lundi 6 décembre 2010

TagCrowd + Google Timeline

Au programme cette semaine, deux objets très différents. Tout d’abord, nous nous pencherons sur TagCrowd, un outil qui permet de créer des « nuages de tags » à partir d’une page, d’un texte ou d’un site. Ensuite, nous nous intéresserons plus brièvement à Google Timeline, la page qui retrace l’histoire du géant du net.

TagCrowd

Pour ce premier test, je me suis posé la question suivante : Dans quelle mesure cet outil peut-il enrichir un projet d’histoire en ligne (site ou blog) ?

TagCrowd est un outil qui permet de créer des « nuages de tags », comme on en trouve sur de nombreux sites, c'est-à-dire de présenter une accumulation de mots présents sur une page web, la taille du caractère utilisé variant selon le nombre d’occurrences. Sur le principe, l’idée est bonne et a fait ses preuves : un mot qui apparait plusieurs fois a une probabilité forte d’être un point important d’un sujet. Le nuage de tags suggère ainsi à l’internaute d’autres sujets, auxquels il n’avait pas forcément pensé en entrant sur la page, ce qui l’incite à naviguer à l’intérieur du site (ou du blog, dans notre cas), à l’inverse de la plupart de liens hypertextes inclus dans les articles, qui envoient souvent l’internaute vers d’autres sites. Pour les sites commerciaux, l’intérêt sera de garder le visiteur sur le site, plus de temps passé et de pages vues impliquant un meilleur rendement (publicité, vente de produits…). Pour nous, le nuage de tags offre à l’internaute l’opportunité de découvrir d’autres articles, d’autres pans de la connaissance historique.
Au départ, l’idée est donc bonne, puisqu’elle peut nous permettre de donner, par cette invitation à la navigation en interne, une nouvelle profondeur à un projet d’histoire numérique.

Rapidement, on se heurte cependant à quatre problèmes principaux.
Tout d’abord, les tags du nuage créé avec TagCrowd ne comportent pas, contrairement à ce qu’on voit souvent, de lien vers les articles où se trouvent ces mots. Autrement dit, si je clique sur le mot « Google », qui est le nuage créé à partir de mon blog, il ne se passe rien. Je ne suis pas redirigé vers une liste des articles contenant ce mot. C’est là un défaut regrettable, car il ôte au nuage de tags une grande part de son intérêt.
Deuxième problème, TagCrowd n’est pas très efficace lorsqu’il s’agit de traiter des textes en français. Alors qu’en anglais, il regroupe les mots de la même famille (singulier et pluriel d’un même mot, conjugaisons d’un même verbe…), il en est incapable dans la langue de Molière (qui est aussi celle de Corneille et de Racine, mais nous n’avons malheureusement pas le temps de débattre de ce point ici, bien que la confiscation d’une langue par un auteur, fût-il aussi talentueux que l’auteur du Misanthrope, soit sans doute un des plus grands scandales de notre histoire, nous y reviendrons). Le programme ne fait pas non plus le tri des mots importants, même si on peut définir une liste de mots à ne pas retenir (typiquement, les articles, prépositions, etc.). Ainsi, un système de reconnaissance des substantifs aurait été d’un intérêt certain.
Troisième point négatif, le nuage de tags créé ne se met pas à jour. Il est donc nécessaire d’en créer un nouveau à chaque mise à jour du site. D’autant que, sauf erreur de ma part, les listes de mots non pris en compte s’effaçant au bout d’une semaine, le travail sera à chaque fois fastidieux.
Enfin, dernier problème, je n’ai pas réussi à faire fonctionner l’export en html. En même temps, comme les trois premiers problèmes cités avaient ôté à peu près tout l’intérêt de TagCrowd, je n’avais pas vraiment l’intention de m’en servir.

Conclusion

On est donc face à une très bonne idée, malheureusement desservie par un programme souffrant de nombreux défauts. Si le nuage de tags est un objet très intéressant par les opportunités de navigation interne transversale au site qu’il offre, il faudra, pour en créer un, se tourner vers un système plus efficace que TagCrowd.

Les  + :
L’idée.

Les moins :
Le traitement des textes, surtout en français. Le nuage de tags « statique » (sans mises à jour ni liens hypertextes). L’export en html.

Edit : Je me rends compte à la lecture du billet de François-Xavier que je n'ai pas pris en compte la possibilité d'utiliser TagCrowd comme outil d'analyse de texte... Mea culpa. On jettera donc utilement un coup d'oeil à son article sur le sujet.

Post-scriptum : Google Timeline

Pour finir, jetons un œil du côté de Google Timeline. Avec cette page amusante, qui fonctionne comme une frise chronologique (timeline) interactive, Google apporte sa pierre à l’histoire numérique, cette fois-ci non pas en proposant un outil, mais en nous présentant sa propre saga.
Google Timeline se présente donc comme une frise qu’un curseur en bas de page nous permet de faire défiler (on remarque d’ailleurs un bug : les dates de la barre de navigation et de la frise concordent mal). Pour les premières années, chaque « case » de la frise représente un an, puis diminue pour arriver à un trimestre en 2004. En tête de chacune de ces cases, apparaît aléatoirement un « doodle », c’est-à-dire l’une des nombreuses variantes conjoncturelles du logo du groupe créées pour célébrer des événements particuliers. Sur la frise, des événements qui ont marqué l’histoire de Google apparaissent, ainsi que des informations sur l’évolution du groupe. Les différentes catégories d’informations (statistique, anecdote, etc.) sont identifiées par des pictogrammes. Lorsqu’on survole un événement avec le pointeur, un encart apparaît, donnant plus de détails et proposant éventuellement des liens vers des archives (articles de revues mentionnant un tournant dans l’histoire du groupe, captures d’écran d’une ancienne page d’accueil…).
Bien sûr, les événements sont sélectionnés avec soin. Nulle part, il n’est fait mention de la première condamnation du groupe pour atteinte à la vie privée, concurrence déloyale, etc. Mais l’aspect ludique et interactif, et la volonté d’appuyer le propos par des archives peuvent être de bonnes pistes d’inspiration pour créer des sites éducatifs en histoire.

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