heures, pas la volonté de nos maître actuels, j’aurai
cessé mes fonctions de président de la Chambre des députés. Je désire que mon
dernier acte, à ce titre, soit un hommage pour vous, pour le libre peuple des
Etats-Unis et pour vos alliés qui sont aussi les nôtres .
Herriot est finalement arrêté fin novembre et mis au secret
à Evaux-les-Bains, dans la Creuse, avant d’être confié à la Gestapo en 1943 et interné
successivement à Vittel, Nancy et en Allemagne jusqu’en mai 1945
.
Si Maurice Rullière mentionne une action d’Abel en faveur
des juifs, on peut émettre l’hypothèse qu’elle débute après le durcissement des
mesures antisémites au printemps et à l’été 1942, donc après l’arrestation d’Herriot.
Si les premières lois antisémites sont prises entre 1940 et 1941, c’est en
effet à partir d’avril 1942, avec l’entrée en action du Commissariat général
aux questions juives, puis le 6 juin avec le décret d’application de la loi imposant
l’étoile jaune, que les persécutions commencent. La rafle du Vel d’Hiv a ainsi
lieu le 16 juillet 1942, une semaine après la visite d’Herriot à Abel, et la
loi sur l’aryanisation, qui confisque les biens des juifs, entre en application
le 22 juillet
.
En guise de conclusion
Historiquement parlant, que conclure de ces « découvertes » ? Herriot, engagé dans une résistance administrative déjà
largement connue et étudiée, fréquente entre 1940 et son arrestation en
septembre 1942 des hommes qui s’engagent par la suite dans la Résistance
active, sans doute début 1943. Il témoigne pendant et après la guerre de son
unité de vues et d’idées avec ces hommes et, s’il s’est abstenu lors du vote
des pleins pouvoirs à Pétain le 10 juillet 1940, ses lettres d’aout 1942 ne
laissent aucun doute sur son opposition radicale à Vichy. Mais le durcissement
de ses conditions de détention un mois plus tard ne lui laisse pas le temps de
traduire ces paroles par une engagement plus concret. Herriot n’est donc pas à
proprement parler un Résistant, il ne s’engage pas dans Résistance avec un grand
R, mais peut-on s’en étonner quand on sait qu’il est emprisonné à une période
où les mouvements résistants sont encore embryonnaires – les premières
tentatives de coordination des mouvements, sous l’influence de Jean Moulin
envoyé en France en janvier 1942, datent de l’été 1942, et les réalisations
concrètes attendent janvier 1943 pour la création des MUR et l’été 1943 pour le
CNR – et où rares sont ceux qui les ont déjà rejoints ?
L’hypothèse de Berstein d’un « refus de l’illégalité »,
appuyée notamment sur le fait qu’Herriot décline les propositions de Roosevelt
et Churchill de le faire sortir clandestinement de France
est donc à nuancer : jusqu’à l’été 1942, moment de la suppression du
bureau de la présidence de la Chambre et du durcissement de la politique
antisémite de Vichy, Herriot a tout lieu de penser qu’il dispose de moyens d’action
plus efficaces en conservant son poste et en usant de tous les moyens légaux
dont il dispose qu’en passant à la clandestinité, ce qui permettrait à la
propagande vichyssoise de le faire passer pour un traitre et un lâche, comme il
l’exprime d’ailleurs dans sa lettre au président Roosevelt du 31 août 1942 où
il refuse de quitter le pays et « le pauvre peuple français » qui « a
besoin […] de conserver les quelques chefs qui lui sont restés fidèles »
.
Qui sait quelle forme aurait pris l’engagement d’Herriot s’il n’avait pas été
arrêté dès la fin 1942 ? Il semble en tout cas audacieux de conclure à un
refus de la résistance quand on sait qu’il se montre réticent, en aout 1944, à
la proposition faite par Laval de restaurer les Chambres et de prendre la tête
du gouvernement puis, alors que les Allemands l’arrêtent, qu’il s’oppose à l’évasion
proposée par les résistants par crainte que des otages ne soient exécutés en représailles
.
Et les itinéraires des amis qu’il fréquente entre 1940 et 1942 montrent bien qu’il
était possible pour un homme politique français d’entrer en Résistance après
cette date...
A titre personnel, ces découvertes sont enrichissantes à plusieurs
égards. Dans ma thèse, elles resteront très secondaires, me permettant
simplement d’apporter quelques nuances sur un point assez marginal du sujet,
même si je suis assez content de pour voir les apporter, ces nuances, car la thèse
qui prévalait jusque-là, très sévère pour Herriot, me semblait trop radicale
dans son interprétation de l’attitude du maire de Lyon. Ce qui est le plus
important à mes yeux, c’est surtout cette rencontre entre la petite histoire et
la grande. La double dédicace de la brochure de Maurice Rullière à mon
grand-père par l’auteur et par la veuve de Joseph Abel suggère qu’il a joué un
rôle important dans la décision d’apposer une plaque, décision sans laquelle
ladite brochure n’aurait pas vu le jour. C’est un peu comme si, lui qui a arrêté
l’école à 12 ans, lui qui rêvait de me voir « faire Sciences Po » et
qui est décédé quelques mois avant que je ne commence à y enseigner, il me
donnait un coup de main dans ce grand œuvre qu’est pour moi la thèse. Et c’est
aussi un peu une leçon d’humilité que de trouver la clé d’un point sur lequel
je butais depuis des années dans ces vieux bouquins d’historiens amateurs dont
je ne voulais pas par peur qu’ils n’encombrent inutilement mes étagères… Merci,
Mémé, d’avoir insisté !